Remous au sein de la Police nationale La remilitarisation du corps s’impose

Concernant les pro-Siméon Keïta, de la Section syndicale de la police nationale, et les rénovateurs, regroupés au sein d’un Comité pour la rénovation au sein de la police nationale, cette crise menace sérieusement la sécurité intérieure. La bataille, qui est avant tout syndicale, a atteint le vendredi 22 février 2013 un point de non retour avec des affrontements entre policiers au Groupement mobile de sécurité.

Ces affrontements, selon nos informations, ont fait des blessés de part et d’autre. Présentés comme une lutte syndicale, ces tiraillements au sein de la police nationale ont, à vrai dire, des dessous politiques. Il nous est revenu que certains éléments de la police seraient soutenus en catimini par certaines adeptes de la politique politicienne. A quelle fin ces responsables politiques véreux seraient en train d’activer le feu entre éléments d’un même corps? Si nos informations ne nous permettent pas pour le moment de répondre à cette question, il convient de signaler qu’une simple décision politique peut définitivement mettre fin à cette situation, qui n’honore nullement notre pays, surtout au moment où des militaires d’autres pays sont en train de mourir pour la liberté au Mali.

Le Président de la transition, le Pr Dioncouda Traoré, qui est le Chef suprême des Armées et le garant de la Constitution et de l’unité nationale, doit dissoudre tous ces syndicats, qui ne sont en réalité que des moyens d’action pour des animateurs soucieux d’assouvir leurs ambitions personnelles. Cette décision politique, si elle est prise par les autorités de transition, aura deux avantages. D’abord, elle permettra de résoudre en partie le manque d’effectifs que connait l’armée malienne dans sa guerre contre les terroristes. Car, point n’est besoin de le rappeler, notre armée, avec les multiples désertions enregistrées dans ses rangs depuis l’éclatement des tristes évènements que nous vivons, fait face à un sérieux problème d’effectifs.
Toutes choses qui justifient certainement la récente demande de la MISMA d’augmentation de ses effectifs par les responsables de la CEDEAO. Dans tous les cas, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Général de brigade Yamoussa Camara, a implicitement reconnu dans une récente interview à l’ORTM ce manque d’effectif, déclarant que c’est des centaines de déserteurs avaient rejoint les groupes armés au Nord du pays.
Deuxième avantage de cette mesure visant à remilitariser la police, la fin du syndicalisme, qui est à la base de tous les remous qui la secouent depuis belle lurette. En effet, les textes militaires interdisent la création de tout syndicat. Le Président de la transition, qui jouit d’un capital de confiance très élevé en ce moment auprès de ses compatriotes, est donc vivement attendu sur ce sujet.
Yaya Samaké