Présidence de la Transition malienne: Le dictateur installé ?

Assimi-Goita

Le Mali, pays de coup d’État par excellence, a entamé la première phase de la légitimation des pouvoirs de son président, j’allais dire de son nouveau dictateur, véritable Dieu vivant, et qui trône désormais sur la colline du pouvoir, Koulouba.

Après avoir évincé le vieux IBK et traîné dans la boue son complice et père adoptif d’un jour (Bah Ndaou), Assimi Goïta a fini accéder, lui-même, à la magistrature suprême de notre pays, un rêve, peut-être, une obsession pour lui.

Ses nouvelles fonctions lui ouvrent aussi un boulevard en tant que chef suprême des armées.

Oui, le « dandy »  est bien devenu un ROI.

Seule fausse note au tableau : le froid avec Paris.

Mais l’enfant prodige de Koulikoro bénéficie de la main militaire.

Cela est-il suffisant ?

Erreur…

Le coup d’État est un crime imprescriptible.

Notre Prince du jour en a commis deux en seulement neuf jours de règne.

Assimi Goïta doit savoir que la responsabilité pénale est individuelle, que la Cour suprême l’a bien aidé plus à colmater un vide juridique qu’en disant le droit, et que, lui seul, répondra, de sa forfaiture devant l’histoire… de la déstabilisation des institutions maliennes par la puissance militaire dont il dispose.

Deux coups d’État en 09 mois- août 2020-mai 2021, une première dans l’histoire de l’humanité.

Oui, Assimi a réussi son entrée dans l’histoire…

Dans sa prestation de serment le lundi 07 juin 2021 dans l’antre du CICB, bien accompagné de son épouse parée en or massif, l’opulence, l’embonpoint et l’extrême richesse de la future princesse étalée, Goïta a rassuré les partenaires du Mali qu’il respectera nos engagements internationaux.

Cela arrive à un moment où notre pays est au bord du gouffre avec la suspension de l’aide US à l’armée, à la suspension des opérations conjointes par la France vis-à-vis de nos forces de sécurité, de la suspension de notre pays des instances de décisions de l’Union Africaine et de la CEDEAO sans oublier les mesures conservatoires prises par la Banque mondiale…

Cela s’ajoutent aux effets collatéraux de la grève de l’UNTM, à l’inconscience professionnelle, à l’immoralité des cadres, au saupoudrage d’une gestion scabreuse de l’administration, au pillage des biens publics, cumulés l’impunité, à une justice mal rendue, à une mauvaise distribution de la santé dans une société fissurée avec une presse corsetée. Oui, le peuple souffre…

Dans l’analyse anatomique de son discours qui se voulait plus harangueur de foule que pragmatique, Assimi a prouvé ses limites et laisse le peuple pantois dans sa souffrance pendant que la pandémie de la COVID-19 continue de faire des morts sans assistance d’un État malveillant et passif.

Tout le monde a peur d’être arrêté avec des déclarations mesurées à l’applaudimètre, et un Colonel bienvenu dans la traditionnelle salle de présentation de serment du CICB.

A telle enseigne que d’autres ont bien envie de dire : « Vive le coup d’État, bienvenu le prochain ».

L’axe principal du discours d’investiture ayant attiré l’attention du monde entier réside au respect du calendrier électoral en février 2022.

Il sera jugé au respect strict de la date des élections pour un retour à l’ordre constitutionnel normal.

Jamais deux sans trois, que Dieu nous préserve d’un autre coup de force.

De toute façon, il a le couteau sous la gorge, ne pouvant pas se succéder à lui-même dans le cadre de la transmission du pouvoir.

Pauvre Mali. 

ISSIAKA SIDIBÉ

Source: La Mutation