LE GOUVERNEMENT A BOUT DE SOUFFLE Le retour d’IBK attendu pour siffler la fin de la récréation et redonner l’initiative

Modibo Kéita, du Premier ministre de la République du Mali. 2016

Marche de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali contre la mal gouvernance, crise au nord du Mali, grève illimitée des professeurs de l’I U G, report de la marche de l’Opposition pour raison de santé du Président, arrêt des cours des étudiants de certaines facultés pour non paiement des trousseaux et bourses, inquiétants délestages d’électricité, la liste est loin d’être exhaustive. Tous les ingrédients sont réunis aujourd’hui pour que ça explose. Et face à ces risques, le gouvernement brille par son incompétence et son indifférence au cri de cœur et de détresse du peuple agacé.

Le Président est attendu pour siffler la fin de la récréation qui n’a que trop duré. Arrivera-t-il à se défaire de l’étau de sa famille et de son parti pour procéder à un toilettage indispensable pour donner un nouveau souffle à sa gouvernance ? Sera-t-il à mesure de se débarrasser de tous ces cadres qui sont plus préoccupés par la préservation de leurs intérêts personnels que pour la défense de ceux du Mali ?

C’est à l’unisson que le peuple malien a prié pour un prompt rétablissement du président de la République, opéré à Paris d’une tumeur bénigne. Cet élan de communion loin d’être factice, est le signe évident de la grande affection qu’éprouve le peuple malien à l’endroit de son Président. Et IBK lui-même en a été sensible à cette sympathie unanime qu’il considère en même temps comme une forte interpellation. Ses propos à la fois pathétiques et émouvants semblent être le signe d’une certaine prise de conscience quant à l’état de santé du Mali. Le pays est malade et a besoin d’une thérapie de choc. La première thérapie est la dissolution du gouvernement pour une seule raison : immobilisme et incompétence. Ce gouvernement, éclaboussé d’une part par des scandales de corruption à répétition et d’autre part par le népotisme ambiant, n’a plus rien à proposer aux maliens pour triompher de la crise. Ainsi, pour ce remaniement, le Président doit procéder à un balayage en profondeur.

Sans des hommes neufs au dessus de tout soupçon, le Mali ne retrouvera pas si vite sa crédibilité aux yeux des bailleurs de fonds qui ont déserté le pays. Le Mali semble de moins en moins être capable de donner les garanties nécessaires pour de gros investissements. Pire, le gouvernement est disqualifié pour la résolution de la crise au nord pour laquelle il semble manquer d’initiatives et de solutions originales. Il n’inspire plus confiance aux acteurs. Tous les arguments sont aujourd’hui réunis pour se débarrasser de cette équipe dont la marque déposée a été l’affairisme et le clientélisme par dessus-bord.

Vivement une santé de fer et de Kangourou au président IBK pour reprendre l’initiative et déjouer toutes les manœuvres et les pièges tendant à le détourner de l’essentiel pour lequel il a été élu, l’honneur et le bonheur des maliens par le travail.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com
Source: Info@Sept 22/04/2016