L’ABSENCE DES BAILLEURS DE FONDS A LA SESSION DU CSA : Le signe d’un malaise…

Même si les acteurs se félicitent des acquis dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation notamment la mise en place des autorités intérimaires dans les cinq régions du Nord et leur opérationnalisation, l’absence des bailleurs de fonds à la 17e session du Comité de suivi et la recrudescence des violences dans le Nord et du Centre constituent une épine dans l’accord.

Statutaire, la 17e session ordinaire du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CSA), tenue mardi 2 mai dernier dans les locaux du Haut représentant du président de la République, à l’ex-Cres de Badalabougou, visait l’évaluation de la mise en œuvre de l’Accord.
Il s’agissait surtout de faire le point de l’opérationnalisation des mécanismes sécuritaires, plus précisément, voire l’état de fonctionnement du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) de Gao et d’évaluer les mesures prises pour installer les Moc de Kidal et de Tombouctou avant de passer au peigne fin l’état d’exécution des actions engagées.
Ils étaient nombreux à l’appel : l’ambassadeur algérien Ahmed Boutache, des représentants de la Médiation internationale dont la Minusma, représentée par son chef, Mahamat Saleh Annadif, de ceux de groupes armés (Plateforme et Coordination des mouvements de l’Azawad), du Haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’accord, le général Mahamadou Diagouraga, le Médiateur de la République, Pr. Baba Akhib Haïdara, le chef de la Minusma ainsi que de nombreuses autres personnalités.
Mais le fait déplorable lors de cette session était l’absence des bailleurs de fonds. Les partenaires financiers qui se sont engagés pour faire de l’accord une réalité ne semblent pas être visibles dans l’exécution des plans d’actions.
Selon le président du CSA, l’accord pour la paix souffre des obstacles que les acteurs n’arrivent pas à surmonter. Même s’il ne fait pas de précisions sur l’insuffisance des moyens de financement dans les sites de cantonnement, estimés à une dizaine, la recrudescence des violences dans le Nord et du Centre et les nombreuses difficultés dans le camp du Moc à Gao pourraient être la parfaite illustration.
Autres goulots d’étranglement : le cantonnement et l’intégration des ex-rebelles. Pourtant, la situation sécuritaire et humanitaire est précaire et la menace posée par les groupes terroristes et jihadistes sur l’ensemble du pays demeure alarmante. Comme l’ont montré les attentats contre le FAMa, ainsi que les assassinats ciblés.
L’urgence aujourd’hui est de faire du cantonnement des éléments des groupes armés une réalité, comme stipulé dans l’accord pour la paix. Ce volet est une première étape devant amorcer la mise en œuvre des mécanismes prévus, notamment les patrouilles mixtes dans toutes les cinq régions du Nord dont la mission aura un indéniable impact sur la situation sécuritaire, actuellement caractérisée par la recrudescence des attentats terroristes et le retour des groupes jihadistes.
Ces difficultés ne sauraient être levées tant que les bailleurs de fonds ne se manifestent pas dans le financement des sites de cantonnement et les autres étapes qui connaissent aujourd’hui des blocages tous azimuts.
Bréhima Sogoba