Journée mondiale de la population

Mali population

L’événement célébré avec faste à Kémé-Kafo dans cercle de Dioïla
Une délégation gouvernementale accompagnée par des autorités administratives, locales et coutumières ainsi que des partenaires techniques et financiers se sont rendus dans la commune rurale de Kémé- Kafo, cercle de Diola pour célébrer le mardi 11 juillet 2017, la journée mondiale de la population dont le thème est : « La planification familiale : un moyen pour autonomiser les personnes et développer les nations ». Cette journée a été célébrée avec faste par les villages et hameaux de Baniko.
Organisée par la Direction Nationale de la Population à travers le ministère de l’aménagement du territoire et de la population, cette célébration a enregistré en plus du ministre tutelle, Adama Tiémoko Diarra, la présence des ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Assétou Founé Samaké Migan, de l’environnement et de l’assainissement, Mme Keita Aida M’Bo, de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille Mme Traoré Oumou Cissé. Cette journée a été mise profit pour sensibiliser les ménages sur l’utilisation des services de planification. Le choix porté sur cette commune rurale faisant partie de la région de Koulikoro, n’est pas fortuit car la région est parmi les régions qui enregistrent les plus forts taux de fécondité au Mali, soit huit enfants par femme et dont l’utilisation des méthodes de contraception est en dessous de la moyenne nationale. La dite cérémonie a débuté par les mots de Bienvenue du Chef de village, N’ Mo Sidibé qui a remercié les autorités pour la tenue de cette journée dans sa localité. En ce qui concerne le Maire de la commune, Amadou Sidibé, il a présenté sa commune. Plus loin, il dira que sa commune est le creuset de toutes les questions de population que pose le développement durable du Mali et que c’est pourquoi, ils se réjouissent d’abriter la célébration de la journée mondiale de la population. Tout en espérant que les messages véhiculés, contribueront au déclic pour un changement de comportement en faveur du développement de la jeunesse en général été de la Jeune fille en particulier. Selon le médecin chef, Dr Moussa Bagayoko, dans l’aire de santé de Senou qui couvre entièrement la commune de Kémé-Kafo, seuls 57% de la population ont accès au paquet minimum de soins dans un rayon de 15 km. Et que la prévalence contraceptive, selon les documents, administratives est passée de 2,31% à 24.11% dans la même période. Cependant, il a souligné que malgré tout, cette aire de Sénou connait une moyenne de 1 à 2 décès maternel par an. Pour la Représentante Résidente de l’UNFPA au Mali, Mme Josiane Yaguibou, au Mali, un décès sur 3 femmes d’âge compris entre 15 et 49 ans est lié à la grossesse ou aux suites de l’accouchement. « Imaginons donc les effets positifs de l’accès des femmes et des jeunes filles, en particulier celles vivant en milieu rural, aux services de Planification familiale », a-t-elle expliqué.
Dans son intervention, le ministre de l’aménagement du territoire et de la population, Adama Tiémoko Diarra, a déclaré que le thème retenu pour l’édition de cette année est d’une importance capitale pour le pays. En ce sens, il a expliqué qu’au Mali, la faible utilisation des services de santé de la reproduction, en général, et de la planification familiale, en particulier, contribue beaucoup aux maladies ou aux décès des enfants de moins d’un an et des femmes pendant ou après l’accouchement. Au dire du ministre, selon la cinquième Enquête Démographique et de Santé , au Mali, l’utilisation actuelle des méthodes de contraception moderne reste très faible, soit 9,9% et ce malgré les efforts fournis par le gouvernement et ses partenaires. Pour lui, cette faiblesse s’explique, entre autres, par la faible qualité des soins, les difficultés géographiques et, ou financières à leur accès, ainsi qu’à leur insuffisance au profit de la femme enceinte et du nouveau-né.
« Aujourd’hui, il est prouvé que la planification familiale contribue au bien-être de la communauté et des familles et peut influer positivement sur le rythme du développement national à travers l’accélération de la transition démographique. Plus concrètement, la planification familiale contribue à améliorer la santé de la femme et de l’enfant, ainsi que le statut de la femme. Il faut donc assurer la survie des enfants, surtout avant l’âge de 05 ans, en espaçant les naissances », a-t-il souligné. Tout en ajoutant que les estimations montrent qu’on pourrait éviter plus de 900.000 décès infantiles cumulés d’ici à 2025 rien qu’en augmentant l’utilisation de la contraception. « On ne le dit pas souvent, mais, 31,2% des femmes en âge de procréer au Mali souhaitent des services pour espacer ou limiter leurs naissances. Malheureusement, elles n’y ont pas toujours accès à cause des barrières culturelles et religieuses, des préjugés masculins, mais aussi des difficultés d’accès aux services de santé »a-t-il conclu. Tout en remerciant les partenaires pour leur accompagnement.
Rappelons que plusieurs prestations ont été faites lors de cette célébration, notamment par des élèves qui ont véhiculé des messages de paix et les défis de l’éducation malienne et un sketch de sensibilisation sur la planification familiale par la troupe Niogolon. Ainsi, la cérémonie s’est soldée par une visite du centre de la commune où les femmes se faisaient outillées sur la planification familiale et les méthodes contraceptives.
Ousmane Baba Dramé