Mise en place des autorités intérimaires Après Gao, grogne à Ménaka, Tombouctou et Taoudéni

La contestation contre les autorités intérimaires, qui devaient être mis en place depuis hier, continue au Mali. Après Gao, en juillet passé, à l’appel du Mouvement pour le salut de l’Azawa (MSA) qui se réclame de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), les populations des régions de Tombouctou, Ménaka et Taoudéni ont manifesté avant-hier pour protester contre l’installation de ces autorités transitoires prévues dans l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger.
Selon nos sources, les populations des villages et communes de Tombouctou (la 6e région du Mali), de Ménaka et de Taoudéni, les deux nouvelles régions créées, ont manifesté, le 31 novembre passé, contre la mise en place des autorités intérimaires. «Non aux autorités intérimaires exclusives. Non aux décrets du 14 octobre 2016 sur les autorités intérimaires. Oui à l’inclusivité. Oui à l’accord d’Alger et au règlement pacifique de la situation à Kidal », étaient les slogans visibles sur les banderoles des manifestants.
En effet, «les manifestants contestent les décrets du vendredi 14 octobre passé portant nomination des membres des autorités intérimaires », indique un manifestant se réclamant du MSA, un groupe armé nouvellement créé au sein de la CMA. Le nouveau mouvement se démarque, selon ses responsables, des conflits intercommunautaires à Kidal et, aussi, dénonce leur exclusion des listes proposées pour les autorités intérimaires.
Le 30 octobre, un jour avant ces manifestations, dans une déclaration, les responsables du MSA rejetaient « de façon catégorique et sans appel les autorités intérimaires actuelles » sans leurs représentants et exigeaient « l’inclusivité pour le MSA, le CJA, la CPA et la CMFPR2 dans toutes les instances et ou organes prévus aux termes de l’accord dit d’Alger ».
L’installation des autorités intérimaires qui a été mainte fois reportée devrait commencer hier, 1er novembre. Mais les listes pour les autorités intérimaires divisent les différentes composantes de la CMA. Les leaders de trois mouvements affiliés à la CMA (CMFPR2, CPA, MSA) contestent les « listes non inclusives » proposées par la Coordination.
Le gouvernement malien, en conseil de ministres extraordinaire, a adopté le vendredi 14 octobre 2016, des projets de décret portant nomination des membres de l’Autorité intérimaire des régions de Tombouctou, de Gao et de Kidal et du Collège transitoire des régions de Taoudéni et de Ménaka. Des listes ont été ainsi proposées par les trois parties (Gouvernement malien, Plateforme, CMA) conformément à une entente signée le 19 juin 2016. Bien avant les contestations en cours, le mardi 12 juillet 2016, à Gao, une marche pacifique contre l’installation de ces autorités transitoires a été réprimée dans le sang.
Madiassa Kaba Diakité