Nord du Mali: combats à Gao autour de deux camps militaires, présence islamiste signalée

Parmi les rebelles, il y a certains qui crient +Allah Akbar+ (Dieu est grand). Ils ont de longues barbes. Ils ont cassé deux buvettes de la ville, a précisé ce témoin.

J’entends des coups de feu, vers le Camp 2. Les rebelles tirent, les militaires aussi, a affirmé de son côté Oumar Oud Machoud, membre du Haut Conseil islamique local.

La ville compte huit quartiers au total. Les rebelles ont pénétré dans trois d’entre eux, selon ces témoignages concordants.

Les militaires gouvernementaux se sont rassemblés dans leurs deux camps et résistaient toujours aux assauts des rebelles à la mi-journée.

Des gens criaient Ansar Dine! Ils avaient un drapeau noir, de longues barbes, ils ont défoncé la porte de ma buvette, a affirmé le tenancier d’un bar, qui a pris l’initiative de contacter l’AFP.

Il y avait parmi les rebelles deux islamistes mauritaniens. Ils parlaient Hassania (dialecte arabe parlé notamment en Mauritanie), a raconté un autre commerçant.

Ils m’ont dit qu’ils sont là pour Dieu. Qu’ils aident le cheikh Iyad Ag Ghaly (chef du groupe islamiste Ansar Dine) à accomplir la volonté de Dieu, a précisé cet autre témoin.

Des tirs d’armes lourdes avaient éclaté au cours de la matinée à Gao, où des rebelles touareg ont pu pénétrer malgré l’intervention d’hélicoptères de l’armée.

A environ 1.000 km au nord-est de la capitale Bamako, Gao est la principale ville du nord du pays et abrite l’état-major de l’armée pour toute la région septentrionale.

Ces combats interviennent au lendemain de la prise de la localité de Kidal, environ 300 km plus au nord-est, vers la frontière algérienne, par le groupe armé islamiste Ansar Dine du chef touareg Iyad Ag Ghaly, appuyé par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le grand groupe rebelle touareg, et des éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

La junte militaire –composée essentiellement de soldats du rang– qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré (dit ATT) avait précisément invoqué l’échec du régime contre la rébellion pour justifier son putsch.

(©AFP / 31 mars 2012 14h40){jcomments on}