Mali : B2Gold obtient un nouveau permis et consolide sa position dans l’or

Alors que l’environnement minier malien est marqué par des tensions croissantes entre l’État et plusieurs opérateurs internationaux, le canadien B2Gold tire son épingle du jeu. La société a récemment obtenu un nouveau permis d’exploitation, fusionnant les gisements de Menankoto et de Bakolobi dans le cadre de son complexe aurifère de Fekola, l’un des projets miniers les plus dynamiques du pays.

Avec une production de 13,7 tonnes d’or en 2024, B2Gold a contribué de manière significative aux 58,7 tonnes extraites au Mali cette année-là. Pour 2025, la compagnie prévoit une production comprise entre 515 000 et 550 000 onces, soit environ 15,9 à 17,1 tonnes, avec un coût de production estimé entre 845 et 905 dollars US par once, selon les résultats financiers du premier trimestre publiés en mai 2025.

Cette consolidation stratégique a été rendue possible grâce à un accord signé en septembre 2024, qui clarifie les implications du nouveau code minier adopté en 2023. Ce texte, destiné à accroître les revenus de l’État malien, a suscité l’inquiétude de nombreux acteurs du secteur. Toutefois, l’entente obtenue par B2Gold lui garantit un cadre réglementaire stable pour ses projets en cours, un avantage notable face à d’autres entreprises confrontées à une incertitude juridique grandissante.

À l’opposé, Barrick Gold, autre géant canadien, traverse une période de forte turbulence. Depuis janvier 2025, ses bureaux à Bamako sont fermés, et ses représentants ont été expulsés, dans un contexte de différend fiscal portant sur près de 3 tonnes d’or saisies par l’État. La société dénonce une violation des conventions minières internationales et a porté l’affaire devant un tribunal arbitral. L’avenir de son complexe de Loulo-Gounkoto, l’un des plus importants d’Afrique de l’Ouest, reste incertain.

La situation est également tendue pour Resolute Mining. L’opérateur australien, qui gère la mine de Syama, a vu plusieurs de ses dirigeants arrêtés fin 2024, avant leur libération contre le versement controversé de 160 millions de dollars. La société anticipe une forte hausse de ses coûts de production en 2025, estimés entre 1 650 et 1 750 dollars par once.

Deuxième producteur d’or du continent après le Ghana, le Mali tire environ 9 % de son PIB et 75 % de ses exportations de l’or. Les réformes engagées par le gouvernement visent à renforcer la souveraineté économique nationale, mais au prix d’un climat d’affaires devenu incertain. Si B2Gold semble s’adapter habilement à ce nouveau contexte, d’autres acteurs étrangers pourraient revoir leurs projets au Mali, en raison des risques juridiques et fiscaux croissants.

La rédaction

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