NOUVELLE LOI ELECTORALE L’opposition s’oppose à l’utilisation de deux cartes d’électeur

 

Le Groupe parlementaire vigilance républicaine et démocratique (VRD) craint une fraude massive à l’élection présidentielle avec l’article 209 de la nouvelle Loi électorale qui stipule qu’ « en cas de non disponibilité des cartes d’électeur biométriques, pour cas de force majeure pour les élections générales de 2018, la carte Nina tiendra lieu carte l’électeur». Cet article maintient, selon l’opposition, le flou autour de la carte d’électeur, pour la présidentielle.  Elle a logiquement refusé de voter.

Hier à l’Assemblée nationale, le gouvernement et la Commission des lois n’ont pas pu convaincre l’opposition à voter la nouvelle Loi électorale. Le divorce est total autour de huit articles sur 12 au départ, mais la plus grande divergence se situe au niveau de l’article 209 de la nouvelle Loi. Il stipule : « En cas de non disponibilité des cartes d’électeur biométriques, pour cas de force majeure pour les élections générales de 2018, la carte Nina tiendra lieu carte l’électeur».  Pour l’opposition, cet article n’est pas précis

« Il faut définir la force majeure parce que si vous ne définissez pas la force majeure, vous allez vous retrouver dans des interpellations à ne pas finir », a soulevé Mody N’Diaye, président du Groupe parlementaire VRD. Pour lui, « l’article 201 est un rajout  qui n’a pas de sens. Cet article est un article nouveau dans le projet et cela devait être signalé dans la rédaction », a-t-il regretté. Pour Mody N’Diaye, « il est inacceptable d’organiser une même élection avec des cartes d’électeurs différentes ».

Pourtant, l’opposition n’était pas seule à dénoncer l’opacité autour de cet article. La Commission des lois constitutionnelles, de la législation, de la justice, des droits de l’Homme et des institutions de la République de l’Assemblée nationale pour plus de transparence l’avait amendé. La Commission dirigée par Me Zoumana N’Tji Doumbia avait exigé « uniquement la carte Nina en cas de non disponibilité des cartes d’électeur biométrique ». Mais à la demande du ministre de l’Administration territoriale, la commission avec le soutien des députés de la majorité, a accepté de laisser l’article 209 comme tel.

Pour le ministre Mohamed Ag Erlaf, porteur de la Loi, il se peut que les nouvelles cartes ne soient distribuées dans une localité pour une raison ou d’une autre. Dans ce cas, cette localité votera avec la carte Nina. « Partout où même si une seule nouvelle carte sera distribuée, le vote se fera uniquement avec ces cartes », s’est-il défendu.  Pour Ag Elarf, la force majeure est tout ce qui dépend de l’administration dans la distribution des cartes d’électeurs.

Ses assurances n’ont pas pu convaincre l’opposition à voter la loi. Elle a finalement  été adoptée avec 93 voix contre 2 et 18 abstentions.

Maliki Diallo