INDUSTRIE EXTRACTIVE : Vers la suspension du Mali à ITIE

Le management du ministre des Mines, Pr. Tiémoko Sangaré fait craindre une suspension pure et simple du Mali à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). En cause : le recrutement politique massif qu’il envisage de faire n’est pas du goût de la société civile.

Si le ministre des Mines, Pr Tiémoko Sangaré persiste dans sa volonté de recruter un personnel non essentiel à ITIE-Mali, la société civile partenaire de la structure croisera le fer avec lui. Et cette situation conduira inévitablement le Mali à la suspension, ce qui aura des conséquences sur la traçabilité des produits issus de l’industrie extractive.
Dans la démarche du ministre Sangaré, certains partenaires de l’ITIE voient une manœuvre de recrutement massif des jeunes de son parti (l’Adéma/PASJ). Une telle pratique jure tout simplement avec les dispositions du décret qui fixe le cadre institutionnel de l’ITIE.
Au stade actuel et au regard de la place de l’or dans l’économie nationale, le ministre Sangaré peut bien éviter une suspension au Mali. A condition qu’il respecte scrupuleusement le déroulement de cette initiative chère aux gouvernements successifs depuis 2007. Que dire des multiples efforts déployés par les partenaires techniques et financiers à l’image de la Banque mondiale, du FMI, de la Coopération allemande/GIZ ?
L’alternative que pose le ministre des Mines est d’anticiper pour sauver les sacrifices consentis par ses prédécesseurs. Des efforts qui ont conduit et maintenu notre pays vers la conformité à l’ITIE.

Difficultés
Le mépris de Pr Tiémoko Sangaré est manifeste dans ce sens que depuis son arrivée à la tête de ce département, il n’a pas pris langue avec le comité de pilotage de l’ITIE dont il assure la présidence. Constat alarmant : de nos jours, le comité de pilotage est confronté à des difficultés avec le processus de validation du Mali en cours.
Malgré l’importance et la pertinence du travail des validateurs experts qui ont séjourné au Mali en 2016, le ministre de tutelle a préféré se passer de leurs observations et n’a même pas daigné les recevoir.

Une mission de validation hautement stratégique qui atteste du oui ou du non de l’engagement du gouvernement à l’ITIE.
Le péché mignon du ministre des Mines est aussi son indifférence à certaines préoccupations de la société civile nationale. Une raison fondamentale de la colère et de l’indignation de celle-ci qui brandit la menace de quitter l’ITIE, ce qui entraînerait automatiquement la suspension du Mali.

Au nombre des récriminations de la société civile membre de l’ITIE-Mali, les recrutements imposés à l’ITIE alors qu’elle manque de budget. Et si la société civile n’est pas consultée, la porte de la suspension à l’ITIE serait ouverte sans management.
A. M. C.