La COPAM et le gouvernement Après le « syndicalisme affairiste », la « politique affairiste » ?

Les dirigeants de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam) sont-ils réellement patriotes comme ils se le prévalent, c’est-à-dire plaçant l’intérêt du Mali au-dessus de tout ? C’est la question que les gens se posent aujourd’hui après la constitution du gouvernement de Diango Cissoko. Il semble que, contrairement ce qui est seriné, le patriotisme est la chose la moins partagée et que ce qui importe, c’est la course effrénée derrière les victuailles. En tout cas, pour Younouss Hamèye Dicko comme pour Hammadoun Amion Guindo, « la charité bien ordonnée commence par soi-même ».

M Guindo, jadis président de l’unique Copam et traité de « syndicaliste affairiste » n’avait recommandé que les membres de sa centrale syndicale, la CSTM, dans le Gouvernement d’union nationale de Dr. Cheick Modibo Diarra du 20 août 2012. La présence de Boubacar Boubou Kébé (ministre de la Culture) et Bréhima Tolo (ministre de Nouvelles technologies) dans le gouvernement a même été à l’origine de la crise au sein de la Copam et la scission en deux groupes  dont un est justement dirigé par Pr. Younouss Hamèye Dicko devenu grand pourfendeur du Guindo.

Aujourd’hui, c’est le même Dicko qui est ragaillardi par la nomination du Pr. Messa Ould Mohamed Lady comme ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il a dit fièrement que c’est bien Messa Ould qui représente la Copam dans le gouvernement.  Sauf que ce dernier est également le 3e vice-président du parti que dirige Younouss Hamèye Dicko, celui-là même qui avait critiqué Hammadoun   Amion Guindo pour n’avoir fait nommer que les gens de sa centrale syndicale en son temps. On aurait donc félicité Pr. Dicko s’il avait donné cette fois-ci l’occasion de prouver qu’il peut réellement résister à la tentation. C’est vrai qu’il essaye de se racheter en demandant encore plus au Premier ministre, à travers ce qu’il appelle dédommagement, certainement pour contenter ses camarades de lutte, mais le coup de la charité bien ordonnée est déjà parti.

Abdoulaye Diakité

L’ Indicateur Du Renouveau 28/12/2012