Le Président des FARE An Ka Wuli, Modibo Sidibé, face à la presse: «Jamais l’obligation de militer au sein du RPM n’a été autant exigée des fonctionnaires»

Modibo Sidibé, Le président des Forces alternatives pour le renouveau (Fare/An ka wuli).

Le Président du parti Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE), l’ex Premier ministre Modibo Sidibé, a présenté ses vœux de bonne année 2016 à la presse, hier mercredi 13 janvier à son siège à la «Maison Bleue». Au cours de cette rencontre, le Président des FARE An Ka Wulli a dénoncé le «manque de vision et l’absence de perspectives du pouvoir en place» et fustigé «les pressions politiques» sur les fonctionnaires maliens de la part du parti présidentiel.

«Nous n’avons eu cesse d’affirmer qu’un Etat fort est celui qui s’appuie sur une administration compétente, servie par des cadres ayant recouvré toute leur dignité d’agents publics au service de l’idéal républicain.

En cela, ils ne doivent être soumis à aucune «pression politique», encore moins leur carrière, qui ne doit obéir qu’à des règles et des principes préétablis, dont le mérite. Plus que tout, la première condition de leur dignité est de ne pas être «trimbalé», c’est qu’on les respecte et qu’on respecte leur carrière.

Jamais l’obligation de militer au sein du parti présidentiel (RPM), n’a été autant exigée des fonctionnaires. Cette démarche est accompagnée d’un «terrorisme politique» et il urge d’y mettre fin», affirme l’ex Premier ministre, arrivé en 3ème position lors de la présidentielle dernière.

Au passage, il a dénoncé l’absence de perspectives concernant les réformes institutionnelles qu’exige la mise en œuvre de l’Accord, «y compris la question de la révision constitutionnelle, les programmes économiques majeurs» et sur pour «la protection de nos concitoyens face à toutes les insécurités».

Selon le Président des FARE, aujourd’hui, le tâtonnement observé dans la mise en œuvre de l’Accord et les interprétations autour du dispositif institutionnel, attestent à suffisance que l’on a mis la charrue avant les bœufs.

Auparavant, il avait exposé les difficultés qui ont jalonné l’année écoulée, dont les questions lancinantes et plus que préoccupantes de gouvernance, notamment l’absence de vision et de cap de la part de ceux qui ont en charge actuellement la gestion des affaires publiques.

«Une illustration de cela est le yoyo des dates des élections locales et régionales tout au long de l’année 2015, pour finir par être quand ce sera», a-t-il indiqué. A en croire le fils du Capitaine Sidibé, en 2015, le Mali a payé un lourd prix à l’insécurité, marqué par un niveau jusque-là inédit d’attaques terroristes et d’attentats de tous ordres, dont les plus marquants ont été ceux contre le restaurant la Terrasse à Bamako, l’hôtel Byblos à Sévaré et l’hôtel Radisson.

«Que dire des incohérences du Gouvernement dans la gestion de problèmes aussi importants que le foncier? Amateurisme, voies de fait, spectacle, tiennent lieu de politique nationale du foncier, dans une incohérence gouvernementale rarement égalée et où les solidarités volent en éclats», a-t-il déclaré.

C’est pour toutes ces raisons qu’il a estimé que 2016 serait une année cruciale pour notre pays et regretté que le Mali entame la nouvelle année «sans cap, sans clarification sur la refondation et les réformes à entreprendre».

«Gâchis et désillusions peuvent être encore évités à notre peuple, s’il y a, à la fois, les capacités et volonté réelles du régime à conduire à bon port le bateau Mali», a-t-il conclu.

Youssouf Diallo