Situation politique / Ce qu’en pensent les Bamakois Le Mali traverse actuellement une crise socio-p

* Alou Sow

Actuellement, le Mali est entre le marteau et l’enclume. Notre cas est très critique. La Cedeao est une structure africaine mise en place pour résoudre les problèmes des pays membres de l’organisation. Il faut que cette question de la transition soit résolue à la malienne pour qu’on s’occupe vite de la question du Nord qui est le souci majeur de plus d’un.

* Mamadou Diallo, Assistant administratif

Nous sommes dans un blocage institutionnel. Pour qu’on s’en sorte très vite, on doit cesser de juger individuellement les gens, et penser à l’intérêt du Mali. Si les militaires ne veulent pas de Dioncounda et que beaucoup de partis politiques et la communauté internationale ne veulent pas des militaires à la tête de la transition, qu’on choisisse une personnalité neutre pour la conduire. Cette question de diriger la transition est même secondaire, étant donné qu’il faut faire rapidement face à l’insécurité qui prévaut dans les régions du pays. Sans sécurité des populations, pas de paix, de tranquillité. Il nous faut la sécurité et non les querelles d’intérêts.

* Djibril Coulibaly, Technicien supérieur en Génie civil

La situation politique du pays est critique. Critique, parce qu’un accord cadre a été signé et qui n’est pas en train d’être respecté par la Cedeao. L’accord cadre doit être respecté à la lettre. Nous voulons la paix, rien que la paix.

* Kalilou Kontaga, Maçon

Vu le blocage qui prévaut aujourd’hui, pour l’intérêt du pays, moi je veux que Dioncounda Traoré continue la transition même si le Cnrdre a été trahi par la Cedeao. Que Sanogo et sa troupe cessent de parler et aillent libérer le Nord rapidement.

* Amadou Baiba Diabaté, commerçant

C’est la Cedeao qui est en train de faire perdurer ce conflit au Mali. Si elle ne peut pas la résoudre sans nous poser d’autres problèmes, qu’elle laisse aux Maliens mêmes le soin de résoudre la question de la transition et même le problème du Nord.

* Boubacar Traoré, Ouvrier

Le Mali est au bord du chaos. Avec cette crise qui semble devenir un conflit d’intérêt, les prix de denrées de première nécessité ne cessent de grimper. De même que le coût de la location, de l’électricité, etc. Car, ce que nous gagnons aujourd’hui ne nous permet pas de subvenir à tous ces besoins qui sont prioritaires pour nos familles.

* Bintou Dao, élève

Mon souhait le plus ardent est le bon déroulement de l’année scolaire. Je pense que Sanogo devrait dissoudre l’Aeem d’abord. Elle ne fait que nous faire sortir quand elle veut. Elle nous fatigue beaucoup. A cause de leur conflit, on est toujours dehors.

* Assétou Coulibaly, élève

Je fais la terminale cette année. Nous sommes très soucieux comment tout cela va prendre fin. Mais, mon souhait est que les autorités fassent tout pour que l’année se termine en beauté, qu’on fasse les examens. Et puis, qu’on nous fixe aussi les dates de leur déroulement.

* Mme Kassogué Toumou

La situation politique est vraiment préoccupante dans la mesure  où le capitaine Sanogo, quand il a fait le coup d’Etat, a annoncé beaucoup de choses. Il s’est dévié des dits engagements. On commence à comprendre que c’est le pouvoir qui l’intéresse maintenant et non la résolution des problèmes des Maliens comme la crise du Nord. Je crois que le gouvernement doit respecter les décisions de la Cedeao. La position de Sanogo amène un blocage. Je pense qu’il est un véritable obstacle aujourd’hui. Il doit mettre de l’eau dans son vin pour que le Mali ne soit pas sacrifié. Depuis le 22 mars, il n’a rien fait de bon sauf des règlements de compte. Même la convention, c’est inutile dans cette situation, car le pays est divisé par des divergences. Peut-on faire la convention sans les régions du Nord ? Quand est ce qu’elle va prendre fin ?  A mon avis, ce n’est pas possible.

* Konaté Diakaridia, Pharmacien

La situation actuelle du Mali ne nous plait pas du tout. Car, il y a trop de problèmes au niveau social. On est dans une incertitude totale jamais connue au Mali. Il y a un problème de respect de la  constitution qui est en cause. A cela s’est ajoutée la menace de l’extérieur. Toutes choses qui jouent sur le tissu économique du pays. Ce qui évidement a fait baisser les ventes à notre niveau. Je souhaite de tout cœur que les mutins rentrent dans les casernes. Ce n’est pas parce que je suis contre eux, d’ailleurs ils ont fait une bonne chose, mais pour que la démocratie revienne et que les bailleurs de fonds reviennent. Car nul ne doute que si la légalité constitutionnelle n’est pas respectée, la menace des bailleurs de fonds ne sera pas dissipée.

* Adizatou Maiga, vendeuse de produits cosmétiques

Je pense honnêtement que les militaires et les politiciens doivent penser à notre pays, aux populations et non à eux-mêmes. On veut que le Mali sorte de cette situation insoutenable et qu’il reste en paix. Je les invite à s’entendre pour que la transition ne soit pas hypothéquée.    

Ramata Traoré, étudiante

Je crois que tout se situe à la question du Nord. Qu’on laisse tout et faire face à la crise du Nord. Il faut que les protagonistes pensent au Mali. Pour la querelles de leadership qui existent pour la présidence de la transition, peu importe la personne pour moi. Seulement qu’elle ait les compétences requises pour sortir le pays du gouffre. Pourquoi ne pas laisser Cheick Modibo Diarra diriger la transition s’ils ne parviennent pas à s’entendre pour une personne de confiance. Au moins lui, il a les compétences et l’estime de tous.

Ibrahima Diarra, Technicien des Arts et de la culture

Pour que la paix revienne dans notre pays, j’invite les différentes parties prenantes de la crise à s’entendre dans les négociations. Je souhaite que les Maliens aient à manger. S’ils ne se mettent pas d’accord, les 90% des Maliens qui cherchent chaque jour leur pain vont continuer à souffrir inutilement. Et Dieu ne leur pardonnera jamais cela.

Sy Seydou Sy, vendeur de ciment

Compte tenu du blocage qui peut s’aggraver dans les jours à venir, on doit laisser les Maliens mêmes choisir le président par intérim. Le coup d’Etat a été fait pour un changement. Il doit y avoir donc changement.

Hadama B. Fofana et Dem Fatou

Le Républicain Mali 17/05/2012