NOUHOUM CAMARA, AVOCAT DES COMMERÇANTS DETAILLANTS : « Le soutien du président au déguerpissement ne le rend pas légal »

Nouhoum Camara est avocat à la Cour. La Coordination des commerçants détaillants de Bamako lui a confié son dossier. Il aura la tâche de la défendre contre « l’opération Ami Kane ». Il assure déjà que le soutien du chef de l’Etat à Mme le gouverneur n’est pas parole d’Evangile.

L’affaire de déguerpissement en cours dans la capitale malienne risque de prendre d’autres proportions. Depuis l’opération du samedi 30 juillet qui a fait des pertes matérielles énormes, les commerçants détaillants demandent l’arrêt immédiat de l’opération et menacent d’ester l’Etat en justice. Mais ils buteront à la décision ferme d’Ami Kane la dame de fer qui vient d’avoir le soutien total du président IBK pour parachever l’opération.
Faut-il craindre d’autres d’émeutes à l’image de celles du 30 juillet dernier ?
En tout cas les propos du président de la Coordination des commerçants détaillants de Bamako annoncent un bras de fer entre les deux camps. Les commerçants se sont procurés d’un avocat. Il s’agit de Me Nouhoum Camara, avocat à la Cour. Celui-ci a déjà annoncé les couleurs, soutenant que le soutien d’IBK à l’opération de déguerpissement ne lui confère pas la légalité. « C’est la justice qui doit trancher. Et je suis prêt à défendre le dossier ». Il a même proposé l’arrêt de l’opération et des pourparlers avec les acteurs pour un traitement à l’amiable.
D’ici là, le président de la Coordination des associations des commerçants détaillants de Bamako, Amadou Bedy Dao, menace de marcher si d’ici le lundi 8 août les autorités ne prennent pas en compte leurs requêtes. Ces requêtes ne sont autres que l’arrêt immédiat de l’opération et la réparation des pertes enregistrées par ce déguerpissement.
« Nous nous interrogeons aujourd’hui sur le devenir du gigantesque projet initié en faveur des commerçants détaillants en 2008. Le consensus a été fait entre acteurs pour compenser et indemniser des commerçants détaillants. Le budget prévisionnel de ce projet s’élevait à 432 215 000 F CFA, mais nous n’avons rien vu », a laissé entendre M. Dao.
Zoumana Coulibaly