L’œil du Reporter «Foutage de gueule» !

 

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, est sans nul doute la récente interview qu’il a accordée au journal Jeune Afrique. Pour ainsi dire, au grand dam des Maliens, le président IBK, au lieu de dévoiler les grands chantiers et projets structurants qu’il compte mener au bénéfice des Maliens, s’est borné à répliquer aux inquiétudes légitimes des Maliens. Sans jamais parvenir à convaincre ! Et dire qu’il a mis plusieurs dizaines de millions de nos francs dans cette mise en scène médiatique de mauvais aloi. Ces millions auraient pu servir à reconstruire les murs de certaines écoles détruites lors de l’occupation jihadiste des régions du septentrion.

Du déjà-entendu, il a cru bon d’expliquer que sa progéniture a passé  outre sa volonté en se portant candidat à la députation. Bon, c’est un Malien comme tout autre, sauf qu’il n’aurait jamais eu cette idée si son papa n’avait pas été élu à la Magistrature suprême du pays. C’est peut-être un fait mineur. Là où le bât blesse, c’est quand il affirme, sans gêne, que son fiston est devenu président de la Commission de Défense de l’Assemblée nationale contre son gré, mais grâce à la bénédiction de l’armée malienne. On est dans quel pays où l’armée vote à la place des députés ?

Une hirondelle ne fait pas le printemps. Ibrahim Boubacar Keïta pousse encore plus loin le bouchon en reconnaissant et en justifiant l’existence d’un contrat d’équipements militaires passé de gré à gré par une certaine urgence qui ne dit pas son nom. Et pourtant, ses obligés et inféodés s’étaient évertués à nier l’existence dudit contrat. Pour se dédouaner, le président de la République pense bien faire en supputant qu’il n’a pas eu à passer, soi-même, ce contrat. Feignant de dire que ledit contrat a requis sa bénédiction. Autrement, on n’en serait pas là.

Du mépris pour ceux qui le critiquent. IBK a horreur de la critique comme la nature du vide. Pourtant, les faits relevés et sujets à de vives polémiques requièrent la plus grande attention à en juger au contexte et à leur gravité. Le candidat vendu aux Maliens sous les traits d’un «Monsieur propre» n’agit pas comme tel : il reprend à la perfection les tares maintes fois décriées par les Maliens. Népotisme, clientélisme, concussion, compromission, légèreté, malice, démagogie, ces maux-là persistent et assaillent le quotidien des Maliens qui n’ont que pour seule réponse de leur président un mépris souverain. N’est pas aujourd’hui Malien, celui qui dédaigne «crier avec les loups». Le président trouve l’occasion de le dénigrer ou de l’affubler de qualificatifs dédaigneux. S’il ne le menace pas sans en avoir les preuves irréfutables.

À la limite, comme on le dit dans le langage familier, le président de la République fait du «foutage de gueule».

Issiaka SISSOKO

La fille du président

Le président de l’Assemblée nationale du Mali vient de donner tous les marchés des mobiliers de bureau de cette institution à sa fille. C’est pourquoi ces derniers jours, tous ces mobiliers ont disparu et seront remplacés par de neufs. Le hic dans cette histoire, c’est que le marché a été donné à cette fille à l’insu du questeur. Pire, les véhicules en réforme de l’Assemblée nationale ont tous disparu. Isaac Sidibé serait devenu un «nouveau dieu» qui n’a aucun respect pour les autres membres de son bureau. Et sur les 25 millions de Fcfa qu’il gagne par mois, contrairement à ses prédécesseurs, il ne donne rien aux autres vice-présidents. Il aurait même pris une somme importante pour garder le marché de l’Assemblée nationale. Il aurait aussi donné le marché des fleurs et de tapis à sa famille. Drôle de président !

80 millions de Fcfa

C’est la somme qu’IBK a payé pour la publication de son interview «Vérités» dans Jeunes Afrique. Cela, sans compter les frais de prise en charge du journaliste et son équipe à Bamako. Cette interview n’avait qu’un seul objectif : répondre aux critiques, aux articles de presse et aux déclarations de l’opposition. Mais nulle part le président malien n’a fait une seule proposition sur les actes qu’il va poser dans les jours à venir. De bout en bout, IBK ne faisait que répondre aux gens. Mais il a reconnu beaucoup de faiblesses de son régime, sans proposer les thérapies nécessaires. Par rapport aux marchés de gré à gré, à l’achat de l’avion, à l’incompétence de sa communication…, il s’est tout simplement contenté de dénoncer ce qu’il appelle «ses détracteurs». Par contre, il a bien défendu son fiston et tous les proches de sa famille qui sont dans le gouvernement. 80 millions de Fcfa, rien que pour une interview. Quel gâchis !  

IBK/ Katio

IBK et Katio ont tous parlé dans la presse cette semaine : IBK dans Jeune Afrique et Katio sur Malijet. Et comme le père, le fils aussi a dit les mêmes choses pour soutenir son père. Karim Keïta (Katio) s’en prend à tout le monde ; il répond aux détracteurs du régime qu’il accuse d’être de mauvaise foi. Hé oui, Karim Keïta parle comme son père et on se demande qui est le président de la République du Mali. Katio n’est pas IBK, mais il décide et prend des sanctions applicables, car pour lui, les «jaloux vont maigrir au Mali». «Malgré tout ce qui se dit, tout ce qui est écrit…, je suis tellement optimiste parce que je me dis que c’est sur un arbre fruitier qu’on lance des pierres et quand on vous lance des pierres, ça veut dire que ça commence à marcher et le fait que ça marche, dérange certains», se vante-t-il.  Sacré Katio ! Comme on le dit, «tel père, tel fils» !

IBK a raison

Oui, le président de la République du Mali a raison. Parlant de sa communication, il a trouvé les mots justes. Mais IBK doit revoir sa copie pour que la communication présidentielle change. À commencer par  mettre tous les journalistes sur la même longueur d’onde en matière d’accès à l’information. Mieux, que la communication présidentielle ne se trouve pas mélangée à celle du Rpm, son parti et vice-versa. Il doit tout faire pour que la propagande cède la place au professionnalisme. Une cellule de communication de la présidence, pour ne pas dire la presse présidentielle, doit être à l’image du président de la République. Mais  tel n’est pas le cas. IBK n’est pas un petit nègre, il parle bien français, mais voir que ses communicateurs ne peuvent pas aligner deux bonnes phrases, il y a de quoi réfléchir. Si vous n’êtes pas d’accord avec nous, lisez les communiqués et autres articles de presse de cette cellule. On dirait que c’est une seule personne qui y travaille. Et si tel est le cas, cela n’est pas normal.
Des voleurs professionnels  
L’Université de Bamako, avant sa scission en quatre Universités, a reçu un montant de 5, 73 milliards de Fcfa sur la période 2010-2012 au titre des heures supplémentaires, dont la gestion n’a été entourée d’aucun texte juridique. Pire, aucune pièce justificative ne supporte l’effectivité de ces heures supplémentaires, dénonce un rapport du Vérificateur général. Comme pour dire qu’il y a des voleurs professionnels au Mali.

Apem : le bureau de Sangho invalidé !

Le Tribunal de première instance de la Commune IV du District de Bamako a vidé sa saisine hier 19 mai 2014, par rapport au fond du dossier Apem. Il a en effet annulé le faux bureau d’Ibrahima Sangho et compagnies, et validé le bureau du 15 janvier 2014. Pour ainsi dire, c’est le bureau dirigé par Dramane Diarra qui est reconnu comme le seul à répondre du Réseau d’appui au processus électoral au Mali. Ce qui doit, en théorie, mettre fin aux agissements de ceux qui, dans la précipitation, ont mis en place un bureau en violation flagrante des textes du Réseau Apem. Nous reviendrons en plus en détail sur ce jugement qui ne manquera pas de donner lieu à de nombreuses interprétations fantaisistes.

La famille Bolly en deuil

Awa Sow n’est plus ! Ma très chère et attentionnée Yériko (coépouse de la Maman) s’est éteinte mardi 13 mai 2014 à 61 ans, des suites d’une longue maladie. Ce jour, elle a été fidèle à son rendez-vous de mortel, en tournant le dos à Tata, Nfa (votre serviteur), Aïssata, Samba, Mamadou, Pinda et à de nombreux petits-enfants qui la chérissaient tant. Elle retrouve, dans la Grâce et la Miséricorde du Tout-Puissant, notre cher Papa, Badra Aliou, et notre regretté frère Troumai Sidi dit Kaou ! Nous l’avons conduite vendredi, dans la fraîcheur matinale, à sa dernière demeure au cimetière de Sénou. Et nous continuerons à prier pour le repos de son âme dans la grâce éternelle d’Allah ! Repose en paix Yériko !

Sada, un peureux

Le ministre de la Sécurité intérieure, général de son état, qui avait affirmé être sorti du bois après sa nomination, est en fait un peureux. Lors de la première mission des ministres maliens à Kidal, il ne voulait pas y aller. Il y est allé quand même, même si sur place, il n’était pas tranquille. Cette fois-ci encore, c’est le même Sada Samaké qui ne voulait pas que le Premier ministre passe la nuit à Kidal. Mara a été obligé de faire raisonner cet officier afin qu’il se tranquillise. Mais, selon des soldats, le général n’était pas du tout à l’aise alors qu’il était le seul ministre militaire dans la délégation. Il avait plus peur que ses homologues civils. Selon nos informations, c’est le chef d’état-major général de l’armée qui est resté à ses côtés pour le rassurer. Mais malgré tout, il avait l’esprit ailleurs.

Les mécontents

Avec la reconstruction des bâtiments administratifs, le gouverneur de la région de Kidal faisait souvent des appels d’offres de petits marchés. Plusieurs membres des groupes armés, surtout du MNLA, ont soumissionné et gagné des marchés qu’ils exécutent correctement. Avec la visite du Premier ministre, certains devraient être présentés ; d’autres attendaient la fin de cette visite pour obtenir la signature de leurs contrats. Ceux-ci sont en colère contre les groupes armés, qui viennent de «verser leur sauce». Certains n’ont pas caché leur colère : ils l’ont dit lors de rencontres entre membres du MNLA. Pour ces mécontents, les hommes armés viennent de mettre la ville en retard alors que les travaux avançaient correctement.

Le Reporter 2014-05-20 23:15:21