Royaume-Uni: David Cameron en première ligne contre les inondations

Une enveloppe équivalente à plus de 11 millions d’euros a été débloquée pour les petites et moyennes entreprises. Le gouvernement est accusé d’avoir coupé plus de 110 millions d’euros dans le budget prévu pour la prévention des inondations.

Les pluies et les intempéries ont diminué en intensité ce lundi, mais beaucoup d’habitations sont toujours touchées par les inondations et le gouvernement est sur le qui-vive. Le Premier ministre David Cameron est toujours en première ligne. Il a continué à visiter plusieurs régions du pays, où il a rencontré des habitants, des sauveteurs volontaires et des militaires qui participent aux opérations de sauvetage. David Cameron a prévenu que de nouveaux épisodes de montée des eaux sont à craindre un peu partout au Royaume-Uni.

Cette situation pourrait durer des semaines et des mois, a averti à son tour l’Agence pour l’environnement. De nouvelles pluies sont arrivées ce lundi matin, après une accalmie dimanche. Des pluies moins fortes que celles, accompagnées de tempêtes, de la semaine dernière. Mais le sol est gorgé d’eau et de nombreuses alertes ont été lancées un peu partout sur le territoire britannique, surtout dans le sud et l’ouest du pays. Plus de 5 000 foyers et sièges de sociétés ont été inondés jusqu’à présent et environ 80  foyers sont toujours sans électricité.

Les assurances invitées à faire « le maximum »

Dimanche soir, le Premier ministre britannique a réuni le comité Cobra pour les situations d’urgence et une enveloppe équivalente à plus de 11 millions d’euros a été débloquée pour permettre aux petites et moyennes entreprises qui ont souffert des inondations de reprendre leur activité. Ce mardi, une autre réunion du comité Cobra est prévue, ainsi que plusieurs autres rencontres du gouvernement, notamment avec les représentants du patronat et les compagnies d’assurances. Le porte-parole de David Cameron a déclaré que les assurances devraient faire « le maximum » pour aider les victimes des inondations, en s’engageant rapidement sur les demandes de dédommagements et en mettant à disposition de ceux qui en ont besoin des dispositifs de séchage de biens.

Dès la semaine dernière, l’UE a été appelée à la rescousse
Il semble assez évident que le Premier ministre David Cameron a une marge de manœuvre assez réduite et qu’il s’emploie surtout à se montrer actif aux yeux de ses concitoyens. En tout cas, il est trop tôt pour dresser un bilan des dégâts provoqués par les intempéries au Royaume-Uni. Trop tôt également pour savoir qui va essuyer les plâtres. Rappelons-nous que la semaine dernière, lorsque le gouvernement britannique était accusé d’inaction par les habitants de certaines régions inondées, le Premier ministre David Cameron a non seulement pris personnellement le dossier des inondations en main, mais il a également demandé une aide financière à l’Union européenne, notamment pour les agriculteurs. Mais, lui qui veut organiser avant 2017, s’il est réélu, un référendum pour la sortie de son pays de l’Union, a quand même pris soin de nuancer; déclarant que « là où les pays étrangers peuvent le plus aider, c’est au niveau de l’expertise. Avoir des spécialistes néerlandais pour pomper l’eau et organiser des systèmes de protection contre les inondations a été très utile. »

Le gouvernement de Londres sous le feu des critiques

Le chef des travaillistes, Ed Miliband, a dit que les événements récents montrent que la question du changement climatique devrait être un problème de « sécurité nationale » pour le Royaume-Uni, ce qui n’a pas été du tout le cas jusqu’à présent pour l’exécutif de Londres. Pire encore, le quotidien The Guardian montre, avec des exemples concrets, que de nombreuses zones frappées par les intempéries devaient bénéficier de travaux de prévention et de protection dans le cadre d’un plan national de lutte contre les inondations. Mais, un an après être arrivé au pouvoir, le gouvernement conduit par David Cameron a coupé des fonds destinés à la prévention des inondations, pour l’équivalent de plus de 110 millions d’euros.

 

 

RFI  2014-02-17