Sahara: la police marocaine disperse une manifestation indépendantiste

La manifestation a eu lieu samedi. La ville de Dakhla (sud), où M. Ross s’est rendu dimanche, a été entièrement encerclée par les forces de sécurité marocaines, a ajouté ce militant. Interrogé par l’AFP, un responsable local de l’Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante) a confirmé que des violences avaient eu lieu à Laâyoune en marge de la visite de M. Ross. Ces violences ont notamment visé des femmes, dont l’une a eu le nez cassé, a déclaré Mahmoud Iguilid. Aucune réaction officielle n’a pu être obtenue. Après une première étape à Rabat, M. Ross a rencontré de vendredi à lundi au Sahara occidental des responsables locaux ainsi que des personnalités pro-marocaines et pro-indépendantistes, pour sa deuxième visite sur place seulement depuis sa nomination en 2009.

Selon l’agence marocaine MAP, plusieurs de ses interlocuteurs à Laâyoune et Dakhla ont dénoncé des violations graves des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf (Algérie), contrôlés par le Front Polisario (indépendantistes) et où l’émissaire onusien devait se rendre à compter de lundi après-midi. Nous avons mis l’accent sur l’importance d’établir un recensement de cette population (de Tindouf) qui vit dans des conditions inhumaines, a notamment déclaré le parlementaire de la région Oued Eddahab-Lagouira, Ali Salem Chakaf. La mission de M. Ross, qui prévoit également un séjour en Mauritanie, vise à sortir du statu quo quant au statut définitif de l’ancienne colonie espagnole. Elle doit s’achever le 3 avril. M. Ross, un temps désavoué par le Maroc, souhaite préparer une reprise possible des discussions directes. Le but est de trouver une solution politique mutuellement acceptable qui aboutisse à l’autodétermination pour la population du Sahara occidental, selon l’ONU.

Lors de sa première étape à Rabat, M. Ross, qui présentera son rapport au conseil de sécurité de l’ONU le 22 avril, a souligné que le règlement de la question du Sahara occidental était plus urgente que jamais compte tenu de l’instabilité au Sahel. Le Maroc propose une large autonomie pour la région, mais ce plan est rejeté par le Polisario, qui est soutenu par l’Algérie et milite pour un référendum d’autodétermination. L’ONU y compte une mission, la Minurso, chargée de surveiller le cessez-le-feu depuis 1991.

(©AFP / 25 mars 2013 18h14)