REPONSE DE L’URD AU COMMUNIQUE DU RPM Soumaïla Cissé et l’URD déshabillent l’ex-ministre Tréta

Dans un communiqué publié le 2 mai 2016 dans la presse, le bureau politique national du RPM, le Parti présidentiel, a interpellé le président de l’URD l’honorable Soumaïla Cissé, également chef de file de l’opposition, sous la signature de son secrétaire général M. Bocary Tréta, pour s’expliquer, séance tenante et sur la place publique, sur une information recuite à souhait, aux relents de rumeur pernicieuse, parue dans le journal « L’Observateur » du Sénégal.
L’intitulé de l’article « Gestion opaque de 27 milliards de F CFA à l’Uémoa » déclencha immédiatement la plume alerte et acide de cette éminente personnalité de la majorité pour manifester son effroi dans un virulent communiqué dont l’arrogance et l’indécence semblent être, une fois de plus, la marque de fabrique.

1. Le bureau exécutif national de l’URD, en sa séance du 6 mai 2016, après avoir examiné la situation, exprime toute sa solidarité et son soutien indéfectible à l’endroit de son président l’honorable Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition politique du Mali.
La courtoisie républicaine et le respect citoyen envers nos compatriotes ont toujours guidé les actions et les déclarations de l’URD. Ces valeurs se retrouveront donc dans les commentaires développés ci-dessous.
2. Le RPM reconnaît que l’honorable Soumaila Cissé a été attaqué par la presse étrangère alors qu’il menait une mission, au nom du Mali et de l’Afrique, en Afrique du Sud.
Cette circonstance aurait dû spontanément inciter ce parti et M. Bocary Tréta à un devoir minimum de réserve diplomatique, à défaut d’exprimer sa solidarité envers une personnalité nationale de dimension internationale. Comportement digne entre honnêtes et honorables personnes, mais que le secrétaire général du RPM semble ignorer, voire n’avoir jamais appris.
La rumeur, gratuite et incontrôlable, surtout celle à vocation humiliante, scandaleuse ou destructrice, met visiblement M. Bocary Tréta d’excellente humeur… particulièrement quand elle frappe un adversaire, y compris dans sa propre famille politique… et surtout un adversaire d’opposition, redouté et dont il connaît pourtant le sens de l’honneur et la force de son intégrité.
L’orgueil n’étant jamais un bon conseiller, cache souvent la misère d’une conduite morale exemplaire.
3. Rappelons modestement à M. Bocary Tréta que l’URD a toujours marqué sa solidarité envers tous ses compatriotes de l’extérieur comme de l’intérieur du pays, en toutes circonstances et dans toutes les épreuves, sans se soucier de leur sensibilité ou appartenance politique. M. Bocary Tréta se souvient-il du communiqué de l’URD condamnant l’attentat de son convoi au nord du Mali alors qu’il exerçait une fonction ministérielle ? A-t-il encore en mémoire le communiqué de l’URD, l’un des premiers, souhaitant un prompt rétablissement au président de la République, récemment hospitalisé ? Lequel communiqué avait été précédé d’un échange de bons vœux de santé de l’honorable Soumaila Cissé à son aîné IBK qui lui avait cordialement répondu !
M. Bocary Tréta ne peut nier ces faits parmi tant d’autres. Notre souhait est qu’il s’en inspire à l’avenir pour maîtriser sa fougue vengeresse et sa hâte épistolaire à relayer le mensonge ou la calomnie, sans en vérifier la véracité.
4. Dans le « droit de réponse » transmis au journal « L’Observateur », M. Bocary Tréta aura tout le loisir d’être parfaitement affranchi sur les tenants et les aboutissants de cette supposée affaire.
Son communiqué en devient alors plus que ridicule d’autant que, outre la risée qu’il a provoquée chez tous les observateurs de la scène politique malienne et des services économiques et financiers de l’Uémoa, M. Bocary Tréta pouvait – pour ne pas dire devait – vérifier la véracité des informations honteusement mensongères de ce journal étranger en s’informant dans son propre entourage, à proximité de son nouveau bureau. A savoir M. le ministre des Finances du Mali, membre du conseil des ministres de l’Uémoa ou les deux cadres du même ministère, membres du conseil d’administration de la Bcéao. Une information fiable, pour ne pas dire une vérité, souvent c’est simple comme un coup de fil !
5. Cependant, l’URD ne saurait se limiter à l’allusion faite au « droit de réponse » pour répondre au dit communiqué dans la mesure où il fait ressortir, outre les allégations contraires à la vérité, des inquiétudes formulées pour préserver l’image du pays par un régime qui est passé maître dans l’art de la corruption, des détournements de fonds et de bien d’autres crimes économiques et pour lesquels le Mali s’est trouvé à maintes reprises sur la sellette.
6. L’URD estime, qu’avant d’interpeller le chef de file de l’opposition, il aurait été judicieux pour M. Tréta et le RPM de balayer devant leur porte en commençant par rendre des comptes aux Maliens en donnant des explications aux partenaires techniques et financiers du Mali et à la communauté internationale sur les sombres affaires dans lesquelles leur régime est plongé depuis leur arrivée au pouvoir et sur lesquelles le RPM est resté muet comme une carpe.
7. M. Bocary Tréta, manifestement pressé de dénoncer la petite paille dans l’œil de ses adversaires, et en l’occurrence celui du chef de file de l’opposition, ne peut évidemment pas voir la grosse poutre qui s’enfonce profondément dans le sien.
Et obscurcit ses pensées et aveugle sa lucidité.
Les Maliens, nos partenaires et la communauté internationale mériteraient quand même quelques explications sur l’ensemble des affaires qui polluent notre vie citoyenne. M. Bocary Tréta ne condamne jamais les fauteurs, les tricheurs et les manipulateurs de son camp, pourtant identifiés comme tels par la presse nationale, le Vérificateur général, la Cour des comptes ou les institutions et partenaires internationaux.
Eclairons donc M. Bocary Tréta sur quelques affaires mémorables dont il ne se sait rien, puisqu’il n’en n’a jamais parlé, certainement par ce qu’il ne lisait pas la presse.
8.
Les relations fraternellement mafieuses entre le président du RPM (IBK) et M. Tommy, révélées par le journal « Le Monde » ont fracassé l’image du Mali.
De brillants avocats, commis par la présidence de la République, ont clamé engager des poursuites judiciaires pour laver l’honneur souillé du Mali.
Les Maliens, qui n’ont pas la mémoire courte, attendent encore la suite des poursuites judiciaires contre « Le Monde » annoncées avec forte publicité par la présidence de la République. Par respect pour la fonction présidentielle et pour l’honneur du Mali qui tient tant à Tréta, le BPN du RPM aurait dû publier à défaut d’une plainte au moins un droit de réponse comme l’a fait l’honorable Soumaila Cissé. C’était la moindre des choses à faire pour tenter de laver l’honneur ainsi souillé du Mali.
– Les révélations sur les surfacturations concernant l’achat de l’avion présidentiel sont-elles de nature à rehausser l’image du Mali ? Quand on se rappelle les différents prix de l’avion : 17 milliards selon le président de la République en voyage au Maroc ; 20 milliards selon le Premier ministre et 21 milliards selon le ministre des Finances, tous deux à l’Assemblée nationale et en direct sur l’ORTM.
Cacophonie et improvisation ne riment pas avec synergie et honnêteté !
– Les sanctions infligées au Mali par le FMI à la suite de la découverte du non-respect du code des marchés publics dans la passation des marchés publics au niveau du ministère de la défense sont-elles élogieuses pour la gouvernance dans notre pays ? Entraînant même le limogeage tardif des ministres impliqués.
– L’achat d’engrais dits « frelatés » et de tracteurs dits « surfacturés » sous la coresponsabilité du ministère du développement rural dont Monsieur Tréta avait la charge, est-il un haut fait de bonne gestion dont le Mali peut se glorifier ? Où est l’interpellation du ministre du Développement rural par le BPN du RPM ? Le Mali tout entier a suivi l’interpellation d’un ministre incompétent, incapable de répondre aux questions de députés de la majorité présidentielle. Honte et Pitié !
– Des membres du gouvernement du Mali dans lequel siégeait le Dr. Bocary Tréta, ont été purement et simplement remerciés parce que cités dans des affaires de corruption (Fonds mondial, Union européenne…) Le RPM n’a pas daigné lever le petit doigt, parce que l’honneur du Mali était-il restauré ?
La disparition des 900 000 cartes d’électeurs signalée par le Vérificateur général rend-il crédible notre système électoral ?
La réponse à toutes ces questions est sans l’ombre d’un doute non !!!
IBK et son gouvernement piétinent chaque jour que Dieu fait, l’image du Mali avec la bénédiction du BPN du RPM.
9. Le communiqué du RPM est d’autant plus surprenant qu’il est signé du Dr. Bocary Tréta, ancien ministre du dernier gouvernement d’ATT, ancien ministre du régime en place et tout nouveau président du conseil d’administration de la BMS-SA/BHM, qui étale au grand jour sa blâmable méconnaissance des mécanismes de fonctionnement de la Bcéao. Et dire que Monsieur Tréta est désormais le premier responsable de la BHM/BMS SA qui cristallise l’espoir de nombreux Maliens qui espèrent se loger par son intermédiaire!
Quoi de plus humiliant pour notre pays !!!
10. Le Mali est un État membre de la Bcéao, il était loisible à Tréta et à son RPM de vérifier l’information auprès de cette institution. Il était encore loisible pour Tréta et son RPM de s’assurer auprès de ses nombreux anciens collègues ministres de l’Hydraulique et ministres des Finances sur une quelconque récrimination contre l’honorable Soumaila Cissé, relative au projet d’hydraulique villageoise dans l’espace Uémoa. Un quelconque article de presse leur suffit pour accuser et appeler à la vindicte populaire!
11. Hélas le personnage atypique, qu’est Dr. Bocary Tréta, qui n’a aucune considération pour les règles de courtoisie et de bon sens est en passe de devenir avec son parti, spécialistes des communiqués précipités et indignes de tout esprit lucide.
Il serait temps, enfin, M. Bocary Tréta de ne plus être un immense personnage pour devenir une vraie personnalité, respectueuse des principes républicains de solidarité, de tolérance, de dialogue et d’ouverture d’esprit aux autres, soucieuse d’apaiser les tensions partisanes et d’affermir les idéaux patriotiques, mobilisée pour fédérer les énergies positives de toutes les populations, pour combattre la misère, initier des conditions d’emploi pour la jeunesse, favoriser l’épanouissement socio-économique des femmes, etc…
12. Qui ne se souvient pas du communiqué précipité du RPM il y a quelques années pour annoncer le décès du Pr. Dioncounda Traoré ?
Qui a précipitamment parlé d’assassinat politique lors du tragique accident survenu lors de la disparition du regretté feu l’honorable Kadari Bamba ?
13. Est-il besoin de rappeler que c’est ce même Tréta qui accusait récemment l’opposition de fomenter un complot contre le régime sans pour autant fournir la moindre preuve ?
14. Un tel communiqué du RPM peut-il rétablir le dialogue politique rompu entre l’opposition et la majorité du fait de ces accusations de M. Tréta contre l’opposition?
L’URD invite les responsables du RPM et de la majorité présidentielle à prendre leur distance par rapport aux déclarations à l’emporte-pièce d’un aventurier comme M. Tréta pour un climat politique plus apaisé au regard de la crise multidimensionnelle que traverse notre pays. L’effort de tous les enfants du Mali est en effet indispensable pour le retour de la paix, la concorde nationale et la réconciliation entre les Maliens.
15. Les règles de courtoisie combinées au respect de nos valeurs sociétales ont guidé l’URD à répondre à ce communiqué sinon sous d’autres cieux, un communiqué du genre, signé d’un responsable politique de premier plan dans le parti majoritaire chassé du Gouvernement sans qu’aucune explication ne soit donnée au peuple ni par lui ni par d’autres, laisserait indifférent et sans réaction.
16.
L’URD rappelle au BPN RPM et à M. Tréta qu’ils ne peuvent pas infantiliser la presse, insulter l’intelligence des Mali, ni abuser de leur bonne foi encore moins les tromper.
Au-delà des cancans et des rumeurs qui claquent comme un arbre qui s’effondre, « écoutez la forêt qui pousse », constituée par les modestes et anonymes compatriotes qui s’indignent devant tant d’amateurisme, de légèreté et de méchanceté gratuite ! Gérer, c’est être responsable !
17.
L’URD invite très respectueusement le RPM à lire le « droit de réponse » de l’honorable Soumaïla Cissé.
L’URD a toujours sollicité des débats contradictoires sur les problèmes que connaît notre pays, hélas sans succès !!!
L’URD renouvelle au RPM sa disponibilité à débattre contradictoirement de toutes les préoccupations d’ordre national ou international qu’elles soient publiées dans la presse ou non.
18.
Eh oui, notre parti se souvient qu’il est difficile d’accepter la vérité lorsque les mensonges étaient exactement ce que l’on voulait entendre.
Et il est difficile de convaincre celui qui est de mauvaise foi.
Heureusement que « la vérité est comme le soleil qui finit toujours par percer les plus sombres nuages ».
Bamako, le 6 mai 2016
Pour le président de l’URD/P.O
Le secrétaire général
Source:l’indicateur du renouveau.