Paris obtient la tête de Soumeylou en attendant celle de Mara

Il faut peut-être chercher les raisons profondes de cette démission dans les relations que Soumeylou Boubèye Maïga entretiendrait avec l’Algérie, et surtout le refus de ce dernier à se hâter les pas dans l’échafaudage d’un accord de coopération militaire entre la République française et celle du Mali. En effet, selon des sources bien introduites, Soumeylou Boubèye Maïga, qui avait annoncé en mi-mai la signature de cet accord, n’en avait pourtant pas la volonté. Toute chose qui irrite les autorités françaises, lesquelles croient savoir qu’il (SBM) agit suivant la volonté de la partie algérienne.

En d’autres termes, les Français prêtent à M. Maïga la volonté de bloquer l’accord de coopération militaire en raison de ses relations avec les Algériens, qui s’opposent à cet accord de défense entre le Mali et la France. En guise de rappel, depuis septembre 2010, suite à l’enlèvement des otages français d’Arlit, les Mauritaniens ont tout entrepris pour faciliter l’intervention de l’armée française au Sahel. Alger s’y était opposée.

Autre facteur explicatif, c’est que Paris pense que c’est Soumeylou Boubèye Maïga qui a fait capoter la signature de l’accord de défense en janvier 2014. Ce mois-ci, croit savoir encore Paris, c’est lui qui aurait fait basculer les événements à Kidal afin de retarder la signature dudit accord. Ce que corrobore, selon nos sources, la visite au Mali du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui n’avait d’autre objectif que de pousser le président malien à vite conclure un accord de défense. Et, selon toute vraisemblance, le président mauritanien a été mis à la tête de l’Union africaine  dans le seul dessein de gérer avec le G5 les problèmes du Sahel suivant la volonté de Paris. Vraisemblablement aussi, ledit accord sera signé à la fin de ce mois.

Par ailleurs, sous la pression de Paris, IBK aurait demandé à Soumeylou Boubèye Maïga de signer l’accord de défense avec le ministre français Jean Yves Le Drian, dès son arrivée à Bamako. M. Maïga s’y serait refusé, arguant qu’il revient au président de la République de le faire. Toute chose qu’IBK aurait prise comme une trahison. Le climat est alors devenu délétère entre Soumeylou Boubèye Maïga et Ibrahim Boubacar Keïta. Le premier a préféré rendre le tablier. Au grand dam d’Alger, semble-t-il, puisque les Algériens auraient même proposé à IBK de l’aider à sécuriser la zone contre son refus de conclure un accord avec la France.

Visiblement, le président malien n’a su résister à la pression de Paris, qui lui demande la démission du Premier ministre Moussa Mara. En tout cas, la France n’entend pas lâcher prise. Et notre source de rapporter : «Saviez-vous qu’à cause de cet accord, Jean Yves Le Drian ne décroche plus les appels d’IBK ?».

La Rédaction
Le Reporter Mag 2014-06-01 02:13:18