Journée mondiale du lait : le Mali mise sur la souveraineté de son élevage.

Chaque 1er juin, le monde célèbre la Journée mondiale du lait, une occasion de mettre en lumière l’importance de ce produit essentiel pour la nutrition, l’économie et la souveraineté alimentaire. Cette année, au Mali, le thème retenu est évocateur : « La stabilisation du cheptel, facteur de souveraineté de notre élevage avec les aménagements pastoraux et l’incitation à la culture fourragère pour augmenter quantitativement et qualitativement notre production en lait cru local ».

Au Mali, cette journée a permis d’aborder les nombreux défis liés à la filière laitière : commercialisation du cheptel, transformation et conservation du lait local. Des problématiques cruciales pour un secteur qui joue un rôle clé dans la lutte contre la pauvreté et l’autonomisation des femmes et des jeunes.

Un cheptel impressionnant, mais un potentiel sous-exploité

Le pays dispose d’un important capital animalier avec plus de 14 millions de têtes de bovins, 58 millions d’ovins et environ 1,37 million de camelins. Près de 80 % de la population rurale pratique l’élevage, et plus de 30 % des Maliens en tirent leur principale source de revenus.

Malgré cela, la consommation de lait reste faible : 30 litres par personne et par an, loin derrière la norme de 60 litres recommandée par la FAO et encore plus des 80 à 90 litres observés dans les pays développés. Le potentiel de production laitière du pays est estimé à 2 550 276 tonnes par an, mais moins de la moitié (environ 1 122 000 tonnes) est effectivement exploitée.

Pour une meilleure gestion du cheptel

Le représentant de la FAO au Mali, Izahias Angue Obama, a souligné l’importance de la stabilisation du cheptel, indispensable à la souveraineté de l’élevage. Il recommande des aménagements pastoraux adaptés et une meilleure disponibilité de l’alimentation pour le bétail, afin de fixer les troupeaux dans les terroirs et favoriser une production laitière durable.

Un secteur dynamique, porté par des femmes et des jeunes

La filière laitière au Mali ne se limite pas à l’élevage. Elle mobilise de nombreux acteurs : producteurs, collecteurs et transformateurs, dont une grande partie sont des femmes. Grâce à leur savoir-faire, elles transforment le lait en produits locaux comme le Dêgué, le Fènè ou encore le Yaourt, très prisés sur les marchés de Bamako et dans les centres de collecte de Tienfala, Kasséla, Ouéléssébougou et Katibougou (région de Koulikoro).

Une fierté nationale à valoriser

Le président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), Sanoussi Bouya Sylla, rappelle avec fierté que les pays voisins envient le cheptel malien. Il est donc crucial de valoriser cette richesse nationale par des politiques adaptées et un appui renforcé à toute la chaîne de valeur.

La rédaction

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