Mini-sommet sur l’avenir des troupes françaises au Mali

Sommet-Europe-Afrique-a-Bruxelles

En marge du sommet Union africaine-Union européenne à Bruxelles, Emmanuel Macron réunit ce soir à l’Élysée les partenaires africains et européens pour évoquer la situation au Sahel. Certains Bamakois se réjouissent.

Sous pression de la junte au pouvoir à Bamako, Paris et certains de ses partenaires européens s’apprêtent à annoncer le retrait de leurs soldats stationnés au Mali, alors que les groupes djihadistes conservent leur pouvoir de nuisance au Sahel et menacent désormais aussi les pays du Golfe de Guinée.

Emmanuel Macron a annoncé un mini-sommet pour ce mercredi (16.02.2022), avec plusieurs dirigeants africains et européens et selon plusieurs sources concordantes, il devrait annoncer sans tarder le retrait du Mali des forces françaises de l’opération Barkhane.

Comment réagit-on Mali ?

la plateforme panafricaine « Yèrèwolo, debout sur les remparts » est un groupement d’associations qui demande la fin de l’opération antiterroriste Barkhane depuis fin 2019. Notre correspondant à Bamako est allé leur rendre visite.

Reportage : Chaque mardi c’est la même rengaine. La réunion des patriotes maliens s’ouvre sur l’hymne national malien avant que soit scandé : « A bas la France, à bas l’Union européenne. »

 »Leur présence est synonyme de leur absence »

Moussa Diarra, ancien député et membre de l’ancienne majorité présidentielle, explique ce ressentiment : « Nous avons analysé depuis fort longtemps la présence de ces forces sur notre territoire. Leur présence est synonyme de leur absence. C’est comme si ces forces n’étaient pas présentes sur notre territoire. »

Nombreux sont les Maliens qui reprochent l’inefficacité de l’intervention militaire française au Mali. Car après près de neuf années d’opération, la menace djihadiste n’a fait que descendre du nord vers le sud.

Sentiment anti-français au Mali ?

Alors lorsque Sidiki Kouyaté, porte-parole du mouvement Yèrèwolo apprend la nouvelle du prochain retrait des soldats français, il ne cache pas sa joie : « C’est une très bonne nouvelle pour nous, car nous pensons que nous aurons la paix seulement lorsque la France pliera bagages. »

Si confirmation il y a, les membres du comité directeur du mouvement ont promis d’organiser un vaste rassemblement pour fêter la nouvelle. Ce qu’ils ont désormais l’habitude de faire dans la capitale, Bamako.

Paul Lorgerie/ DW.com