Profanation des mausolées de Tombouctou / Chérif Ousmane Madani Haïdara condamne le silence du HCI

 

Furieux contre l’attaque du septentrion malien par les groupes armés et des actes de profanation des mausolées à Tombouctou, les leaders religieux se sont rencontrés au Cicb pour condamner et débattre des grandes préoccupations de l’heure. Plus d’une centaine de religieux ont répondu à l’appel. La cérémonie a débuté par la lecture du saint Coran. Après les mots de bienvenue de Thièrno Hady Oumar Thiam, Thièrno Hady Boubacar Thiam a fait un exposé sur la situation religieuse. L’analyse de la situation sociale fut effectuée par Mohamed Diallo et Mohamed Macky Bah a eu pour tache de faire un exposé brillant sur la situation politique.

En prenant la parole, Seïd Cherif Ousmane Madani Haïdara, guide spirituel de l’association Ançar dine, a condamné avec la dernière rigueur la profanation des mausolées à Tombouctou car il est de leur devoir de dénoncer un tel acte qui va à l’encontre de la religion musulmane. Il a indiqué sans ambages que le Haut conseil islamique qui est l’un des grands regroupements religieux au Mali devrait faire une déclaration de condamnation ou même déléguer une personnalité à le faire.

Mais le haut conseil islamique est resté aphone. Le mouvement Ançar dine n’est pas créé pour combattre quelqu’un encore pour occuper un poste juteux. A l’en croire, c’est l’un de ses élèves qui fait prier les gens dans sa propre mosquée et non lui-même. Pour lui, la communauté musulmane doit être tolérante et montrer sa solidarité envers la population du nord car elle s’estime oubliée par les autres Maliens. Cherif Ousmane Madani Haïdara s’est dit prêt à mourir pour la population du septentrion malien et à aller au front même s’il n’a pas de connaissance à Tombouctou.

Pour l’imam Mahamadou Diallo, un musulman peut visiter les tombes mais dans le respect strict des interdis. Il a affirmé que la situation actuelle au Mali est grave. Selon lui, la communauté musulmane devait parler d’une même voix pour condamner l’acte inadmissible perpetré à Tombouctou. Il lancé un appel à tous les musulmans, à tous les soufis du Mali et d’ailleurs à se donner la main afin d’organiser une grande rencontre à Bamako pour apporter des éléments de réponse adéquate et rapide à la situation que vit le Mali. Car, dit-il, aujourd’hui ce sont les tombes du Mali qui son profanées et demain ça pourrait être dans un autre pays. A ses dires, les Maliens doivent s’unir et combattre  pour la libération du nord-Mali.

Dans les résolutions, l’atelier condamne avec la dernière rigueur l’acte barbare et ignoble qui porte atteinte à l’éthique islamique ; exige des assaillants le repentir et le retour à la bonne source de l’islam authentique ; la mise en place d’une commission pour prendre contact avec les autorités politiques, administratives, militaires et la société civile afin de trouver une solution au choix du président et la durée de la transition avant le 22 mai prochain. L’atelier  propose aussi  l’organisation d’une conférence nationale qui réunira les chefs spirituels des soufis pour faire face aux défis, l’organisation d’une journée de prière nationale avec l’implication des autorités, la prise de contact avec d’autres chefs spirituels dans la sous région pour faire face aux problèmes auxquels le Mali est confronté. La cérémonie a pris fin par les bénédictions de l’imam Kokè Kallé.

Aguibou Sogodogo

Le républicain Mali 09/05/2012