IBK : on ne joue pas avec Allah

Le 29/06/2014, l’Ortm nous annonce que le ministère du Travail et les 263 radiés de la fonction publique ont trouvé un terrain d’entente et qu’il y a réintégration au prétexte d’un arrêt  de la section administrative de la Cour suprême. L’ancien Premier ministre, Oumar Tatam Ly, avait justement dit à la télévision Ortm que cet arrêt est inique et qu’il n’y aurait pas réintégration. Nous étions persuadés que l’enfant Ibrahim Ly ne cautionnerait pas pareille injustice. Ibrahim Ly est mort avec son honneur. Son  fils Oumar Tatam Ly est parti avec honneur. Après tout, nous venons tous de quelque part.

Cher Président, si c’est faire réintégrer ces radiés auparavant recrutés, parce que pistonnés, qui est votre vérité, nous prions le Bon Dieu qu’il vous aide en ce que vous faites, de votre vérité. Il aurait juste fallu transformer l’acte réglementaire de radiation (arrêté, décret) en loi pour contourner la difficulté de l’arrêt de la Cour suprême. Cela s’appelle la validation législative des textes réglementaires, à mon sens. Tout juriste le sait. Point de polémique sur ce point. Pour des milliers de jeunes maliens diplômés qui n’ont ni les moyens, ni les réseaux d’accéder à la fonction publique de cette manière là, oui, Monsieur le Président, Allah ka ntiegnè démè. Par contre, si cette réintégration est une manière pour vous de pouvoir aussi recruter injustement les jeunes de vos rangs, la grande majorité de la jeunesse diplômée et instruite qui n’a pas accès à vous, a trois choix : 1-se résigner ; 2-vous combattre ; 3-aller en exil souvent au péril de leur vie.

Cher Président, l’injustice qui crée l’aigreur est à la base de tous les problèmes du Mali : rébellion (se rebeller pour se faire entendre, avoir sa part), grèves incessantes des enseignants (désintérêt pour l’avenir des élèves et étudiants), grève des travailleurs de la santé, une armée faible (parce que promotion non au mérite, mais à la tête du client, le piston). En un mot, tout ce désamour pour la patrie est dû à l’injustice.
Cher Président, demandez juste au major de sa promotion Administration publique Ena/Mali 1984, votre actuel ministre de la Réconciliation Zahabi  pourquoi il avait pris les armes ?

L’injustice tue le patriotisme

Oui, cher Président, j’ai vu à Paris des Maliens hyper contents parce que nos gendarmes ont été tués au Nord. Ils reprochent à nos gendarmes de les avoir dépouillés lors de leur traversée du Sahara pour rejoindre la Libye puis l’Europe. La vérité peut blesser, mais c’est la vérité. Moussa Joseph Mara, l’ami des opprimés, vous êtes le chef de gouvernement qui a cautionné cette injustice. Assumez-vous devant l’histoire et devant Dieu ! Vous savez, Monsieur MARA, «mounyé mounyé  oyé yé». Aminata Dramane Traoré, vous avez ici une belle occasion de vous taire, taisez-vous ! Mais, comprenez simplement que le malheur de l’Afrique vient d’abord et avant tout des Africains et notamment de ses dirigeants. Comme vous vous prétendiez tous musulmans, j’en finis avec une citation musulmane, du Premier des musulmans. Le Prophète de l’Islam (PSL) a dit dans un de ses hadiths : «Une nation peut toujours prospérer dans l’idolâtrie, mais jamais dans l’injustice». Chers frères et sœurs, que nous croyons ou pas, dans la vie, tout se paie CASH.

Boubacar Sékou SOW (boubacarsow@hotmail.fr)                            

Source: Le Reporter 2014-08-13 18:51:30