La France finance la construction du marché d’Anouzagren

Les habitants de la région de Menaka et même des localités nigériennes pourraient bientôt mettre pieds dans un marché moderne et neuf dont la convention de financement a été signée le 29 juillet à l’ambassade de France à Bamako. C’est un geste modeste selon l’ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson, mais une chance pour Anouzagren, point de rupture des caravanes nomades venant de toute la région.
«Ce projet s’inscrit dans la ligne déterminée par les autorités maliennes », a rappelé Gilles Huberson qui a signé la convention de financement. C’était en présence du député élu à Menaka, Bajan Ag Hamatou, à peine remis d’un vol mouvementé qui l’a conduit à Bamako pour la circonstance. Autre personnalité présente, Ismaël Konaté, un des conseillers du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire.
Anouzagren est le premier site de sédentarisation dans les environs de Ménaka, a expliqué l’Amenokal Bajan Ag Hamatou, drapé dans un boubou typiquement Touareg. « La population a commencé à réaliser que le mode de vie nomade ne peut pas résister à la sécheresse », a poursuivi l’élu dont le visage bleu portait la couleur de son turban.
L’Amenokal qui a sollicité l’aide de l’ambassade de France avait joué un rôle d’instigateur dans l’acquisition du financement de la construction du petit marché coûtant 22 millions de franc CFA dont 20 millions par la France. « Je ne peux rien lui refuser », a déclaré Gilles Huberson pour qui ces genres de petits projets pourront montrer les dividendes de la paix aux populations.
Entre Anderaboukane et Ménaka, le site du marché est un carrefour, le passage des éleveurs transhumant entre le Niger voisin et le Nord du Mali. Et Ismël Konaté de souhaiter qu’il soit le déclic d’une paix définitive dans le Nord du pays étant donné que la France dispose de 12 milliards de francs CFA pour financer rapidement de petits projets de développement.
Une fois construit, le marché comptera 9 hangars, 6 magasins d’une capacité de 500 tonnes chacun et 4 latrines. La maitrise d’ouvrage sera assurée par l’ONG Tamadacht, paix et développement (TAPAD) dont le représentant était Alhousseini Ag Mohamed. La contribution de la population s’élève à deux millions.
La France mettra en œuvre des petits projets d’infrastructure hydraulique dans les régions de Tombouctou, Gao et Menaka, pour un montant de 236 millions de FCFA (360 000) avant la montée en puissance d’un programme plus ambitieux intitulé « Sécurité humaine et développement au Nord du Mali ». Ce projet sera conjointement financé par le gouvernement du Mali, l’UE et l’Agence française de développement.
Soumaila T. Diarra