«Le dialogue ne sera ouvert qu’à ceux qui choisiront le Mali… »

Les 27 et 28 avril 2013, les membres du Coren étaient en conclave au CICB. Objectif : chercher les pistes de sortie de crise au Mali. Il s’agissait pour les participants à ce forum de construire une vision commune et largement partagée avec l’ensemble des communautés du Mali en vue de contribuer à une gestion efficace et durable de la crise. Dans la salle des 1000 places quasi-pleine pour la circonstance, on pouvait noter, outre le président de la République, la présence des membres du gouvernement, des anciens premiers ministres et ministres, des membres du corps diplomatique, de l’assemblée nationale, des membres du Coren et de plusieurs autres personnalités. Après l’exécution de l’hymne national du Mali et une minute de silence à la mémoire des disparus, Abdramane Chérif Haïdara a fait des bénédictions pour le Mali. Lors de la présentation du Forum, le rapporteur Mohamed Alhousseini Touré, a fait savoir que les régions du nord ont besoin de perspectives de développement fortes et crédibles. Avant d’ajouter que l’impunité doit être jugulée.

« Le Coren ne connaît qu’une seule République, une seule nation, une seule armée qui est celle du Mali.», a conclu le rapporteur. Après la projection d’un documentaire sur la situation de la crise au nord du Mali, le président d’honneur du Coren, Ousmane Issoufi Maïga a fait savoir que pendant neuf mois, les populations au nord du Mali, ont subit des exactions causées par le Mnla. « Par force arguties, le Mnla veut se désolidariser aujourd’hui de ces djihadistes auxquels il a ouvert la voie, notamment Aqmi, Mujao, Ansardine et Boko Haram », a-t-il dit. Avant d’affirmer que la situation de Kidal, assez atypique, n’échappera pas aux débats à venir. Il a indiqué que le forum est tenu pour évoquer les graves et brûlants problèmes de la sécurité et de la paix sur l’étendue du territoire nationale et plus particulièrement dans les régions du nord du Mali.

Le Coren veut faire de ce forum une occasion d’analyses prospectives qui permettront, à l’avenir, de mieux définir et asseoir la fonctionnalité du binôme sécurité et développement, pour une solution définitive aux rébellions récurrentes dans le nord du pays. L’ancien premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a souligné que durant deux jours, six panels seront animés par des orfèvres sur tous les aspects de la crise qui sont entre autres : cadres et instruments de négociation ; questions de sécurité et de paix, enjeux géostratégiques, perspectives à moyen et long terme ; gestion des populations en cas de guerre, gouvernance et développement local après conflit ; place et rôle des médias ; enfin les questions juridiques et genres. «Le Coren est représentatif par sa composition multiethnique et multiculturelle.

Le Coren ne veut occuper la place de qui que ce soit. Le débat sur la CDR est définitivement clos », a dit Ousmane Issoufi. Avant de conclure que « Le Coren réaffirme son engagement pour la paix au Mali et participera pleinement à son avènement, mais avec la vigilance requise ». Selon le président Dioncounda Traoré, l’ennemi du Mali a pris un coup dur dont il ne se relèvera plus. Avant de signaler que plusieurs localités du pays ont subit des martyrs. Il n’a pas oublié l’intervention Française et l’action des autres pays amis du Mali qui ont permis à notre pays de se débarrasser des ennemis. A l’en croire, le discours du Coren à Ouagadougou (Burkina-Faso) mérite d’être salué, car il a marqué l’attention des uns et des autres.

« Le Mali a besoin du Coren. J’implore le coren d’être l’une des locomotives de la commission dialogue et réconciliation. La crise ne sera pas régler sans le Coren. Aucune partie  du Mali ne sera plus une zone de non droit. C’est pour la paix que nous continuerons à travailler. Le dialogue ne sera ouvert qu’à ceux qui choisiront le Mali dans sons intégralité, dans sa laïcité et dans sa démocratie. La réconciliation se fera car sans elle, il n’y’aura pas de Mali, mais la réconciliation se fera dans la justice et dans la vérité. Préservons notre diversité», a conclu le Président de la République. «Si la CDR est un outil qui permet de faire la paix, nous ne pouvons qu’applaudir », a dit le président du Coren Malick Alhousseini.

Aguibou Sogodogo