Ousmane Thera, Malien naturalisé français… : « Il n’y aura pas de représailles »

Florence Parly

« Le renvoi ou le rappel d’un Ambassadeur peut faire suite à une crise diplomatique sévère entre les pays. Actuellement, c’est le cas entre le Mali et la France, les relations sont tendues suite aux propos tenus par les autorités françaises, principalement les Ministres des Affaires Etrangères (Jean-Yves Le Drian) et des Armées (Florence Parly). Propos jugés inacceptables par les autorités maliennes. Donc, il s’agit d’un règlement de compte entre autorités sur le plan des relations internationales et non un problème entre les populations des deux Nations. Le Mali a voulu marquer le coup en renvoyant l’Ambassadeur pour en finir avec l’ingérence malveillante de l’État Français.

Par ailleurs, on a vu aussi dans ses sanctions sur le Mali, que la CEDEAO  a bien rappelé tous les Ambassadeurs, des pays membres, accrédités  au Mali, et en application de la  réciprocité, le Mali a aussi rappelé ses Ambassadeurs. 

A l’état actuel des mesures prises par la France contre le Mali, l’on peut citer, comme représailles, la suspension des vols réguliers d’air France sur l’axe Paris-Bamako. 

Quant aux Maliens établis en France et aux Français établis au Mali, cet incident diplomatique  ne doit avoir aucun impact sur cette communauté vivant à l’extérieur de leurs pays. Donc, ne parlons pas de représailles à ce niveau.»

Tension diplomatique aggravée entre le Mali et la France

Point de non-retour ?

Le Premier ministre de Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga a souvent comparé la détérioration des rapports entre Bamako et Paris à de « simples scènes de ménages », qui ne peuvent pas aboutir, disait-il, au « divorce ». Mais, avec la dernière évolution de ces rapports caustiques, couronnée par l’expulsion du territoire malien de l’ambassadeur de France, Joël Meyer, il semble que les deux pays sont à présent à un pas du divorce, si ce n’est déjà le cas.

Selon plusieurs spécialistes des relations internationales, avec cette expulsion sous ultimatum de 72 heures, de l’ambassadeur de France au Mali, le lundi dernier, après l’escalade verbale d’hostilité et de recadrage entre les autorités des deux pays, un palier de la guéguerre maliano-française vient d’être franchi.

Pour l’Ambassadeur Aboudou Chéaka Touré, l’ancien Représentant de la CEDEAO au Mali à la retraite, « l’aventure franco-malienne aura franchi des limites difficiles à mesurer. Cela ressemble à un point de non-retour … »/

Pour Ousmane Thera, un Malien naturalisé français, ayant séjourné pendant 45 ans en France (il a épousé une Française…), le Mali a voulu marquer le coup en renvoyant l’ambassadeur français » pour en finir avec l’ingérence malveillante de l’Etat français ». Et d’expliquer : « Il s’agit d’un règlement de compte entre autorités.. ». Ce qui n’occulte pas le fait que le point de non retour soit atteint, à défaut d’être franchi.

Bruno D S