Nouvel an : LES VŒUX DES DIPLOMATES AU CHEF DE L’ETAT

L’ambassadeur du Brésil a focalisé son intervention sur la grave crise qui a secoué notre pays en 2012. Après le coup d’Etat, a-t-il rappelé, la vie institutionnelle du Mali a brutalement été jetée dans un désordre sans pareil. Le chaos et l’anarchie qui ont suivi ont été l’occasion pour les groupes rebelles positionnés dans le nord de conquérir rapidement les régions de Gao, Kidal et Tombouctou. La communauté internationale n’est pas restée les bras croisés. En avril, la CEDEAO, après d’intenses négociations diplomatiques a obtenu des putschistes un accord qui a rétabli, au moins en partie, la Constitution du Mali. Face à la position ferme de la CEDEAO, le président de l’Assemblée nationale assumera la présidence de la République par intérim. Pour freiner l’avancée djihadiste, la France a déclenché l’opération Serval. Les troupes françaises jointes par les militaires maliens et d’autres pays africains, en particulier du Tchad, ont réussi à contenir la menace. Avec l’élection du nouveau président de la République et de la nouvelle Assemblée nationale, le pays a renoué avec la démocratie. En présentant les vœux de la famille diplomatique au chef de l’Etat, Jorge José Frantz Ramos n’a pas manqué de rappeler les nouveaux défis auxquels il sera confronté en 2014.

En répondant à ces vœux de bonne et heureuse année du corps diplomatique, Ibrahim Boubacar Keïta a confirmé que notre pays revenait de loin. Le chef de l’Etat a rappelé les efforts des différents pays quinous ont aidés à émerger. « Grâce à vous, ce pays est encore aujourd’hui parmi les nations du monde », a-t-il souligné en rappelant l’appel lancé par le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, auquel le président français François Hollande a répondu avec promptitude. La prétention des djihadistes a été stoppée aux abords de Konna et ce fut la reconquête de l’intégrité du territoire. Ibrahim Boubacar Keïta a aussi rendu hommage aux troupes des pays africains, en particulier celles du Tchad, pour leur intervention salutaire. Le Mali a surmonté beaucoup d’écueils, a reconnu le chef de l’Etat.

Elu avec un score très confortable lors du deuxième tour de l’élection présidentielle, IBK a bien perçu le message des Maliens. Il s’agit de sauver l’honneur du Mali et sa dignité durant les 5 ans à venir. « Nous sommes tenus de respecter ce bail avec un engagement sans faille», a t-il assuré. Durant sa tournée européenne, le président Keïta a noué des contacts de très haut niveau et partout ses interlocuteurs l’ont assuré de leur accompagnement. Notre pays souhaite renouer et renforcer ses liens avec le monde diplomatique. « Nous voulons être contemporains de vous autres », a résumé le chef de l’Etat.

Sitôt installé, le gouvernement s’est attaché à la réconciliation nationale, car le Mali est un pays de Noirs et de Blancs qui n’a jamais connu de problèmes d’exclusion au motif de la race. La position de notre pays est claire : nous sommes ouverts à tout aménagement, mais pas question d’autonomie et d’indépendance. Lorsque l’Etat est agressé, il se défend. L’accord de Ouagadougou a amené le gouvernement à prendre des mesures d’apaisement. Il l’a fait, il s’assume, mais il n’accepte pas de menaces, a réitéré IBK qui a évoqué la création d’un ministère en charge de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du nord. Il a redit aux diplomates sa ferme volonté de lutter contre la corruption et de respecter ses engagements : « Ce que je dis, je le fais et le ferai ».

S. DOUMBIA

Essor 2014-01-08 00:37:19