Face à une Transition politique qu’il estime à bout de souffle, l’homme politique malien Mountaga Tall sonne l’alarme. Dans une tribune publiée samedi, l’ancien ministre et député a dressé un tableau sombre de la situation sociopolitique du pays, tout en appelant à un sursaut national pour éviter l’enlisement.
« Dire que le Mali traverse une période difficile est à la fois une évidence et un euphémisme », écrit Me Tall dans un texte sans concession. Selon lui, les menaces sécuritaires, les tensions sociales et les blocages institutionnels s’accumulent, alors que les réponses apportées par les autorités de la Transition se révèlent souvent « plus néfastes que les maux qu’elles prétendent corriger ».
L’ancien président du CNID-Faso Yiriwa Ton met en garde contre une dérive autoritaire : intimidations, exclusions, culte de l’image au détriment de l’efficacité, et gouvernance cloisonnée. Il cite les récentes manifestations populaires des 3 et 9 mai comme des signes avant-coureurs d’un rejet grandissant de la gestion actuelle.
Un appel à la concorde nationale
Pour rompre avec cette dynamique, Mountaga Tall propose une « alternative patriotique et non polémique », articulée autour de douze mesures qu’il soumet à la réflexion des autorités. Parmi elles :
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Le renoncement au mandat de cinq ans évoqué pour les dirigeants actuels de la Transition ;
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La fixation d’une date claire et irrévocable pour la fin de la Transition, conformément à la Charte, à la Constitution et aux engagements antérieurs ;
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La libération des prisonniers d’opinion et l’arrêt des arrestations arbitraires ;
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Des mesures sociales fortes, notamment contre la vie chère, les coupures d’électricité et le chômage des jeunes ;
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La réintégration des partis politiques et organisations de la société civile dissoutes, dans un cadre de moralisation ;
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La normalisation des relations diplomatiques, dans le respect des principes de souveraineté nationale.
« Il ne s’agit pas de céder, mais d’aimer la patrie »
S’adressant directement aux dirigeants de la Transition, Me Tall insiste : « Il ne s’agit pas de céder à des pressions, mais de faire preuve d’un véritable amour pour le Mali, en démontrant une volonté sincère de dépassement pour le bien commun. »
Cette prise de position intervient à un moment crucial, alors que les autorités de la Transition ont récemment révisé la Charte pour proroger leur mandat jusqu’en 2027. Une démarche qui suscite des inquiétudes croissantes tant au sein de l’opinion nationale que chez les partenaires du Mali.
La rédaction
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