LOI SUR LES NOUVELLES REGIONS : Koutiala dénonce une application sélective

La loi n°2012-017 portant création des régions de Koutiala, San, Bougouni, Douentza, Bandiagara, Nioro du Sahel, Nara, Kita et Dioïla, adoptée par l’Assemblée nationale le 31 janvier 2012 et promulguée par le président de la République d’alors, Amadou Toumani Touré, le 2 mars 2012, peine à être appliquée. Koutiala s’insurge.

A l’initiative du Collectif des régions non opérationnelles (CRnop), la population de Koutiala a battu le pavé, le samedi 20 mai, pour exiger la nomination de son gouverneur de région. La marche est partie du domicile du chef de canton à la préfecture.

Pour les organisateurs, le gouvernement est en train de violer l’article 4 de la loi n°2012-017, qui stipule que la mise en place effective de ces régions s’étale sur cinq ans. « Depuis la promulgation de la loi rien de concret n’a été fait pour rendre les nouvelles régions opérationnelles. Même la lettre ouverte de Kita adressée au président de la République est restée sans suite.

C’est un manque de respect à l’endroit de nos populations. Et s’il ne réagit pas les populations vont s’abstenir de participer aux élections locales et régionales sans leur découpage administratif », a fulminé le président du collectif, Mamba Coulibaly.

Pour le représentant des 36 maires du cercle de Koutiala, Seydou Sogoba, l’application de la loi est sélective. « Koutiala est un pôle économique. L’application de la loi va impulser l’économie de la région. Le gouvernement doit avoir la volonté politique pour la mise en place effective desdites régions… », a ajouté Oumar B. Dembélé.
Les coordonnateurs ou chefs de quartiers des

égions de Koutiala, San, Bougouni, Douentza, Bandiagara, Nioro du Sahel, Nara, Kita et Dioïla ont invité leurs députés élus à voter contre la déclaration de politique générale du Premier ministre si elle ne prend pas en compte la mise en place desdites régions avant les élections locales et régionales à venir.
En plus, le CRnop demande aux populations desdites régions à un vote-sanction contre tout député qui refusera de respecter la consigne.
Bréhima Sogoba