MOUSSA MARA, PRESIDENT DU PARTI YELEMA : « Nous devons mener la guerre seuls »

Face à la presse, Moussa Mara, président du parti Yèlèma, a expliqué les recommandations de la 1re conférence nationale de son parti. Le parti conformément à son statut a tenu cette conférence nationale statutaire à Koulikoro sur deux thèmes : les crises politico-sociale et sécuritaire au Mali et la relance du parti Yèlèma.

« Pour ce qui concerne les crises, il a été fortement recommandé l’unité de toutes les composantes de la nation derrière les autorités et l’armée. La seconde recommandation importante, c’est que le parti s’engage à accompagner les autorités de la transition sur tous les chantiers menant aux deux objectifs de la transition ; à savoir : la libération des régions du Nord et l’organisation des élections. Nous sommes à la disposition de toutes les autorités nationales », a expliqué Moussa Mara. Il a ajouté que l’heure n’est pas à la division, mais la cohésion, à l’accompagnement de nos autorités.

« La troisième recommandation, c’est que le parti engage les autorités à faire de la libération du Nord la priorité principale de la transition. Il y a des choses qui ne sont pas négociables. Parmi ces choses vous avez l’intégrité du territoire, la laïcité et la justice », a dit M. Mara. Il a noté que la guerre est favorable à la négociation.

Moussa Mara a prévenu que le déploiement des forces étrangères au Mali n’est pas pour maintenant. « Nous devons nous organiser pour mener la guerre et si possible seuls ». « Le déploiement de la force prendra quelques mois. Nous devons nous mobiliser pour soutenir nos forces armées pour mener cette guerre si possible seuls. Sinon on risque d’être ballotés de gauche à droite. Au niveau du parti nous estimons que la mobilisation générale est plus que jamais une actualité. C’est la mobilisation générale qui permettra de requérir les personnes. Trop c’est trop en matière d’occupation de nos territoires », a tonné Moussa Mara.

Pour le conférencier, si les 15 millions de Maliens se lèvent aujourd’hui, les militaires vont avancer. Le président du parti du changement a jugé que le budget qui vient d’être voté pour l’armée (120 milliard) n’est pas suffisant. « Ce budget n’est pas un budget de guerre. C’est un budget d’atterrissage ».

Autres recommandations de la conférence nationale du parti Yèlèma, c’est l’organisation des élections crédibles et transparentes. Selon Moussa Mara, son parti veut que le Nord soit libéré avant les élections. Mais, à l’en croire, il y beaucoup de choses qui peuvent être faites avant la libération du Nord.

« Nous voulons des élections, mais nous voulons des élections sur la base des fichiers biométriques ». A l’entendre, pour libérer tout le Nord, il faut compter sur 10 ans. « La logique veut que nous libérions les grandes agglomérations. Comme ça on peut tenir les élections dans une période très restreinte », a-t-il proposé.

Sur la relance du parti, M. Mara a noté que la conférence nationale a recommandé l’élaboration d’une stratégie de communication en vue des prochaines élections (présidentielle, législatives, municipales), le renforcement de la stratégie d’implantation, d’accueil et de gestion des nouveaux militants du parti. A ses dires, « le parti avait organisé deux congrès. La conférence nationale était une expérience inédite. Il y a 49 cercles qui étaient présents ».

Sidiki Doumbia

Les Echos 30/12/2012