La signature de l’accord de paix et de réconciliation au Mali est maintenue Les mouvements de l’Azawad dos au mur

 

L’accord de paix sera bel et bien signé, le 15 mai à Bamako, avec ou sans les membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad, a insinué, hier, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue mexicain, José Antonio Meade Kuribrena, à Alger. “Le processus d’Alger (pour le règlement de la crise malienne) sera couronné par la signature de l’accord de paix et de réconciliation au Mali et, à ce titre, on espère et on est convaincus que la plupart des parties maliennes seront présentes à la signature le 15 mai à Bamako”, a réitéré Ramtane Lamamra.

Cet optimisme est à relativiser et il est surtout le signe que la médiation internationale a perdu patience face au refus de la CMA de parapher ce document, censé mettre fin à plusieurs décennies d’instabilité dans le Nord-Mali. Car, pourrait-on parler d’un accord sans associer les mouvements de la CMA, les seuls à se réclamer en tant que belligérants dans la rébellion qu’ils ont déclenchée en 2012 contre Bamako, au lendemain du putsch militaire contre l’ancien président Amadou Toumané Touré ? La CMA a affirmé, plusieurs fois, son attachement à aboutir à une solution durable dans le nord du pays, insistant que “ce n’est pas la signature de l’accord de paix qui importe”, mais la fin d’une “injustice” que les populations de cette partie du Mali n’ont pas cessé de dénoncer depuis des années. Ramtane Lamamra, chef de la médiation internationale, ne semblerait pas être de cet avis.

“Le plus important, c’est la signature du document, d’autant plus qu’il y a des aspirations et des espoirs qui entourent l’accord”, a-t-il tranché. Autrement dit, les propos de notre chef de la diplomatie laisseraient entendre que si la CMA persistait dans son rejet de cet accord, la communauté internationale mettrait à exécution ses menaces de sanctions contre ses membres. Mais la CMA a répété que les menaces ne règleront pas la crise actuelle, rappelant que “le projet d’accord proposé par la médiation à la signature le 15 mai prochain ne saurait l’engager que lorsqu’elle l’aura approuvé”, lit-on dans un communiqué rendu public, hier, par cette coordination. Une réunion de la CMA est prévue pour le 30 avril à Nouakchott pour statuer définitivement sur ce dossier. L’optimisme de Ramtane Lamamra sera-t-il gratifié par un dénouement heureux de la crise malienne ?

L. M.

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