Oumar Ibrahima Touré au cours d’un échange avec la presse«Kidal ne peut avoir un statut particulier»

Kidal ne peut avoir un statut particulier. Il fait partie de la République du Mali. C’est vrai qu’il faut approfondir la décentralisation. Cela doit être le cas partout au Mali et pas seulement à Kidal», a souligné l’ancien ministre démissionnaire de l’URD. Avant de marteler que ce n‘est pas digne de nous de partir aux élections sans Kidal: «notre administration ne peut être à Kidal sous la tutelle d’une autre armée’’ a-t-il relevé. C’est pour cette raison qu’il a indiqué que la vraie question c’est de savoir si le Mali est prêt pour aller aux élections. C’est-à-dire, s’est-il interrogé: «est-ce que toutes les conditions sont réunies pour organiser des élections moins contestables?»  Il a fustigé le non enrôlement de plus de 400 000 jeunes par le RAVEC et qui seront privés de leur vote, idem pour les Maliens de la diaspora, notamment ceux de la Côte d’Ivoire dont un grand nombre n’a pas pu être enrôlé.

Pour le Président de l’APR, la situation de Kidal pose un problème de gouvernance. Il s’est étonné du fait que 50 ans après, Kidal ne soit pas relié au Mali par une route digne de ce nom. «Je suis convaincu que s’il y avait une route reliant Kidal à Gao, ils se sentiront beaucoup plus liés au Mali. Kidal donne l’impression qu’il est lié au monde entier sauf le Mali», a-t-il soutenu.

Concernant le soutien à des candidats à l’élection présidentielle, notamment à Modibo Sidibé, il a été formel: «nous ne soutenons personne. Quand on crée un parti, il y a un chemin à suivre. Si ce chemin doit nous amener à nous porter candidat, nous allons le faire. Nous ne sommes dans aucun bloc. Etre avec Modibo Sidibé a été inventé par l’URD. Je n’ai jamais parlé de politique avec Modibo Sidibé, sauf juste avant la création de l’APR, il m’a rendu visite à domicile. Je lui ai fait la politesse en me rendant chez lui».

Le conférencier est aussi revenu sur l’état de son moral après son acquittement dans l’affaire du Fonds Mondial: «Je suis en forme, je ne me reproche rien. Je suis prêt à affronter les nouvelles phases politiques de notre pays».
Selon Oumar Ibrahima Touré, le Mali vit les conséquences du consensus politique: tout le monde s’est mis ensemble, sans débat.

C’est pourquoi, on n’a pas vu venir les problèmes. En 1991, lors de la révolution populaire, quand Moussa Traoré avait demandé le consensus, on a répondu que le consensus était anti-démocratique.
C’est pour cette raison qu’il a demandé de refonder notre démocratie pour partir sur de nouvelles bases.

Youssouf Diallo

Le 22 Septembre 2013-06-10 18:56:21