Pas d’élection au centre du pays Le sang coule, le pont de Djénné à nouveau détruit hier

Au moment où les autorités s’activent à organiser les élections, le centre du
pays s’embrase. Les assassinats s’intensifient, le nombre des réfugiés
augmente, les populations sont abandonnées pour elles-mêmes dans les
villages qui continuent à subir les affres des terroristes. Les administrateurs
quittent les villages par peur de représailles. Selon nos sources, le pont de
Djénné a été de nouveau détruit hier, par des assaillants lourdement armés,
anéantissant des investissements de plusieurs milliards de CFA.
Selon ces sources, pour la journée d’hier seulement, mercredi 27 juin 2018, 6
personnes ont été assassinées et 10 enlevées à Koundi dans la commune de
Kiyamoni, l’Imam de Waya, enlevé. Notre source n’a pu s’empêcher de
s’interroger si dans ces conditions les populations ont réellement la tête aux
élections. Il nous a indiqué que dans certaines zones la menace est réelle pour
les paysans qu’on empêche de cultiver. Les populations sont aux abois et c’est
le sauve qui peut !
La question la plus incompréhensible selon notre interlocuteur est
l’indifférence des élus de cette région. Selon lui, la région de Mopti comprend
une vingtaine de députés, mais aucun d’entre eux n’a daigné se rendre dans la
zone pour sensibiliser les populations et les amener au calme. Aujourd’hui, les
populations sont laissées pour compte et ne croient plus à l’Etat, aux autorités
actuelles. Par exemple, depuis la mise en place du bureau RPM dans sa
commune, Koronbara à Korientzé, le président du parti Boubacar Treta, qui est
au centre de la gestion du régime, n’y a plus mis le pied. Cette une commune
comprenant 30 villages, selon nos sources. Ici, les écoles sont fermées, les
populations manquent de forages et d’électrification, tous les projets ont été
arrêtés et les populations sont dans une misère totale et à la merci des
terroristes.
Des attaques ciblées de personnes et des enlèvements de bétail. Aucun jour
ne passe sans son lot de mort d’homme. Les préfets et les sous-préfets ont
abandonné leurs zones à cause d’une insécurité qui prend la forme d’un conflit
ethnique. « J’ai échappé à la mort », assène en ligne un témoin dans la localité.
Il accuse les autorités maliennes d’abandonner des populations du centre.
Selon lui, il y a une absence de l’Etat, contrairement à ce qu’on veut faire croire
à l’opinion. Les forces de sécurité sont absentes laissant les populations se
régler les comptes. Selon notre interlocuteur, des ethnies aidées par leurs
parents à Bamako reçoivent de l’appui en matériel militaire. « Qui sont avec ces
terroristes, et qui ne le sont pas ? Nous le savons entre nous », le ressortissant

de la localité de Djenné, ayant fuit la terreur, mais n’étant toujours pas
tranquille.
Selon nos sources, le 13 mai 2018, des attaques ont eu lieu à Derary faisant
plusieurs morts et trois autres personnes ont été tuées à Dorobougou dans la
commune de Femoye cercle de Djenné. Selon lui, ces assaillants ont été par la
suite chassés par « les Donzos » ou chasseurs. A Preta dans la commune de
Femoye, 1 personne fut enlevée et 2 personnes à Konda ont été portées
disparues. A Nouhoum Bozo, 5 personnes furent tuées et 2 personnes à
Siratindi, 2 personnes portées disparues. Le 25 juin 2018 Madou Pleah a été
tué à Kloblo, ses parents menacés de mort ont rejoint Bamako, nous indique-
ton. Le mardi dernier, plusieurs personnes dont le nombre reste encore
indéterminé ont été également tuées. Un village appelé en peulh Sébéré dans
l’arrondissement de Soill (frontière Djenné-Mopti), est dans une zone devenue
le bastion des groupes terroristes coupant toute circulation de personnes et de
leurs biens.
Fakara Faïnké