Moustapha Ben Barka, SGA de la Présidence de la République du Mali « Nos fondamentaux sont solides, on a une capacité de résilience très forte »

Malgré la crise, le Mali reste une destination pour des investisseurs nationaux et étrangers. L’explication pour le Secrétaire Général adjoint à la Présidence de la République, Moustapha Ben Barka, en est que « nos fondamentaux sont solides, qu’on a une capacité de résilience qui est très forte ». Il évoque dans cette interview qu’il a bien voulu accorder à l’hebdomadaire Les Secrets Bancaires, dans ses bureaux à Koulouba, les secteurs prioritaires d’investissement.

Les Secrets Bancaires: On sait que pour notre pays, les investissements étrangers sont importants et le Forum international Invest in Mali doit être une opportunité féconde ; Monsieur le Secrétaire général adjoint de la Présidence de la République, pouvez-vous nous parler du rôle catalyseur de la présidence de la République pour ce faire ?

Moustapha Ben Barka : Ce forum est sous la présidence du Président de la République, ce qui est un élément important. Deuxièmement, lorsque l’idée de ce forum a été lancée par le ministère en charge des Investissements, nous avons ici à la Présidence, organisé une rencontre de mobilisation à J-90, justement pour relever le niveau politique de ce forum et que le message du président de la République à l’endroit de la communauté économique nationale et internationale, soit relayer au niveau international. Il y avait des opérateurs internationaux étrangers, le corps diplomatique pour que ce forum soit relayé au niveau international. Il fallait que le président de la République s’engage dans tous ses éléments de langage, partout où il est, à vendre la destination Mali. Et ce forum, il l’a même évoqué lors de son discours officiel aux Nations-Unies, où il a invité le monde à venir à ce forum, à saisir les opportunités que nous avons au Mali qui sont des opportunités souvent inexploitées, inexplorées. Malgré la crise, ce que nous pouvons constater c’est qu’il y a de l’appétit pour le Mali. Cela veut dire que nos fondamentaux sont solides, qu’on a une capacité de résilience qui est très forte.

Où en sommes-nous au niveau des préparatifs ?

Les préparatifs vont bon train, j’étais au comité de pilotage du forum qui se tient toutes les semaines au ministère de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé, nous avons de très bons retours, des gens que nous avons invités. Les choses se passent bien.
Le ministre était à l’extérieur, il est sur le terrain pour sensibiliser ?

Il est à l’extérieur pour aller promouvoir le Mali, d’une façon générale et spécifiquement ce forum, pour inviter les gens. Il faut reconnaitre que nous sortons d’une crise, donc, il y a un travail fastidieux à faire pour convaincre les gens, pour les rassurer. Il est dans la promotion de ce forum, et nous avons bon espoir que ce sera un grand succès. Il faut dire cependant que les premiers investisseurs sont les Maliens d’abord. Nous devons nous-mêmes investir dans notre pays. Donc j’appelle tous les opérateurs économiques maliens à venir cette grande rencontre économique sur les opportunités de notre pays qu’il nous faudrait nous-mêmes saisir d’abord. Et j’appelle bien entendu la communauté internationale pour venir investir dans notre pays ; on est dans le cadre d’une coopération gagnant-gagnant.

Quels en sont les secteurs prioritaires

Les secteurs prioritaires d’investissement qui ont été ciblés, il est important de rappeler que nous ferons ce que nous savons faire et ce dont nous avons besoin. Et l’agriculture est le secteur sur lequel nous pouvons compter pour notre développement. C’est la raison pour laquelle, le président de la République a pris la décision politique d’attribuer 15% de notre budget national à ce secteur. Il y a l’Agriculture, l’Energie, les mines, l’Entrepreneuriat numérique, il y a des nouvelles technologies qui se développent ; tous ceux-ci sont des secteurs sur lesquels, on peut s’appuyer.

Il y a un énorme déficit de l’électricité ?

Les besoins en électricité sont énormes, juste l’année dernière, la demande a accru de 10%, et chaque année, ça augmente, raison pour laquelle, cette année, nous avons bouclé le financement pour deux projets importants : le projet en énergie en PPP (Partenariat Public-Privé), le projet Albatros à Kayes (92 mégawatt), c’est 84 milliards de FCFA d’investissement privé direct. L’Etat n’a pas mis un franc dans ce projet. Il y a également AKU énergie à Kita (50 mégawatt) en énergie solaire pour un investissement de 50 milliards de FCFA. Albatros a déjà démarré. AKUO va démarrer d’ici la fin de l’année. Cela montre le dynamisme du secteur économique malien et également du Partenariat Public Privé.

S’agit-il de projets d’énergie solaire ?

Il y a un qui est solaire, c’est celui de Kita. Albatros, c’est du fioul lourd.

Les investisseurs sont-ils des privés maliens ?

Dans le cas d’espèce, il y a des privés maliens, mais il y a également des privés étrangers : il y a des Sud Africains, des Danois, il y a des Marocains et des Anglais. Nous invitons les uns et les autres à participer massivement à ce forum qui sera certainement un succès, à mobiliser plus des ressources financières locales pour les secteurs stratégiques qui sont l’Agriculture, les Mines et autres.
Les Secrets Bancaires