Le Mali a 56 ans d’indépendance

Le président du parti ADPEM, Aboubacar Sidiki Fomba, dans le cadre du 22 septembre 2016, a fait une déclaration. «Jeudi 22 Septembre 1960-Jeudi 22 Septembre 2016, le Mali est indépendant il y a 56 ans jours pour jours, heures pour heures et minutes pour minutes. Ce que Modibo Keita, Mamadou Konaté et autres ont acquis et préservé pendant 8 ans. Ce que le régime du Général Moussa Traore a préservé pendant 23 ans. En 26 ans de démocratie, nous avons tout perdu. Je pleure les 56 ans de notre indépendance parce que nous avons perdu notre valeur, nous avons perdu notre dignité, nous avons perdu notre bravoure et nous avons participé à la partition de notre pays. Je pleure parce que nous avons détruit nos familles, notre société. Je pleure de cette jeunesse qui se livre à l’alcool, aux stupéfiants de tout genre dans nos ruelles, dans nos marchés, dans les lieux publics (parc national). Cette jeunesse par paresse se donnant comme mission principale le braquage à main armée, à la corruption et à des escroqueries de tout genre. Je pleure nos sœurs qui ont pour marchandises leur propre personne, qui ne peuvent plus supporter les difficultés du foyer comme nous ont légué nos mamans. Je pleure pour nos religieux et nos hommes de culture qui donnent raison à l’argent et non à la vérité et à nos valeurs. Je pleure pour nos hommes politiques au lieu d’être des porteurs d’espoir sont des porteurs de désespoir, du mensonge, de la trahison et ayant pour objectif ma famille et non le pays et quelle famille ? Ma femme et ses enfants. Je pleure pour ces descendants de Soundjata, Biton Coulibaly, Banzani et de Soni Aliber qui ont perdu leur ardeur, leur courage et leur morale. Cette situation me rappelle de Aimé Césaire  » cahier de retour dans mon pays natal » Chers compatriotes réveillons-nous et agissons.»
Ni haine, ni mépris
Lors des festivités du 22 septembre 2016, marquant les 56 ans du Mali indépendant, surtout la cérémonie de dépôt de gerbe de fleurs, les Maliens ont vu que le président IBK et Ali Nouhoum Diallo ne se sont pas donné la main. Le professeur Aly N. Diallo était sous la tente parmi les médaillés de l’indépendance. Une image qui a fait le tour des réseaux sociaux. Ce que nous savons, cela date de l’apparition de la maladie à virus Ebola, depuis Aly Nouhoum Diallo ne donne plus sa main. Lui et le président se saluent sans se donner la main comme pour se rappeler l’épidémie. Rien d’autre. C’est que nous a expliqué un proche du président de la République, qui est très surpris par les réactions négatives. Et pourtant, IBK est resté quelques minutes en face du Pr. Diallo afin de l’écouter. Les deux doivent comprendre que l’épidémie est partie ; ils peuvent se donner la main maintenant surtout que leur geste intervient après la sortie fracassante du Pr. Ali Nouhoum Diallo au sujet du fédéralisme. S’il n’y a rien entre eux, qu’ils se donnent la main désormais. Afin de nous éviter des interprétations inutiles.
On peut dire non à la France
Sékou Touré peut être fier aujourd’hui dans sa tombe. Il a dit non à la France du général De Gaulle, il s’est assumé. Oui, on peut dire non à la France à condition d’être avec son peuple. Des exemples sont multiples aujourd’hui en Afrique. Paul Kagamé au Rwanda, il est avec son peuple. Il a non seulement dit non à la France, mais on ne parle plus le français comme seule langue officielle au Rwanda. À côté de chez nous, le président Patrice Talon est en train de dire non à la France. Talon vient de défier le grand Vincent Bolloré, l’homme d’affaires français qui fait main basse sur l’économie africaine. Le président burkinabé est sur la même voie. Roch Christian Marc Kaboré est en train de tracer une nouvelle voie. Ali Bongo vient de s’ajouter à ces chefs d’Etat qui disent non à la France, à l’empire colonial. Mais ils sont avec leurs populations, ils écoutent leurs peuples, ils travaillent pour le peuple ; ils ne pensent pas à eux-mêmes d’abord. En pleine crise, des valets de la France ont démissionné, des ministres, des cadres, des présidents d’institutions et même le chef d’état-major de l’armée gabonaise. Ali est avec son peuple, il sait ce qu’il est en train de faire. Il a résisté et se maintient ; il a eu un autre mandat de 7 ans. Au Mali, on aime trop accuser sans agir. Nous avons notre sort entre nos mains et personne ne viendra faire le Mali à notre place. Le Mali un et indivisible, c’est notre souhait. Sortons des discours pour poser des actes. Ce sont des jeunes comme nous qui sont en train d’écrire les pages d’histoire de leur pays. Personne ne fera notre jeu. C’est à nous de le faire, de se battre, d’être organisé, pour faire bouger les lignes. Félicitations à Ali Bongo. J’espère que nos chefs d’Etat peuvent maintenant féliciter Ali pour sa victoire.
Recueillement ou espoir
Le Mali a célébré le 22 septembre 2016 les 56 ans de son indépendance. La fête, selon les journalistes de l’ORTM, était placée sous le signe du recueillement. Mais, à la grande surprise de tout le monde, le président IBK, lors de ses premières déclarations au Monument de l’indépendance, a dit que c’était sous le signe de l’espoir qu’il plaçait les festivités des 56 ans. Parce que, pour lui, «l’avenir est assuré». IBK fonde son espoir sur la jeunesse, les meilleurs des écoles qu’il a reçus au palais de Koulouba lors de la journée des bons élèves. Une journée qui sanctionne la fin du camp de l’excellence, un camp réservé aux meilleurs des écoles maliennes. Pour le président IBK, l’espoir est permis. «L’espoir d’un renouveau, on en voit les signes partout. Je crois que chacun a vu il y a deux jours, comment nous avons été heureux de présider cette cérémonie de remise de trophées à nos enfants qui ont mérité d’être aujourd’hui dans l’élite de la connaissance. Ils vont être les Maliens de demain, ceux qui vont conduire le Mali sur le chemin du développement, de la prospérité et l’apaisement survenu auquel nous avons le devoir de nous consacrer. Ces jeunes-là bâtiront un Mali de prospérité, et de vigueur, de présence au monde, digne et solide». Espérons-le.
IBK, le coquet
Le cousin de notre collaborateur était tiré à quatre épingles le jour du 22 septembre 2016, sur la place de l’indépendance. Nous qui étions sur place, nous sentions le parfum de son nouveau costume. Le président malien brillait de mille feux et était très en forme, surtout joyeux tout au long de la journée. On lisait l’espoir sur le visage du premier Malien. IBK, lors de la cérémonie de dépôt de gerbe de fleurs, a changé de lunettes trois fois. Dès qu’il est sorti de sa voiture, après le salut aux couleurs nationales, il a changé de lunettes pour aller saluer les médaillés de l’indépendance. Puis, avant de s’adresser à la presse, il a encore changé de lunettes. Mais là, il n’a pas plus porté de lunettes de soleil. C’est en allant vers les officiels qu’il a porté une paire de lunettes de soleil. Beaucoup de gens ont fait des commentaires sur le nouveau costume du président malien. Certains diplomates de grands pays, qui connaissent ce genre de costume, le rangeaient dans la catégorie de la haute couture et de la classe. Ne connaissant rien dans le domaine vestimentaire, nous avons même oublié certains mots employés par les diplomates qui étaient surpris de voir le président malien porter les dernières créations de costume. Un diplomate a même dit que le président malien était bien coiffé et bien habillé. En tous cas, le cousin de notre collaborateur ne s’est jamais négligé, côté vestimentaire.
Une dame garde
Pour la première fois, nous avons vu une garde parmi les gardes rapprochés du président de la République. Elle était en première ligne dès l’arrivée du président IBK au Monument de l’indépendance. Comme les autres gardes, elle était bien habillée en costume noir, cravate noir et lunettes noires. C’est une première au Mali, du président Modibo Keïta à IBK, on n’avait jamais vu une femme parmi les gardes rapprochés de nos chefs d’Etat. IBK est le premier à le faire et c’est le jour de la fête de l’indépendance que nous avons constaté cela. Cela se comprend aisément parce qu’après le défilé militaire à la place d’armes à Kati, le président a lui-même dit que les femmes ont mieux défilé que les hommes. Sans oublier que la loi Oumou Bah pour le genre exige désormais la présence de 30% de femmes aux postes nominatifs au Mali. C’est peut-être une application de cette nouvelle loi. En tous les cas, la bonne dame que nous avons vue à la place de l’indépendance est bien bâtie, elle tient bon comme les hommes ; elle a été à la hauteur pour ce premier jour. À signaler que tous les corps de l’armée malienne, qui ont défilé le 22 septembre, dénombraient en leur sein des femmes, à part les commandos parachutistes.
Tout le monde est devenu photographe
De nos jours, tout le monde est devenu photographe, avec les Ipads, les Iphones, les Smartphones et autres phones. À toutes les occasions, chacun veut faire sa propre photo, sa propre vidéo et même des images inédites. Peu importe la qualité des images. Lors du défilé du 22 septembre 2016, il y avait plus de photographes que de spectateurs. Même si la DIRPA avait cantonné certains photographes professionnels et laissé d’autres prendre des photos du président. Au moment du défilé, c’était le désordre total. Tous les militaires faisaient des photos et des vidéos. Un photographe a même été arrêté par un garde rapproché du président lors de l’arrivée de celui-ci. Les photographes étaient nombreux au début du défilé parce que ceux qui défilaient avaient donné leurs téléphones portables à d’autres militaires pour faire leurs photos. Du coup, personne ne contrôlait personne. Il faut signaler aussi que la présence de multiples gardes rapprochés du président IBK a joué sur la qualité des images de l’ORTM, qui faisait du direct. Certains éléments de la sécurité présidentielle avaient même demandé à l’ORTM de faire descendre des appareils ou d’arrêter de filmer lors du défilé à Kati. C’est ce qui a joué sur la retransmission en direct.
Une nouvelle «talonnade»
L’actuel président du Bénin ne cesse de surprendre les Africains. Il se bat chaque jour pour l’amélioration des conditions de vie des Béninois. Il l’a dit à tout le monde qu’il n’était pas venu pour faire deux mandats. C’est lui-même qui conduit son véhicule, sans gardes du corps, pour aller assister au stade aux rencontres de football. Il a réduit le train de vie de l’Etat béninois et se bat pour que les jeunes puissent avoir du boulot. C’est dans cette nouvelle démarche qu’il vient dire non au tout-puissant Vincent Bolloré. Cet homme est dans plusieurs domaines partout en Afrique de l’ouest. « Ce n’est pas avec quelques panneaux solaires, une aire de jeux et une poignée de minibus qu’il va me convaincre. […]. Le Port de Cotonou n’est pas à vendre (concédé). Un port est le cœur d’une économie pour les pays comme le nôtre ; on ne peut pas en confier la gestion complète à des Occidentaux. Si besoin il y a, nous privilégierons des opérateurs nationaux ou africains. Je ne critique pas ceux qui l’ont fait, mais nous non, en tout cas pas sous mon mandat. S’il veut être éligible, il faudrait s’allier avec des nationaux qui pèseraient au moins 45%. C’est valable pour les autres. Il n’a pas financé ma campagne, je ne lui dois rien». C’est ce que les Béninois appellent une nouvelle talonnade.
Bon élève
La grande bloggeuse de Tombouctou Fatouma Harber a suivi la journée du bon élève sur le petit écran. Pour elle, l’initiative n’est pas mauvaise, mais ce sont les propos du président de la République qui lui ont donné d’autres idées. Elle est allée dans ses commentaires sur la journée du bon élève à Koulouba : «J’ai tellement ri hier lors de la visite des meilleurs élèves maliens à Koulouba. Ainsi mon oncle confirme que lui c’est latin et grecque qu’il maîtrisait à l’école, mais il dit aux jeunes excellents de chercher à être meilleurs en science, en technologie, en physique…C’est exactement la même chose que cette histoire de groupes armés dont les chefs ont même des plaques comme bureau ici à Tombouctou. Qui veut que des jeunes se retournent vers les études, l’entreprenariat ou encore développent des projets innovants et novateurs alors que ceux de ces groupes armés se contentent de maintenir le pays dans le CHAOS pour continuer à jouir des largesses du même Etat?»
Le médecin après la mort
Le paradoxe est que toutes les fois que le groupe des terroristes armés, composé du Mnla, HCUA, Ansardine, Mujao, Aqmi sous la nouvelle bannière de la CMA, est décapité par le Gatia, Barkane et Minusma trouvent des caches d’armes, munitions, obus, RPG, 12,7, rouettes, etc. Au fait, il n’y a qu’une seule explication à ça. Vu que leurs protégés sont anéantis par le Gatia, pour que ce dernier ne puisse pas mettre la main sur ces armements, on se précipite pour les récupérer et les remettre aux groupes terroristes. Pour ça, il faut un communiqué et une stratégie de communication. C’est n’est pas la première fois. Dès qu’il y a affrontement entre les deux groupes, et surtout quand le Gatia prend le dessus, Barkane et «mounafiki» ou Minusma trouvent toujours quelque chose de ce genre. Mais jamais avant ou quand les terroristes de la CMA sont les victorieux. Ils peuvent mettre à contribution leurs drones, radars, espions, détectives… et ne trouveront que «dalle».

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INTIME CONVICTION
IBK a enfin son commandant de bord pour franchir le cap 2018
Deux faits du président Ibrahim Boubacar Kéita, intimement liés, n’ont pas échappé aux chroniqueurs politiques ces dernières semaines. Il s’agit de la nomination du très influent Soumeylou Boubèye Maïga comme ministre Secrétaire général de la présidence de la République et la visite très médiatisée d’IBK dans les familles fondatrices de Bamako le jour de la Tabaski.
Un moment «brouillé» avec SBM et les notabilités de Bamako, Ladji Bourama est visiblement revenu à de meilleurs sentiments à leur égard. Une réconciliation qui ne surprend pas d’autant plus qu’il s’agit de deux atouts majeurs pour la présidentielle de 2018. Le 12 février 2016, le président Ibrahim Boubacar Kéita a finalement décidé de sacrifier à une tradition instaurée par ses prédécesseurs : présenter ses vœux aux familles fondatrices de Bamako les jours de fête (Korité et Tabaski). Ce à quoi il avait renoncé depuis son élection à Koulouba, préférant recevoir tout le monde au Palais après la prière à la Grande mosquée de Bamako.
Pour cette visite, très médiatisée, le chef de l’Etat était bien entouré avec notamment la présence du Premier ministre Modibo Kéita, de son Directeur de Cabinet et du ministre Secrétaire général de la présidence, Soumeylou Boubèye Maïga alias SBM. Cette réconciliation avec les familles fondatrices de Bamako (Niaré, Touré et Dravé) n’a rien de fortuit. Au contraire, c’est une preuve de plus qu’IBK est déjà dans la logique d’une réélection en 2018. Et celles-ci (familles fondatrices) représentent un atout majeur pour concrétiser cette ambition. En tous cas, les hôtes n’ont pas boudé leur plaisir et ils ont sans doute profité de l’aubaine pour fixer les conditions de leur soutien au futur candidat à sa propre succession.
«IBK, nous allons mourir là où tu mourras. Nous sommes à 100% derrière toi… Nous souhaitons vous rencontrer en privé pour vous dire certains choses extrêmement importantes», a déclaré une notabilité. Sans être devin, on peut imaginer le sujet de ce huis-clos. C’est dans la même veine qu’il faut situer les rencontres initiées avec la classe politique et la société civile, notamment le chef de file de l’opposition politique, le président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), la CNAS-Faso Hèrè, les responsables des centrales syndicales (UNTM et CSTM)… Ces rencontres, selon Koulouba, visent à «recentrer le débat politique dans le but de créer une synergie d’actions et une convergence de vues des principaux acteurs autour des grandes questions d’intérêt national».
Dans son adresse à l’occasion du 22 septembre 2016, IBK semble afin comprendre que «la préservation de la cohésion nationale revêt une importance particulière dans notre pays qui se relève d’une crise majeure» et qui «affronte encore des périls pour lui inédits et qui reprend progressivement son rang dans le concert des nations». Même s’il a rappelé à l’opposition que «les temps que nous traversons ne sont ni à la controverse, ni à l’ultimatum», mais doivent inciter toutes les forces vives de la nation à «analyser solidairement nos priorités du moment et à explorer avec esprit de raison la meilleure manière de les prendre en charge».
Koulouba s’ouvre enfin au dialogue politique et social
Le président Kéita semble maintenant comprendre le risque de l’isolement dans la gouvernance du pays, et découvrir les vertus du dialogue social et politique. Il a visiblement compris que les invectives et les menaces stériles ne mènent nulle part en politique. C’est peine perdue de vouloir faire peur aux autres avec la tête du lion abattu ensemble. Les portes de Koulouba se sont donc soudainement ouvertes à l’ensemble des forces vives parce que le président IBK a intérêt à composer avec tout le monde, s’il veut réellement briguer un second mandat. Qu’est-ce qui peut expliquer ce revirement de stratégie à 180° ?
À notre avis, c’est la nomination de Soumeylou Boubèye Maïga (SBM), comme ministre Secrétaire général de la Présidence de la République, qui explique ce changement de cap dans la gestion du pouvoir par Ladji Bourama. Sans vouloir offenser l’entourage de Mandé Massa, on sent maintenant qu’il y a un chef d’orchestre à Koulouba, un commandant à bord. Un fin politicien et grand stratège capable de dire non au boss et défendre les voies les mieux indiquées pour redresser le navire qui commençait à dangereusement tanguer au point que des mauvaises langues et les oiseaux de mauvais augure n’écartaient même plus l’éventualité d’un coup d’Etat.
Nommé le 29 août 2016, le nouveau ministre Secrétaire général de la Présidence de la République a été installé aux commandes du département le 2 septembre 2016. Et il n’a pas perdu du temps pour marquer de son empreinte les activités présidentielles. De sources proches de Koulouba, c’est lui qui a conseillé le président à aller à la rencontre des notabilités de la capitale et à prendre langue avec la classe politique (majorité et opposition) et la société civile pour apaiser le climat. Le très influent SBM est le chef d’équipe dont IBK avait besoin pour non seulement prendre et contrôler l’initiative de l’ouverture politique, mais aussi et surtout envisager une éventuelle candidature en 2018 pour un second mandat.
À défaut d’avoir pour le moment la carrure présidentielle, l’homme est un faiseur de rois en attendant son heure. Récemment pressenti comme Premier ministre, SBM atterrit momentanément à la Présidence comme ministre Secrétaire général. À l’analyse, il occupe désormais un poste très stratégique pour impulser l’action gouvernementale et ce qui le rend plus influent auprès du chef de l’Etat que le P.M. Ancien grand manitou des renseignements généraux et deux fois ministre de la Défense, Soumeylou est un cadre expérimenté et compétent qui ne se serait pas engagé dans ce deal s’il n’était pas convaincu d’avoir les coudées franches.
Un choix judicieux
Pour une fois, on peut dire que Ladji Bourama a fait un choix judicieux. Et il est évident qu’il ne s’est pas réconcilié avec son camarade de la Ruche (ADEMA où ils ont milité ensemble avant de prendre des chemins différents conduisant à Koulouba) pour juste se rappeler des moments partagés. Journaliste, communicateur, leader politique et géo-stratège maîtrisant à merveille les méandres de la sécurité dans la bande sahélo-saharienne, SBM a un parcours professionnel exceptionnel.
«Véritablement, l’homme de la situation dans les moments difficiles. Secret, discret mais partisan de l’esprit d’équipe dans l’accomplissement aux misions à lui dévolues, l’ancien DG de la sécurité d’Etat va certainement élaborer les stratégies appropriées pour la mise en œuvre effective de l’accord de paix et en vue de l’échéance 2018», écrivait un confrère le lendemain de sa nomination.
Né le 8 juin 1954 à Gao, acteur du Mouvement démocratique car militant au sein du Parti malien du travail (PMT), Soumeylou Boubèye Maïga a donc été l’un des principaux artisans de la Révolution de mars 1991. Ainsi, d’avril 1991 à juin 1992, Amadou Toumani Touré, du Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP), lui fait appel dans son cabinet comme conseiller spécial. Vice-président et membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA/PASJ), SBM devient en 1992 chef de cabinet du président de la République Alpha Oumar Konaré. En janvier 1993, il est nommé directeur général de la Sécurité d’État. Sept ans plus tard, en 2000, le discret, mais efficace SBM entre au gouvernement de Mandé Sidibé en tant que ministre des Forces armées et des Anciens combattants.
Candidat à la présidentielle d’avril 2007, Soumeylou Boubèye Maïga avait démissionné de l’ADEMA pour créer l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP). Un parti qui a soutenu Ibrahim Boubacar Kéita à la présidentielle de 2013. Pour de nombreux observateurs, SBM était un membre influent du staff de campagne du candidat IBK. Raison de plus pour IBK de revenir à lui, sacrifiant ainsi à l’adage qui dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne ! Est-ce que SBM sera le 3e Secrétaire général de la Présidence de la République à diriger la primature après avoir quitté le palais de Koulouba comme Modibo Sidibé et Diango Cissoko ?
C’est la légitime question que se posent les observateurs depuis sa nomination comme ministre Secrétaire général de la présidence, le 29 août 2016. À notre avis, ce n’est juste qu’une question de temps et d’opportunité !
Hamady TAMBA
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