Mot de la semaine : Tourisme

Le Président de la République s’est envolé le lundi 17 avril 2017 pour l’Arabie Saoudite pour une visite d’Etat de cinq jours, à la tête d’une forte délégation comprenant, entre autres, une forte dose de membres du Haut Conseil Islamique et du cabinet de la Première dame.

Quoi de plus normal pour un chef d’Etat malien de rendre visite au Roi Salman Bin Abdul Aziz Al Saoud d’Arabie Saoudite pour qui connait les relations séculaires d’amitié, de fraternité et de coopération multi sectorielle entre les deux pays. Mais à en juger par la composition de la délégation présidentielle, on conclurait tout simplement, que cette visite d’Etat ressemble plus à du tourisme qu’à une rencontre de travail pour le raffermissement des relations bilatérales.

Tout ce qu’on a vu pour un départ, ce sont les honneurs et les décorations. Le Président de la République et sa délégation ont été reçus par le Roi, avec à la clé une cérémonie de distinctions au cours de laquelle le chef de l’Etat a élevé le souverain saoudien à la dignité de Grand-Croix de l’ordre national. A son tour, le Roi Salman a remis au président de la République la médaille «Wissam Abdel Aziz », la plus haute distinction d’Arabie Saoudite.

Tout cela ne peut occulter la question suivante : pourquoi toute cette délégation alors que le Président de la République et quelques ministres pouvaient faire le travail ? Les autres membres de la délégation ne font que du Tourisme d’affaire sur le dos de l’Etat. Que dire de la forte présence du Haut Conseil Islamique, si ce n’est que de faire du Tourisme cultuel. De l’avis de bon nombre d’observateurs de la scène politique malienne, les voyages princiers du Président de la République coutent très chers à l’’Etat. Pourquoi ne gère-t-on pas bien les maigres ressources du pays pour permettre aux Forces Armées Maliennes d’être dotées d’armes de dernières générations, afin qu’elles accomplissent leurs missions régaliennes avec honneur et dignité ? Comment comprendre que pour des fastes régaliens, le président rivalise avec ses pairs des pays nantis alors que des besoins essentiels des maliens demeurent insatisfaits au motif que le pays n’a pas de ressources.

Pour rappel, depuis l’avènement d’IBK au pouvoir en 2013, les visites présidentielles se sont enchainées sans d’autres retombées concrètes, outre les factures salées, que les honneurs, les promesses sans suite et la belle vie. Il y a eu la visite d’Etat en Chine avec à la clé plus de 6 mille milliards de F CFA de promesse d’investissements dans divers secteurs et un accueil triomphal à Bamako. Ensuite, l’historique visite d’Etat en France précédée par la Conférence de l’OCDE qui a promis plus de deux milliards d’Euro. Si le Mali avait reçu le 1/3 de ce qui lui avait été promis, il serait aujourd’hui en peloton de tête des pays africains émergents. Mais le constat est alarmant. A quand alors la fin de ces visites d’Etat aux allures d’escapades touristiques princières aux frais de l’Etat ?
Youssouf Sissoko
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