L’œil du Reporter Le gouvernement à nouveau dos au mur

Le gouvernement n’a pas encore fini de faire face aux revendications des syndicats qui se sont successivement décidés de prendre leur destin en main. Après le syndicat de la santé, c’est autour de ceux de l’enseignement secondaire et supérieur de mettre la pression sur le gouvernement afin d’obtenir la satisfaction de leurs revendications.

En effet, la grogne sociale, qui a affaibli le gouvernement Modibo Keïta, n’est pas encore terminée. Pendant des mois, ce gouvernement incapable a connu une multiplication de grèves des syndicats des différents corps de l’administration. Si la grève illimitée du syndicat autonome de la magistrature a été désamorcée pour le bonheur des Maliens, celle des syndicats de la santé et de l’éducation est restée sans solution.

Face à cette incapacité du gouvernement Modibo Keïta, le président de la République a décidé de faire un remaniement ministériel. Un nouveau gouvernement est mis en place avec à sa tête le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Ce dernier, vu la gravité du problème, a décidé de s’impliquer personnellement pour trouver une solution à la grève illimitée du syndicat de la santé, qui a duré plus d’un mois, occasionnant plusieurs morts fautes de prise en charge des malades.

Avec cette implication personnelle du nouveau Premier ministre, un accord a été trouvé entre le syndicat de la santé et le gouvernement. Le mot d’ordre de grève illimitée a été levé. La population a repris son souffle ainsi que le gouvernement.

Mais après, le gouvernement s’est à nouveau retrouvé face aux syndicats de l’enseignement secondaire et supérieur qui ne veulent pas aussi se laisser faire, d’autant que ceux de la justice et de la santé ont eu gain de cause. Un dialogue a été ouvert dans un premier temps entre le syndicat de l’enseignement supérieur. Malgré la satisfaction de certains points de revendication, le syndicat maintient toujours sa grève illimitée. Les négociations ont été sanctionnées par un échec.

Idem pour les négociations entre le gouvernement et le collectif des syndicats des enseignants du secondaire, qui, après deux jours de concertations, se sont quittés sans accord. Or, ce collectif des syndicats des enseignants a déposé de nouveau un préavis de grève de 360 et 480 heures, à compter du 2 mai prochain dans l’objectif de boycotter les examens de fin d’année. Face à cette situation, puisqu’il s’agit de l’avenir des enfants, le gouvernement se trouve à nouveau dos au mur.

Diango COULIBALY