REPORTEE POUR RAISON DE SANTE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE : L’Opposition battra finalement le pavé le 21 MAI pour dénoncer la mal gouvernance, la gestion de la crise au nord et la corruption

C’est ce qui ressort de la réunion des présidents des partis politiques de l’Opposition. Ils ont décidé de battre le pavé pour dénoncer les tares de la gouvernance actuelle et demander que soient mis fin aux dérives monarchiques et à l’immixtion de la famille présidentielle dans la gestion des affaires publiques. Pour rappel, la marche de l’Opposition Républicaine avait été programmée pour le 23 Avril dernier, mais par compassion à l’état de santé du Président de la République, qui venait d’être opéré d’une tumeur bénigne dans un hôpital parisien, avait finalement été reportée. Le message de l’Opposition sera-t-il entendu ? Relèvera- t-elle le défi de la mobilisation ? Réussira-t- elle là où la CSTM a échoué ?

De l’investiture du Président de la République le 04 Septembre jusqu’à aujourd’hui, l’Opposition républicaine s’était tout simplement contenté de dénoncer par voie de presse les errements du pouvoir. Cette méthode ayant montré toutes ses limites, c’est alors qu’elle a décidé de changer de fusil d’épaule en descendant dans la rue pour mieux se faire entendre. Cette marche, qui est la première du genre de l’Opposition semble être un double défi pour l’honorable Soumaila Cissé et les autres ténors de l’Opposition. Le premier, sans nul doute le plus important, est le défi de la mobilisation. Pour cela, il faut un véritable plan de communication autour des raisons de la marche. Le second défi est celui de l’organisation elle-même.

Les raisons peuvent être connues et partagées par une grande majorité des citoyens, mais faudrait-il que les citoyens se reconnaissent et croient en la cause de l’Opposition. La présence, en première ligne, de tous les leaders de l’opposition et même de la société civile garantirait la crédibilité et le succès de la marche. La récréation avait trop duré et il était temps d’y mettre fin. Le Mali est dans une sorte d’immobilisme, depuis le 04 septembre 2013, date de l’investiture du Président IBK. Pour rappel, la première erreur du Président IBK a été sa double violation de la constitution du Mali non seulement pour n’avoir pas bien lu le serment de président de la République tel qu’exigé par la Constitution.

Mais aussi et surtout pour n’avoir pas déclaré publiquement ses biens comme le furent ses prédécesseurs. A ces erreurs, il faut ajouter la très forte immixtion de la famille dans la gestion des affaires publiques et les scandales liés à l’achat de l’avion Présidentiel et des équipements militaires pour les FAMas. Que dire de la corruption à ciel ouvert dont certains ministres se sont rendus coupables et surtout de la cherté de la vie où près de 2/3 des maliens ne mangent pas à leur faim et n’ont pas accès aux services sociaux de base. Quant à la crise au nord du Mali, sa résolution est devenue presqu’un rêve, pire, le sud en paie un lourd tribut.

Tout est aujourd’hui pensé « Nord », les lois votées, les nominations, l’orientation des projets, le recrutement, l’accès à la Fonction Publique. La liste est loin d’être exhaustive. C’est face à une telle kyrielle de problèmes que l’Opposition envisage par cette marche de demander au président de la République et à son gouvernement de s’assumer pour redonner l’initiative et rassurer les maliens sur sa capacité à faire avancer le pays.

En définitive, l’alternance au pouvoir en 2018 passe par la réussite de cette marche qui sera le baptême de feu de l’Opposition Républicaine et Démocratique.

Youssouf Sissoko
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