PROROGATION DE LA TRANSITION À 5 ANS

En attendant la réponse de la CEDEAO, le Cadre d’échange des partis politiques pour une transition réussie rejette la proposition.  

Comme l’avait promis, le Colonel Assimi Goïta, au lendemain de la clôture des assises nationales de la refondation, a dépêché des émissaires auprès du Président en exercice de la CEDEAO, pour proposer un nouveau chronogramme électoral  étalé  sur  5 ans. En attendant  une réponse de la CEDEAO et de la communauté internationale, le cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie rejette déjà cette proposition.

Pour ce regroupement politique, il s’agit « d’une proposition de chronogramme unilatéral et déraisonnable  par les autorités de la transition à  la CEDEAO, prolongeant la transition pour une durée cumulée de 6 ans et 6 mois« .

C’est dans un communiqué rendu publique le 2 janvier 2022 que le Cadre d’échange des partis politiques et regroupements politiques pour une transition réussie au Mali a exprimé sa désapprobation contre toute initiative de prorogation de la transition. 

« Le cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie a appris avec stupeur, la proposition d’un chronogramme par les autorités de la transition à nos partenaires de la CEDEAO, prolongeant la transition pour une durée cumulée de 6 ans et 6 mois », précise le communiqué.

Le communiqué précise aussi que ce chronogramme transmis par le colonel Assimi Goita, Président de la transition  à la CEDEAO,  viole la Charte de la transition et  n’a pas fait l’objet de discussions au Mali et ne saurait être en aucun cas une aspiration profonde du peuple malien. C’est pourquoi le groupement  politique rejette ledit chronogramme.

« Par conséquent, le cadre rejette ce chronogramme unilatéral et déraisonnable. Le cadre rappelle aux autorités de la transition qu’elles ont pour mission de créer les conditions d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel et les exhorte à cet effet au respect de la charte de la transition et de leurs engagements pris devant le peuple malien et les partenaires du Mali ». Le cadre rappelle que son refus de participer aux assises nationales dites de la refondation et son rejet de ses conclusions se justifiaient par la détermination des autorités de la transition de légitimer sur le dos des Maliens leur décision de prolongation des délais de la transition », explique le communiqué.

Dans  son communiqué, le cadre appelle l’ensemble des forces patriotiques ayant pris part à ses assises de bonne foi pensant pouvoir donner la chance à des discussions franches et sincères à se mobiliser afin que « leur présence physique ne soit la caution pour la réalisation d’objectifs inavoués ».

« Le cadre se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux afin que les principes démocratiques obtenus de longue lutte et au prix de nombreux sacrifices ne soient liquidés par une quelconque tentative de confiscation du pouvoir par la force et la ruse », conclut ledit communiqué. 

Z. Coulibaly / Source : Plume Libre