L’anacarde, une filière porteuse à valoriser La production du Mali pourrait atteindre 200 000 t de noix de cajou

Nous sommes à la veille de la campagne de commercialisation de l’anacarde dont le lancement est prévu fin février-début mars. Avec un potentiel productif de 200 000 tonnes de noix de cajou, à côté de la gomme arabique dont la campagne de commercialisation a eu lieu à Kayes avec l’appui du Cadre intégré (UMOCI), du karité et du sésame, l’anacarde, moyennant un accompagnement des autorités compétentes, peut aider, de façon significative, le Mali dans sa lutte contre la pauvreté et le chômage.

La filière anacarde est développée aujourd’hui à travers le projet espagnol (CTARS), qui intervient dans les trois cercles de la région de Sikasso et tous les bassins de production du pays sont concernés. Avec l’accompagnement du projet, à travers les nouvelles variétés de semences, les productions des trois dernières années se chiffrent à 95 000 tonnes dont 90% sont exportés et 10% seulement sont transformés par les unités de transformation de l’anacarde. D’où un manque à gagner pour les acteurs.

Il importe donc de transformer le produit sur place afin de développer la valeur ajoutée. En matière d’exportation malienne, les principales destinations sont la Côte d’Ivoire, la Chine, l’Inde, le Vietnam et le Ghana.

Le Mali est classé cinquième pays producteur-exportateur mondial après l’Inde, la Côte d’Ivoire, le Vietnam, la Chine et la Guinée Bissau. Notre pays Mali pourrait dépasser ce rang au regard des vastes superficies cultivables pour l’anacarde à condition qu’il y ait une volonté politique claire que des mesures idoines soient prises en faveur de la valorisation de la filière. Aujourd’hui, l’anacarde pourrait contribuer au développement de la croissance économique du pays à travers l’accompagnement des chaines de valeur, et la production pourrait atteindre jusqu’à 200 000 tonnes de noix de cajou brut. Cela est plausible si l’on sait que la Côte d’Ivoire, qui est le premier producteur des noix de cajou en Afrique, a commencé en 2000 avec 63 000 tonnes. Avant de réaliser en 2014…550 000 tonnes, soit 20% de l’offre mondiale de noix de cajou.

Issa Keïta, Président de l’Association Malienne des Exportateurs des Produits de Cueillette (AMEPROC).