IMMIGRATION CLANDESTINE Un tunisien condamné pour la mort de 800 migrants dont 200 Maliens

Le capitaine tunisien du chalutier à bord duquel sont morts plus de 800 migrants dont 200 Malines en entre le 18 et le 19 avril 2015l 2015 a été condamné à 18 ans de prison mardi dernier par le tribunal de Catane en Italie. a condamné ce mardi : Toutefois, pour les associations maliennes de défense des immigrés, « cette condamnation n’a qu’une valeur symbolique ». Elle est loin de dissuader les réseaux de passeurs.

Mardi, le tribunal de Catane en Italie a reconnu Mohammed Ali Malek, 28 ans, coupable d’homicide, naufrage et aide à l’immigration clandestine. Seul ce dernier chef a été retenu contre Mahmoud Bikhit, un Syrien de 26 ans considéré comme son second à bord, qui a été condamné à cinq ans de prison.

A l’issue d’un procès mené selon une procédure accélérée, avec des audiences espacées et souvent à huis clos, les deux hommes ont également été condamnés à verser chacun plus de neuf millions d’euros d’amende. Tous deux avaient réfuté toute responsabilité dans le drame, affirmant n’avoir été que des migrants parmi les autres.
Mais selon les autres survivants, c’était bien Mohammed Ali Malek qui était à la barre lorsque le bateau, parti de Libye le 18 avril 2015 au matin, avait chaviré et coulé la nuit suivante, sous les yeux de l’équipage du « King Jacob », un cargo portugais envoyé à son secours. Depuis avril 2015, plus de 300.000 migrants sont arrivés en Italie et près de 7.000 sont morts ou disparus en Méditerranée.

Il n’y a eu que 28 survivants suite au naufrage du cargo. On estime que de 800 à 900 personnes, dont plus de 200 Maliens ont trouvé la mort au large des côtes italiennes.
Outre 24 victimes retrouvées la nuit du drame, la marine italienne a récupéré 219 corps autour de l’épave. Quelques mois après lors du renflouement du cargo, les pompiers ont rempli 458 sacs mortuaires. Selon les médecins légistes, ces sacs contenaient souvent des restes de plusieurs personnes et le total des victimes devrait atteindre 800 à 900 morts.

En annonçant ces chiffres en octobre, le commissaire extraordinaire pour les personnes disparues en Italie, s’était indigné: « Comment a-t-il été possible de mettre jusqu’à 900 personnes là-dedans ? ». Les pompiers ont raconté avoir découvert des corps « entassés comme dans les trains pour Auschwitz », à cinq par m2 dans la cale, la salle des machines et même le puits de la chaîne d’ancre à l’avant. Les corps sont désormais enterrés dans des cimetières de Sicile.

Avant, il a été procédé à un relevé minutieux de tous les éléments pouvant aider à leur identification : échantillons ADN, documents, vêtements, tatouages, cicatrices… Les autorités italiennes cherchent désormais à retrouver les familles. Des contacts sont pris avec la Croix Rouge internationale et avec les ambassades d’Italie dans les pays d’origine et les pays européens où pourraient se trouver des proches.

Pour les associations maliennes de défense des immigrés, « cette condamnation n’a qu’une valeur symbolique ». Elle est loin de dissuader les réseaux de passeurs.
MD