Mali : Enterrement des partis, naissance d’un nouveau régime ?

Au Mali, la junte militaire dirigée par le général Assimi Goïta a récemment franchi une étape décisive vers la consolidation de son pouvoir. Lors d’une concertation nationale tenue les 28 et 29 avril 2025, boycottée par l’opposition, les participants ont recommandé la dissolution de tous les partis politiques et la nomination de Goïta en tant que président pour un mandat de cinq ans renouvelable.

Cette décision s’inscrit dans une série de mesures prises depuis les coups d’État de 2020 et 2021. En avril 2024, la junte avait suspendu les activités des partis politiques et des associations à caractère politique, invoquant des raisons de maintien de l’ordre public. Bien que cette suspension ait été levée en juillet 2024, la récente recommandation de dissolution marque une volonté claire d’éradiquer le pluralisme politique.

Les partis politiques maliens ont exprimé leur inquiétude face à cette évolution. Une coalition d’une centaine de partis a dénoncé une tentative de la junte de supprimer toute opposition, qualifiant ces actions de violations des principes démocratiques.

Parallèlement, le Mali s’est rapproché de ses voisins sahéliens, le Burkina Faso et le Niger, également dirigés par des juntes militaires. Les trois pays ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES), une coalition visant à renforcer leur coopération sécuritaire et diplomatique, en s’éloignant des institutions régionales traditionnelles comme la CEDEAO.

Cette série de décisions soulève des préoccupations quant à l’avenir de la démocratie au Mali. La concentration du pouvoir entre les mains de la junte, la suppression des partis politiques et le report indéfini des élections initialement prévues pour mars 2024 laissent présager l’instauration d’un régime autoritaire durable.

En somme, le Mali semble s’engager dans une nouvelle ère politique, marquée par la centralisation du pouvoir et la marginalisation des voix dissidentes, remettant en question les acquis démocratiques des dernières décennies.

rédaction

diasporaction.fr