Prison ferme pour l’ex-candidate FN qui comparait Taubira à un singe

Cette ex-candidate du Front national aux municipales dans les Ardennes avait diffusé sur les réseaux sociaux un photo-montage assimilant la ministre de la Justice Christiane Taubira à un singe. Le Front national, qui avait exclu la fautive en décembre dernier, est aussi condamné à 30 000 euros d’amende. Le parti d’extrême droite et l’ex-candidate FN ont fait appel.

Avec Véronique Betz de la rédaction de Guyane 1ère,

C’est à Cayenne que la sentence est tombée, parce que c’est le mouvement guyanais dont est issue la Garde des seaux qui avait déposé plainte. Anne-Sophie Leclere écope de neuf mois de prison ferme. L’ex-candidate Front national a été reconnue coupable « d’injures racistes » par le Tribunal de grande instance de Cayenne.

Elle a annoncé sa décision, dans la foulée, de faire appel. Candidate aux dernières municipales, elle avait publié sur sa page Facebook un photo-montage présentant Christiane Taubira avec un singe. Mardi dernier, le 8 juillet, le procureur Yvan Auriel avait requis quatre mois de prison et 5 000 euros d’amende. Le tribunal est donc allé plus loin : Anne-Sophie Leclere est condamnée non seulement à neuf mois fermes, mais à cinq ans d’inéligibilité. Le Front national reçoit lui une amende de 30 000 euros.

Le parti et son ex-candidate sont condamnés, en outre, ensemble, à payer 50 000 euros de dommages et intérêts à Walwari, le parti créé par Christiane Taubira. C’est d’ailleurs Walwari qui était partie civile dans cette affaire. Lors du procès, sa plainte avait été déclarée recevable en raison des statuts du parti. Walwari présente en effet la lutte contre le racisme comme l’une de ses valeurs. Il était donc totalement habilité à déposer plainte pour injures racistes à l’encontre de l’un de ses membres fondateurs.
A l’origine de cette plainte, il y a un parti politique indépendantiste guyanais créé par Christiane Taubira en 1993. La justice s’est cru autorisé à condamner le Front National alors qu’il n’a rien strictement à voir là-dedans. Le droit français ne permet pas de condamner une personne morale comme un parti politique dans les affaires de liberté d’expression.