Processus de paix d’Alger:Ce que l’ADPS reproche au gouvernement

Statutaire,  la 3e table ronde des forces vives patriotiques sur la crise dans le Nord du pays de l’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise a tenu, samedi 7 février 2015, a plutôt consacré à l’examen critique du pré accord d’Alger.

Convaincues que le cadre institutionnel démocratique qui prévaut au Mali autorise et favorise la recherche de solutions pacifiques et politiques à tous conflits internes, les forces vives de l’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise ont échangé en profondeur pour améliorer le mémorandum de la délégation gouvernementale.

Selon les responsables de l’ADPS, le gouvernement manifeste une mauvaise foi dans le processus de dialogue inter-maliens pour le retour de la paix au Nord. « Au moment de sonner la mobilisation populaire, le pouvoir public traite la société civile et la classe politique de citoyens de seconde classe n’ayant rien à dire sur l’avenir du Mali.

C’est une manœuvre cousue de fil blanc. Le complot est patent et s’ajoute à la longue liste de tentatives éhontées de sabotage de la résistance populaire à la démission nationale et à la partition du pays », explique le premier responsable de l’ADPS, Zoumana Sacko.

Pour l’ancien premier ministre, le geste maladroit des autorités est en réalité un signe de panique devant la montée irrésistible du vaste mouvement de résistance  populaire au complot ourdi contre l’intégrité territoriale et un aveu d’échec des velléités de vassalisation du pays.

« Le pré accord d’Alger dont le gouvernement tente à tout prix à négocier, n’est qu’un moyen à pérenniser  les groupes armés. Que le gouvernement et ses partenaires le sachent une fois pour toutes : en quelque langue qu’ils s’expriment, les forces vives de la nation seront toujours aux remparts pour démasquer tous les complots contre le pays », a-t-il déclaré.

Selon les forces vives patriotiques, la communauté internationale devra s’engager à renforcer l’Etat conformément la constitution de 1992. Au lieu d’être dans la dynamique d’une paix durable, tente de légitimer des féodalités locales sous le prétexte d’aider directement les populations à la base, dénonce Soumana Sako.

« La table n’a aucune ambition de se substituer aux institutions républicaines ou de mettre en cause les prérogatives du président, du gouvernement et de l’Assemblée nationale. Mais, elle tient à faire savoir aux publics que le Mali, transcendant les clivages politiques, trace, à travers le manifeste les lignes rouges à ne franchir et est prête à poursuivre pour parjure et haute trahison  toute autorité qui signerait ou autoriserait que soit signé », a fulminé le président de l’ADPS.

Pour lui, l’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise qualifie le pré accord d’Alger d’un dangereux mirage dans le Sahara et un marché de dupes que le peuple malien rejette sans appel.

Bréhima Sogoba
Source: L’Indicateur Du Renouveau 2015-02-09 00:05:3700:05:38