RCA: la diplomatie en marche pour tenter de résoudre la crise

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13h13 :A Bangui où se trouve l’envoyée spéciale de RFI, la situation est calme en apparence. Le grand marché central de la ville et les commerces fonctionnent, bien que très timidement. Les gens ont plutôt tendance à rester chez eux. Peu de voitures circulent en ville. On note la présence de patrouilles de l’armée et de la police dans le centre-ville. Calme aussi, le long du fleuve, où se trouve notamment l’ambassade de France.

Les Banguissois, quant à eux, se disent inquiets. Beaucoup craignent une entrée des membres de la Seleka dans la capitale. Beaucoup de gens expliquent avoir fait des réserves, des provisions, et se disent notamment alarmés par le départ d’une partie des expatriés de Bangui. En effet, plusieurs importantes ONG ont déjà rapatrié une partie de leur personnel, tandis que l’ambassade américaine a fermé et a rapatrié également son personnel.

12h30: Depuis le début de la semaine, des manifestations hostiles à la rébellion ont lieu. La manifestation des femmes de ce matin était très politique.

Entre 200 et 300 centrafricaines ont défilé « pour la paix » et « contre la Seleka », comme l’indiquaient leurs pancartes. Elles étaient encadrées par les forces de l’ordre. Plusieurs officiels du régime, dont le Premier ministre Faustin Toudera, sont venus soutenir le mouvement.

Dans leurs déclarations, celles qui se font appeler « les femmes de Centrafrique pour la réconciliation et la paix » ont condamné la reprise des attaques par la Seleka.

Une manifestante à Bangui

Nous ne voulons plus les rebelles en Centrafrique. (…) Nous voulons la paix en Centrafrique…

11h45: Alors que les négociateurs de la CEEAC sont à pied d’œuvre pour tenter d’organiser des pourparlers entre le pouvoir et la rébellion de la Seleka, cette dernière affirme que ses positions ont été attaquées vendredi matin aux portes de la ville de Bambari au nord-est de Bangui.

Selon Eric Massi, porte-parole de la Seleka, une colonne d’une dizaine de véhicules des FACAS, les forces armées centrafricaines, a attaqué les positions de la Seleka avant d’être chassée par les rebelles qui se dirigent depuis vers la localité de Sibut. Le gouvernement, par la voix du ministre de l’Administration territoriale, le pasteur José Binoua, a catégoriquement démenti que les FACAS aient fait mouvement vers Bambari.

Il accuse les rebelles de chercher des prétextes pour justifier leur avancée. Pour l’heure aucun des deux camps ne remet en cause la tenue des pourparlers qui font actuellement l’objet de tractations à Bangui.

La Seleka en bref

La Seleka, (« alliance », en sango) est une coalition qui regroupe des factions rebelles dissidents de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) et la Convention des patriotes du salut du Kodro (CPRK). Ces rebelles entendent, par leurs actions, obtenir du gouvernement le respect d’accords de paix signés depuis plus de cinq ans, qui prévoyaient notamment un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion et sont restés lettre morte depuis. Ils demandent également la tenue d’un dialogue franc avec les autorités. Ils ont repris les armes le 10 décembre dernier et se sont emparés rapidement de plusieurs villes du pays, dont la grande localité de Bambari. Depuis que leur avancée fait craindre au gouvernement la prise de Bangui, les rebelles font face à des militaires tchadiens, déployés en renfort de l’armée centrafricaine.

RFI 28/12/2012