INSALUBRITE A BAMAKO : Ozone entache sa réputation

Malgré un contrat de 9 milliards de F CFA par an en bonne et due forme que la société marocaine a signé avec la mairie du district, Bamako demeure sale. Ozone-Mali est plus que jamais sur la sellette.

La mairie du district de Bamako a signé en septembre 2014 une convention avec la société marocaine Ozone pour assainir Bamako. Les opérations ont officiellement débuté en février 2015. Au début, la société marocaine a forcé l’estime des populations de Bamako par sa promptitude à enlever les ordures.
Les balayeurs de route étaient toujours à la tâche sur les grands axes. Le maire du district par intérim, Harimakan Kéita, expliquait alors que les groupements d’intérêt économique (GIE), qui assuraient la gestion des ordures, ne remplissaient pas les conditions pour faire de Bamako une ville coquette. D’où la signature du contrat entre la société marocaine Ozone et la mairie du district.
Malheureusement, pour la population de Bamako, cette embellie n’a duré que le temps d’une convalescence. Bamako est revenue à la case départ en matière d’insalubrité. Aujourd’hui, Ozone se fait rare dans les rues. Dans les quartiers, les poubelles sont débordées. « Ozone n’est plus comme à son début quand ses passages étaient réguliers. Aujourd’hui, on constate que chaque famille dans les quartiers moins nantis a son petit tas d’ordures devant sa porte », regrette Awa Diarra, une ménagère.
Le passage de l’entreprise est considéré comme un événement spécial depuis quelque temps dans certains coins de Bamako. Ce qui a amené les populations à faire de nouveau recours aux GIE.
Les raisons de cette défaillance du service d’Ozone-Mali s’expliquent, selon des employés, par le manque de logistique, précisément de véhicules de ramassage d’ordures. Aussi beaucoup d’employés commencent-ils à abandonner le service. « L’absence d’Ozone sur le terrain ces derniers temps est due à l’abandon de travail par des employés et le mauvais état des véhicules de ramassage », témoigne un agent sous le sceau de l’anonymat.
Malgré ces difficultés, la société dispose pourtant de moyens pour débarrasser les ordures des cadres de la société et ceux de la mairie et de la voirie. D’où la colère des citoyens. « La mairie doit résilier le contrat d’Ozone. Son arrivée n’a rien changé en matière de salubrité. Nous continuons à payer aux GIE pour le ramassage de nos ordures », s’enflamme Issa Diarra, un chef de famille.
Conséquence : Bamako est aujourd’hui ce qu’il a été avant l’implantation de la société marocaine. L’histoire a donné raison aux GIE qui juraient que si on leur avait donné les mêmes moyens qu’Ozone ils allaient faire mieux.
Y. Coulibaly