Mot de la semaine : Dégradation

La situation socio-sécuritaire s’est fortement dégradée au Mali depuis les événements malheureux ayant occasionné, un 22 mars 2012, la chute du régime démocratiquement élu d’Amadou Toumani Touré. Elle s’est empirée sous le premier mandat d’Ibrahim Boubacar Keita. Et neuf mois après sa réélection, elle est aujourd’hui explosive à cause de  son énormité et surtout de la tournure communautariste et de la tension sociale qu’elle a engendrée. Jamais le pays des grands conquérants , des vastes empires et des civilisations millénaires, ne s’est autant mal porté qu’aujourd’hui. La nation est allée à vau-l’eau en laissant place à un Etat, lui-même atteint jusque dans ses fondements. Que reste-t-il du Mali de Modibo Keita, le premier Président après l’accession à l’indépendance ? Un vaste champ de ruine, de désolation et de haine. Le Mali d’aujourd’hui se porte tellement mal qu’il est devenu la risée du monde entier. La situation sécuritaire et la tension sociale ont atteint un degré tel que le Président de la République est désormais sur le fil du rasoir.

La partie septentrionale, jadis immense étendue sablonneuse faisant du Mali un des pays les plus vastes d’Afrique au sud du Sahara, échappe au contrôle du gouvernement central. La carte du Mali selon les géographes se serait limitée à une partie de la région de Mopti, celle qui ne figure pas sur la fantomatique République de l’Azawad. La ville emblématique qui est   Kidal, bastion des rebelles irrédentistes et épicentre de la contestation et du rejet de la Malianité, est interdit d’accès aux autorités légitimes du Mali depuis la controversée visite du Premier ministre, Moussa Mara.  Dans cette ville règne un climat anti malien. Malgré la signature d’un accord aux forceps entre les autorités et les belligérants, censé mettre fin au quiproquo, Kidal ne sent toujours pas Mali. Toutes les tentatives pour le retour de l’Etat ont été infructueuses et les symboles de la République sont vandalisés  sous l’œil complice de la Communauté internationale. La France, l’Algérie, la Mauritanie en complicité avec l’ONU sont les principaux soutiens de la minorité arabo touareg et sont dans le complot pour morceler le Mali. Ce complot international contre le Mali est bel et bien en marche. L’infernale machine de la scission est bien huilée.

Ainsi pour faire oublier Kidal  et détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la gravissime crise au nord du Mali, on a allumé le feu au centre entre deux communautés qui ont vécu ensemble pendant des siècles. Peuls et Dogons s’entretuent sans discernement. Le décompte macabre avoisine les  mille morts et des millions sont également victimes de la situation de presque guerre civile au centre et cela sous les regards impuissants du gouvernement malien, de son armée et des forces étrangères venues aidées le Mali à lutter contre le terrorisme. Le régime d’IBK a été incapable de ramener la paix au centre par le démantèlement de toutes les milices d’autodéfense et la présence active de l’Etat et de tous les services sociaux de base. Le gouvernement du Mali  donne aujourd’hui des prétextes à la communauté internationale qu’il est incapable de gouverner un territoire trois fois plus vaste que la France et, par conséquent, il faudrait morceler en permettant aux touareg de s’affranchir de la tutelle nègre. Tous les regards du monde sont tournés vers le centre du Mali. Mopti, hier la Venise du Mali, havre de paix et regorgeant des meilleurs sites touristiques, est aujourd’hui une région fantôme. Tous les Maliens prient désormais pour que cette région ne soit comme le Rwanda de 1994, où Hutu et tutsi se sont massacrés.

Youssouf Sissoko

 

SI LES MASSACRES D’AGUELHOCK ONT ETE A LA BASE DE LA CHUTE D’ATT

Le centre du Mali le sera-t-il pour IBK ?

Dioura, Ogossagou, Koulongo, Sobane-Da, Gangafani 2, Yoro, nous en oublions volontiers, sont parmi les villages martyrs du centre du Mali où les jours passent et se ressemblent tous en mauvaises nouvelles. Les morts se comptent par centaines et cela presque tous les jours, sous les regards impuissants des autorités. A ces massacres odieux des populations innocentes au centre, s’est greffée une misère noire qui touche la quasi-totalité des populations maliennes. Il y a désormais risque d’embrasement, car les signes avant-coureurs d’un soulèvement sont perceptibles. IBK pourrait-il anticiper en s’impliquant personnellement afin d’avoir des solutions idoines ? Dans le cas contraire, il risque d’être chassé par la rue.

D’Oumar Tatam Ly à Boubou Cissé, en passant par Moussa Mara, Modibo Keita, Abdoulaye Idrissa Maiga et Soumeylou Boubèye Maiga, le Président IBK a nommé en six ans de gouvernance six Premiers ministres et des centaines de ministres, mais la situation socio-politico-sécuritaire ne s’est guère améliorée. On va du mal en pis, et nombreux sont les citoyens maliens qui pensent que le problème du Mali n’est ni un Premier ministre, ni un ministre, mais que c’est le Président de la République lui-même.  Alors, son actuel Premier ministre, Boubou Cissé, est condamné à réussir pour éviter au régime IBK ce qui est arrivé à ATT en 2012 et le plutôt serait le mieux. Car toutes les conditions d’un soulèvement populaire sont réunies aujourd’hui au Mali. Aucun régime, légitime soit-il, ne peut survivre d’une telle gravissime situation dans laquelle se trouve le pays. Le nord du Mali est devenu la chasse gardée de la minorité arabo- touareg soutenue par la France. Le centre est devenu un véritable mouroir où deux communautés s’entretuent sous les regards impuissants des forces de défense et de sécurité, pour l’équipement et la formation desquelles l’Etat consacre plus de 22 % de son budget par an. Au-delà du budget alloué pour l’équipement et l’amélioration des conditions de vie et de travail des militaires, il y a également  la loi de programmation militaire qui permet de débloquer chaque année des centaines de milliards. Que dire des services de renseignements qui n’ont jamais vu venir les assaillants en dépit de leurs moyens matériels et financiers ? En tous les cas, ils n’ont jamais permis à nos forces d’empêcher une tuerie. Pire, au lieu que le gouvernement renforce la présence de l’Etat dans les localités en proies à l’insécurité, c’est plutôt des rumeurs du retrait des préfets et sous-préfets des zones à risque qui circulent sur les réseaux sociaux.

A cette anxiété des populations du nord et du centre, s’ajoute la misère de celles du sud qui broient du noir faute d’argent pour faire face aux besoins les plus urgents.  La coupe semble pleine et le régime est désormais menacé d’effondrement.

En définitive, les tueries de  Gangafani 2 et de Yoro le lundi 17 juin, moins d’une semaine après  les massacres de Sobane-Da, ont fini par permettre aux plus optimistes de tirer la conclusion selon laquelle IBK n’est plus à mesure de sortir le Mali de la crise. Par conséquent, le mieux pour lui serait de rendre le tablier ou au pire des cas se faire chasser par le peuple et non par l’armée, comme ce fut le cas avec ATT

Youssouf Sissoko

 

L’OPPOSANT EN OR, TIEBILE DRAME

Devient le ministre en diamant du gouvernement Boubou Cissé

A la tête de la diplomatie malienne depuis le 5 mai, Tiébilé Dramé fait partie des ministres qui font honneur à leurs concitoyens. Au four et au moulin, il a imprimé une nouvelle marque à la diplomatie malienne et a imposé aux autres le respect de la souveraineté du Mali. De sa cinglante réponse au général français, à son exigence au conseil de sécurité des Nations Unies de voir flotter le drapeau malien à Kidal,  en passant par le rappel au respect de l’hymne national du Président de la CMA jusqu’à sa requête à son homologue algérien de reconnaitre que l’Accord ne viole nullement la souveraineté du Mali, Tiébilé Dramé passe aujourd’hui de son statut d’opposant en or à celui de ministre en diamant du gouvernement Boubou Cissé. Son bilan, en si peu de temps, plaide largement en sa faveur.

Qu’on soit d’accord avec lui ou pas l’honnêteté intellectuelle nous recommande de reconnaitre qu’il se bat pour le Mali. Tiébilé Dramé, à la tête du département des affaires étrangères, fait honneur à ses concitoyens au-dedans ou au dehors. Son baptême du feu ou sa première sortie en tant que ministre des affaires étrangères a été la réponse cinglante  qu’il a donnée à un général français à la retraite qui, dans une tribune, a fait des allégations à la fois mensongères et racistes sur les Touaregs et les Peuls du Mali qui ne seraient pas d’accord d’être gouvernés par des noirs du sud. Ensuite, s’en est suivi le rappel au respect de l’hymne national du Mali par le Président de la CMA lors d’une réception organisée par Pierre Buyoya, le représentant de l’Union Africaine au Mali, à l’occasion de la fête de l’Afrique le 25 mai dernier. Cerise sur le gâteau,  à la réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies où il a été question du renouvellement du mandat de la MINUSMA, M. Dramé a non seulement réitéré la demande du Mali pour une année supplémentaire, mais aussi et surtout, souhaité une présence accrue de la MINUSMA dans les régions centre du Mali. Il s’est également indigné de la situation qui prévaut dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas où les autorités maliennes et les symboles de l’Etat ne sont pas visibles.     

C’est le vent en poupe qu’il a reçu son homologue algérien, Sabri Boukadoum, lors de la visite de ce dernier au Mali. Le chef de la diplomatie malienne a demandé  aux autorités algériennes, de rappeler aux différentes parties engagées dans le processus de paix au Mali que « l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, c’est le respect de l’exercice de la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire, c’est le respect des symboles de l’Etat que sont le drapeau national et l’hymne national ». Faisant un petit cours d’histoire à son homologue algérien, Tiébilé Dramé a rafraichi la mémoire de son hôte en lui rappelant que le Mali et l’Algérie ont été « ensemble depuis Gao », depuis la maison de Sidi Ali M’Barka, devenue le quartier général de l’Algérie combattante au Mali dès 1960. Qu’il soit dit en passant, c’est l’Algérie qui a abrité les pourparlers inter maliens qui ont abouti à la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

En somme, ce souffle nouveau imprimé à la diplomatie malienne augure déjà d’un lendemain meilleur dans le raffermissement des relations entre le Mali, considéré aujourd’hui comme la risée du monde. Tiébilé Dramé devrait pouvoir éviter désormais  au Mali une certaine déculottée des bandits armés et faire du Mali un pays fréquentable, à nouveau.

Youssouf Sissoko

PLAN CYNIQUE ET BARBARE DES TERRORISTES AU MALI

Anarchiser le centre du pays pour en faire un nouvel émirat islamiste

Les larmes des victimes de Sobane Da ne sont pas encore sèches que voilà encore un autre massacre qui est commis au centre du Mali. Les villages de Gangafani et de Yoro furent attaqués par des individus armés, très probablement des terroristes, tuant une quarantaine de personnes. Le cycle de haine est loin d’être clos. L’Etat du Mali, à lui seul, ne peut faire face au péril sécuritaire. L’implication de la communauté internationale est désormais vitale pour le pays.

Malgré la gravité des crimes commis dans cette partie du Mali, il est à craindre sa banalisation. Les massacres se perpètrent à un rythme effréné avec toujours un grand nombre de victimes. La piste de l’extrémisme violent semble de plus en plus plausible, même si des zones d’ombres subsistent.

Vraisemblablement, les groupes terroristes opérant dans le Sahel, à cheval entre le Mali et le Burkina Faso, ont procédé à un changement de leur modus operandi. Sachant bien qu’ils ne peuvent plus faire le poids au nord malien face à la puissance de feu de Barkhane, ils semblent désormais jeter leur dévolu sur le centre du Mali, incompréhensiblement libre de toute autorité étatique. Leur nouvelle stratégie est cynique et barbare. Il s’agirait, pour eux, de profiter de la rivalité quasi séculaire entre éleveurs nomades peuls et agriculteurs sédentaires dogons afin d’embraser la zone et d’en faire un nid à jihadistes. Car il est bien connu que la horde de l’extrémisme violent prolifère facilement dans l’anarchie et la précarité. Un élément qui peut étayer cet état de fait, c’est que les habitants de Sobané Da attaqué il y a une dizaine de jours, étaient pour la plupart de confession catholique.

Qu’à Dieu ne plaise, si rien de concret n’est fait, l’ « anarchisation » de la zone continuera jusqu’à en faire un no man’s land. En ce moment, les groupuscules terroristes de la zone viendront s’y installer peu à peu, se mélangeant à la population civile, et proclameront la Charia comme loi en vigueur. Tout ça, au nez et à la barbe de l’Etat, si rien de fort n’est fait par le Mali et ses partenaires.

Notons que curieusement, souvent, la loi qu’appliquent les terroristes remporte un certain succès dans quelques zones au Mali. Il s’agit de contrées assez enclavées, où la justice civile est assez peu fonctionnelle, voire pas du tout. Et du fait que le système judicaire malien n’est qu’une copie terne de ce qui se fait ailleurs, sans prendre en compte les réalités locales, et aussi avec la corruption qui y règne, la charia devient une sorte de refuge pour les populations. Un scénario qu’il faudrait à tout prix éviter.

La faiblesse de l’Etat induit une multiplicité de petites territorialités un peu partout au Mali. Il s’agit d’une situation propice à toute mini insurrection. Des populations civiles entières sont livrées  à elles-mêmes. Le malaise ne cesse de grandir, le sentiment d’injustice aussi. Une situation qui rappelle une autre. Il est temps d’agir. L’occasion de tirer la leçon de l’histoire ne frappe qu’une seule fois à la porte.

Ahmed M. Thiam

Quand les réseaux sociaux et les conflits ne font pas bon ménage

WhatsApp utiliisé pour attiser le conflit Peuls et Dogons

Devenu outil catalyseur de ce que certains appellent conflit peulh et Dogon depuis le déclenchement des massacres, ce réseau est devenu le galvaniseur et le catalyseur des troupes. Certaines personnes l’utilisent comme outil de vengeance. Les intervenants ont la plupart un seul mot à la bouche,  «  extermination ». Cette haine, elle se ressent de part et d’autre.

Les membres sur ces différents groupes reçoivent instantanément toute action menée. Que ce soient des pertes en vies humaines ou des habitations détruites, c’est la même réaction : victoire ! Sur les groupes en question, des appels sont font pour l’effort  de guerre en espèce ou en nature.

WhatsApp, était jadis un moyen qui permet de retrouver des relations perdues ou de rester en contact avec la famille et les amis. Certains y ont même appris des naissances et des décès survenus dans leur propre famille. Lancé en 2009, le réseau social compte aujourd’hui plus d’un milliard d’utilisateurs. Une performance de taille à laquelle l’Afrique est loin d’être étrangère : Whatsapp est l’application mobile la plus utilisée du continent et sa croissance est exponentielle. Dans les contextes de crise du continent, Whatsapp est devenu une véritable alternative.

Le centre du Mali, territoire des communautés en question est devenu le théâtre d’un conflit armé mené par les djihadistes d’Amadou Diallo dit Koufa et les milices communautaires. Les populations sont les principales cibles et les premières victimes de la myriade d’acteurs armés qui se disputent le contrôle de ces territoires. Ce conflit caché dans les confins des zones peu accessibles se déroule à huis clos, à l’abri des regards souvent. Le centre du Mali n’avait jamais connu de telles violences : massacres, assassinats, exécutions sommaires, tortures, disparitions forcées, etc. Des villages ont été rayés de la carte, d’autres sont assiégés par des blocus, leurs habitants sont pourchassés. Ces incidents violents s’accompagnent par ailleurs de vagues de déplacements de populations qui fuient les violences. La présence de groupes pseudos djihadistes attise aussi les tensions communautaires. Malheureusement, il y a un amalgame et un raccourci qui est fait entre Peuls et djihadistes. Parmi, ces groupes djihadistes, il y a beaucoup de Peuls, c’est vrai. Mais,  cela ne veut pas dire que tous les Peuls sont des djihadistes !  

Mahamadou YATTARA

 

CARBURANT 

Hausse du prix de l’essence

 

Le litre de l’essence est passé de 702 à 715 F cfa à Bamako. Les clients ont remarqué cette augmentation depuis le 14 juin 2019. Pour le moment, les raisons de cette augmentation ne sont pas connues.

 

Le prix du carburant a connu de nouveaux changement depuis la fin de la semaine. Pour le moment, aucune communication sérieuse n’a été faite autour de cette mesure. Ainsi, selon la nouvelle tarification, le prix de l’essence à la pompe a augmenté de 13 FCFA,  passant de 702 FCFA à 715 FCFA. Cette situation aura certainement des répercussions sur les autres produits de grande consommation quand on sait que c’est grâce au carburant que leur transport est assuré.

Elle va pousser les propriétaires d’engins notamment les deux roues à se tourner vers les revendeurs anarchiques. Ils sont partout : entre deux maisons d’habitation comme cela se fait de plus en fréquemment à Bamako, devant les portes des habitations, dans les marchés, à côté des écoles. L’installation des petites stations d’essence et des points de vente se fait aujourd’hui en flagrante violation des règles de sécurité, d’hygiène et de santé. Car l’arrêté interministériel n°15-60 du 19 mai 1990 relatif aux règles d’implantation, d’aménagement et d’exploitation des points de vente fixes de carburants est très explicite. Il précise que le point de vente de carburants doit se trouver  à 25 mètres d’une maison et d’une route principale.
Cette réglementation n’est pas respectée dans la pratique et il suffit de se faire parachuter en n’importe quel point de Bamako pour se rendre aussitôt compte de l’anarchie dans laquelle se pratique le commerce des hydrocarbures. Ces dernières années, les stations-service et les points de carburant se sont multipliés par centaines dans la capitale. Selon un recensement de l’Office malien des produits pétroliers (ONAP) de 2013, il y avait 251 stations-service dans la capitale, et les points de vente de carburants se compteraient par plusieurs centaines à Bamako. Ces points de vente présentent un autre décor. À  chaque coin de Bamako, que cela soit au bord des artères principales, dans les rues secondaires, et même devant nos services publics, on trouve ces revendeurs d’hydrocarbures qui s’approvisionnent dans nos stations pour ensuite les livrer aux motocyclistes qui sont souvent en panne d’essence ou d’huile de moteur. Il est vrai que ces petits commerçants d’essence viennent à la rescousse des propriétaires d’engins à deux roues, car ils sont toujours à côté, mais ce carburant  est de quelle qualité ?

Le carburant vendu dans les rues est de mauvaise qualité en raison du processus d’embouteillage du produit. L’essence est  conditionnée dans des bidons et des bouteilles qui ne sont pas propres donc le produit se mélange systématiquement avec la saleté qui s’y trouve.

De ce fait, l’origine de plusieurs cas de dysfonctionnement des engins à deux roues provient du carburant malpropre que leurs gens achètent et mettent dans leurs moteurs.

De même, il arrive qu’aux  alentours de Bamako, les véhicules en fassent souvent recours lorsqu’ils sont en panne de carburant. Or, ces genres d’hydrocarbure sont porteurs de préjudices graves pour les moteurs. Malgré, que ce type d’essence, de gasoil et d’huile soit généralement sale et de mauvaise qualité, ces vendeurs sont toujours sollicités. Cette demande émane du fait que la personne qui va vers eux n’a pas trop le choix parce qu’elle est en panne d’essence et que ces revendeurs sont à proximité, partout, et à tout moment.

Pour certains, c’est presque des secouristes. Car dans des moments de panique où le motocycliste est à sec d’essence sur la route  et parfois dans des zones sans station-service d’essence, ils sont là. Du coup, cette personne ne pense pas à la qualité, tout ce qui l’intéresse c’est de faire démarrer son engin. Ainsi, ils permettent à la personne de continuer son chemin après avoir déversé ce carburant de mauvaise qualité dans le moteur.

En effet, la manière dont ces revendeurs d’essence sont convoités sur les coins des rues de Bamako, doit inciter nos autorités de procéder à des contrôles afin d’exiger de ces détaillants des produits plus propres. Ainsi, ils conquerront  plus de clientèles et éviteront d’endommager les moteurs des engins à deux roues ou des véhicules des particuliers.

La multiplicité des services techniques compétents ne favorise pas le respect de la réglementation. Les petites stations et point de vente, se disent adaptés à la demande.

Mahamadou YATTARA

 

LE COMMERCE DU SABLE ET DU GRAVIER EN HIVERNAGE 

Les prix prennent l’ascenseur en période de crue des eaux

 

En période des hautes eaux, extraire du sable et du  gravier dans le lit du fleuve est très difficile à faire. Aussi, chaque année à la même période, les prix de ces matériaux  de construction prennent l’ascenseur. Cependant, beaucoup de personnes vivent de cette activité qui est pratiquée en toute saison de l’année, en de nombreux points situés sur les berges du fleuve du Niger, comme Sébénicoro, Djicoroni-Para, Kalabancoro-dakan, Métal Soudan et tant d’autres. Des tas de sables et de gravier émergent de ces endroits, qui grouillent généralement de monde et de camions.

Pourquoi les prix de ces deux matériaux de construction grimpent pendant la période de pluie ?

Pour répondre à cette question, nous avons tendu notre micro à un grand vendeur de sable et de gravier sur le bord du fleuve de Sébénicoro. Il se nomme Abidine Diakité et très réputé dans la vente des sables et des graviers. Aux dires de notre interlocuteur, plusieurs facteurs entrent en jeu dans l’augmentation des prix du sable et du gravier pendant la période de pluie.  D’abord, la première cause est que le fleuve est cru et cela va créer une longue distance pour les chercheurs de ces deux matériaux. Alors que pendant la période des pluies, les pirogues sollicitées sont pirogues à moteur. A cela, va s’ajouter des coûts de carburant de ces pirogues à moteur. Puis, il a poursuivi en ajoutant que la plupart des travailleurs du secteur sont des saisonniers. Et  pendant l’hivernage, ils partent au village. Ensuite, M. Diakité a continué pour dire que pendant cette période de pluie, la demande est élevée, mais avec peu d’exploitants et les conditions dans lesquelles, ils extraient des sables et des graviers sont très dures. A cela s’ajoute les distances qu’ils parcourent pour le travail. Enfin, notre interlocuteur, M. Abidine Diakité, a conclu que c’est en tenant compte de tous ces facteurs que les prix du sable et   du gravier augmentent pendant l’hivernage.

Durant l’hivernage, dit-il, pour extraire le sable et le  gravier les exploitants sont obligés d’aller chercher le sable jusqu’à Farabana et Badougou Djéliba près de Kangaba. Quant au gravier, son principal site d’extraction se situe à Samaya, un village situé à une centaine de kilomètre de la frontière guinéenne. Pour s’y rendre, il faut des pirogues à moteur et ceci constitue un problème pour de nombreux exploitants qui ne possèdent que des pirogues mues des perches.

De même, la flambée du prix du carburant accroit les charges, donc réduit des bénéfices de l’activité. Partout où ces exploitants extraient sable et gravier, ils sont tenus de payer une taxe municipale dont le montant varie selon les endroits en fonction des marchandises demandées. A Samaya, les professionnels payent  10 000 F cfa par mois et par pirogue pour être autorisés à exploiter le gravier. Les frais du sable et du gravier varient selon les distances : les chauffeurs de benne prennent 15 000 F cfa pour aller au centre-ville et 32 000 F cfa pour les quartiers Koulouba, Kati et Niamana, considérés comme longues distances.

Ainsi, tous ces facteurs expliquent la hausse des prix du sable et du gravier en hivernage. A titre d’illustration, pour voir la différence des prix, 5 mètres cubes de graviers  tamisés vendus en 65 000 F cfa en saison sèche, coûtent actuellement 100 000 Fcfa. Quant au même volume de sable acheté à 25 000 F cfa en saison sèche, coûte maintenant 40 000 F cfa.

La mévente de ces deux matériaux, selon les vendeurs de sable et gravier paralysant l’activité, ne serait pas due  au prix mais au parasitage du circuit. Car, estiment-ils, les gros marches leur parvenaient par l’entremise de la coopération des exploitants de sable et gravier, mais aujourd’hui tout se passe par les intermédiaires. Ces derniers tirent le plus grand profit de l’activité en traitant directement avec les exploitants. Ce problème, selon eux, frappe tous les vendeurs de Bamako. Pour pallier à cette situation, ils font faire des briques pour revendre.

Tous les nouveaux immeubles longeant le fleuve du côté du CICB ont été construits sans l’apport d’un seul grain de sable et gravier de la mine de Métal Soudan situé à quelques  mètres de chantiers, déplorent les exploitants.

                                                                                                                                     Mamadou DOLO

                                                                                                                                     doloyabara91@yahoo.fr

 

25ème EDITION DE LA CELEBRATION DU GRAND PRIX PMU

Améliorer  les capacités des infrastructures du champ hippique

 

Le Pari Mutuel Urbain (PMU-Mali), en partenariat  avec la fédération malienne des sports équestres, a célébré le dimanche  dernier au Champ hippique de Bamako, son traditionnel grand prix PMU qui représente le championnat national des courses hippiques. Les efforts du ministère  des Sports à l’endroit de la fédération ont été salués par son président, mais pour lui, la marge de manœuvre reste importante. Il a plaidé au ministre de tutelle,  pour l’amélioration des infrastructures du Champ hippique, notamment à travers la réalisation de sa tribune tant attendue.

L’édition de cette année était présidée par le ministre des Sports, Arouna Modibo Touré, qui avait à ses côtés le directeur du PMU-Mali Kofogo Coulibaly, le président de la fédération des sports équestres (FMSE) Mohamed Haïdra, les présidents des  ligues et plusieurs spectateurs venus massifs pour la circonstance.

Cette deuxième audience sportive a accueilli plus de 4 000 convives et a été marquée par la prestation d’artistes, dont Youssouf Traoré alias « Tal B » qui a pris la foule en haleine pendant plusieurs heures sous des ovations d’une foule impatiente.

Le président Mohamed Haïdara s’est réjoui pour l’augmentation de revenue annuelle de la FMSE qui a permis à cette vaste fédération sportive d’avoir mis en place une catégorie réservée aux  super-cracks ( c’est-à-dire les sangs améliorés). Et de saluer de passage, les efforts du PMU-Mali d’avoir aidé la fédération malienne des Sports équestres dans ses activités. Il s’agit entre autres de la réalisation du grand prix PMU-Mali, la participation de la fédération au salon du cheval au Maroc et celle au grand prix d’Afrique à Vincennes en France.  « Toutes les bonnes occasions célébrées par la fédération au sein du Champ hippique ont été sous l’égide du PMU-Mali », a-t-il soutenue. De loin, M Haïdara a remercié le ministère des Sports pour la réalisation de la clôture de cet espace sportif, combien important pour le pays d’un montant total de 290 millions de nos francs CFA. Pour lui, beaucoup reste à faire à cette discipline, facteur de  paix et de cohésion sociale. Avant de solliciter l’accompagnement du ministre de tutelle, pour l’amélioration des infrastructures du Champ hippique, en procédant à la réalisation d’une tribune digne de ce nom pouvant accueillir davantage des spectateurs.

Pour sa part, le ministre des Sports Arouna Modibo Touré, a manifesté  sa satisfaction d’avoir présidé cette cérémonie et de rassurer que son département ne ménagera aucun effort pour soutenir la fédération dans ses activités.

Enfin, rappelons que cette compétition sportive était constituée de 5 courses selon les normes internationales. Et les cinq premiers arrivés y ont été récompensés à travers la remise des médailles et les prix d’encouragement. Ainsi, la première et la deuxième course étaient réservées aux petits chevaux  avec une distance de 2 200m, celle de la troisième aux demi-cracks avec une distance de 2 400m. En outre, la quatrième course, réservée aux super-cracks ont parcouru la même distance que les demi-cracks, et s’y ajoute la cinquième avec une distance de 2 600m.

  Yacouba COULIBALY