Mise en œuvre de l’Accord d’Alger Le gouvernement prévoit une table ronde pour son financement

Modibok dpg

Dans cette déclaration, le PM a mis l’accent sur plusieurs domaines pour le développement du pays tout en faisant savoir que son gouvernement prévoit l’organisation d’une table ronde des bailleurs de fonds pour le financement de l’Accord d’Alger.

C’était dans la salle Modibo Keïta de l’hémicycle en présence du président du parlement, Issaka Sidibé, des honorables députés, des membres du gouvernement et de nombreuses autres personnalités.

« Dans un contexte de sorti de crise multidimensionnelle où les attentes sont toujours fortes, le temps n’est pas le meilleur allié et la hiérarchisation des besoins s’impose. C’est dans cet esprit que nous avons choisi de bâtir la présente déclaration de politique générale (DPG) autour de trois axes visant à assurer la sécurité des personnes et la protection de leurs biens dans un environnement de paix, améliorer les conditions de vie et d’existence des populations , promouvoir la justice et l’équité »,c’est en ces termes que le PM, Modibo Keïta a commencé son allocution qui a duré plus d’une heure.

S’agissant du problème sécuritaire, il a fait savoir que le gouvernement accordera une attention particulière à l’application de la loi de programmation militaire, de la loi de programmation de la sécurité ainsi qu’à l’organisation des secours à la lutte contre les trafics et le crime organisé.

Concernant, l’amélioration des conditions de vie et d’existence des populations, le chef du gouvernement a indiqué que la stratégie de croissance consistera à diversifier l’économie, en recentrant le programme d’action du gouvernement sur les priorités suivantes : l’amélioration du cadre macro-économique, le relèvement du pouvoir d’achat des populations, la modernisation de l’agriculture et la protection de l’environnement, le développement social, la politique de décentralisation et de la libre administration des collectivités, l’emploi des femmes et des jeunes, la protection sociale, le développement des infrastructures de transport et le développement du secteur privé et du partenariat public-privé.

Selon lui, en matière domaniale et foncière, le gouvernement veillera davantage à permettre un accès équitable et sécurisé des citoyens à la terre. Avant de préciser que sur le plan de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les efforts du gouvernement porteront sur la reconstitution du stock national de sécurité à hauteur de 35 000 tonnes de céréales en 2015 et du stock d’intervention de l’Etat à hauteur de 25 000 tonnes de riz.

« Nous envisageons de réaliser les infrastructures suivantes : l’autoroute 2×2 voies Bamako-Ségou en cours, la route Goma-coura-Nampala-Léré-Niafunké-Goundam-Diré-Tombouctou, la route de l’An 2000 à Ségou, l’Aménagement en 2×2 voies de la section Ségou-San de la RN6, l’échangeur au carrefour de Markala, la route Zantiébougou-Kolondiéba-Frontière Côte d’Ivoire, la réhabilitation de la section Tour de l’Afrique de Yirimadio de la RN 6, l’aménagement de la voie de raccordement du 3èmePont à la route nationale Bamako-Ségou, l’aménagement de 10 km de voiries dans la ville de Ségou, l’aménagement de la route Bamako-Koulikoro avec la construction du pont de Kayo et de ses voies d’accès, la construction du pont de Kouoro Barrage sur la route Sikasso-Koutiala», a souligné le PM.

A l’en croire, le gouvernement s’engage à rechercher le financement d’autres projets structurants, de désenclavement intérieur et d’intégration. Il s’agit de la construction du 4ème pont de Bamako et de ses voies d’accès, de la construction de la ligne d’interconnexion ferroviaire Conakry-Kankan-Kandia-Bougouni-Bamako, de l’aménagement en 2×2 voies de la route Sikasso-Zégoua, de l’aménagement de 1000km de pistes rurales sur 5 ans, de l’aménagement de 10 km de voies urbaines dans la localité de Kadiolo et bien d’autres réalisations.

Une révision constitutionnelle dans le quinquennat du président IBK

Le PM a fait savoir que dans le domaine de la fonction publique, le gouvernement s’attèlera à la mise en œuvre des résultats du contrôle physique des fonctionnaires et des contractuels de l’Etat et des collectivités territoriales. Dans le domaine de la reforme de l’Etat, le gouvernement procédera à la révision de la constitution, a-t-il précisé. Il a aussi rappelé la création de 200 000 emplois d’ici 2018. Concernant la promotion de la justice et l’équité, le gouvernement, dit-il, veillera à l’adoption de la mise en œuvre d’un programme de renforcement des capacités des personnels juridiques et judiciaires.

Aux dires du PM, en matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière, le gouvernement envisage la relecture et la mise en œuvre de la loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite. « Le 15 mai 2015, le gouvernement a signé à Bamako (l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali).

Cet accord exprime la ferme volonté du gouvernement de s’inscrire dans la dynamique de la paix, de la stabilité sociale et de la réconciliation nationale. Le gouvernement a prévu, dans ce cadre, l’organisation d’une table ronde des bailleurs de fonds pour le financement de l’accord, avec l’accompagnement de la médiation internationale », a expliqué le chef du gouvernement.

En outre, souligne-t-il, dans le domaine des relations internationales, le gouvernement œuvrera au renforcement et à la modernisation de l’outil diplomatique. L’utilisation des technologies de l’information et de la communication sera au cœur de la modernisation de l’Administration et du travail gouvernemental, a conclu l’orateur.

En bref, le Premier ministre a pris l’engagement de rehausser l’état de plusieurs domaines dont la réconciliation nationale, la paix, la sécurité, la diplomatie, l’économie, la santé, l’éducation, l’emploi des jeunes, l’agriculture, le sport, le transport, la justice, la culture, l’artisanat, le tourisme, l’environnement, l’énergie, le genre et bien d’autres. Il va devoir attendre le jeudi 11 mai 2015, à l’issue des débats, pour voir l’Assemblée nationale statuée sur le document de 28 pages. Mais, d’ores et déjà l’on peut, sans risque de se tromper, dire que le document sera validé par le parlement.

Car l’honorable Belco Bah de la majorité présidentielle non moins 2ème questeur à l’Assemblée nationale a souligné que le contenu du document est assez conséquent et prend en compte largement les préoccupations des populations. « Nous sommes très satisfaits par rapport à cette déclaration de politique générale », a dit Belco Bah. Par contre, pour l’honorable Mody N’Diaye de l’opposition, cette DPG devrait amener à un changement de la situation actuelle.

« Je vous assure que nous n’avons pas senti à travers cette DPG des reformes majeurs qui pouvaient indiqués le changement de la situation actuelle. Il n’y’a que des annonces dans la Dpg, il n’y’a pas de certitude de financement ni de délai de réalisation précisé. Nous attendons l’issue des discussions pour accorder notre accord ou pas à la DPG », a conclu Mody N’Diaye.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain-Mali 09/06/2015