IBK-MACRON : le désaccord ?

Le président Emmanuel Macron ne semble pas être dans la même logique
qu’Ibrahim Boubacar Keita. Jean-Jacques Bridey, président de la commission

de Défense nationale à l’Assemblée de France, proche du président, fustige
l’attitude du gouvernement malien.
Dans une interview accordée lundi à RFI, le député et président de la Commission
de défense de l’Assemblée nationale de France, un proche du président Emmanuel
Macron, a mis en cause la volonté des autorités maliennes à tenir les élections.
«Nous sommes très préoccupés par la situation sécuritaire et politique de ce pays.
Nous sommes à quatre semaines de l’élection présidentielle aujourd’hui et on ne sait
toujours pas si ce scrutin pourra se tenir. Nous souhaitons qu’il se tienne. Il y’a des
retards dans l’acheminement des cartes d’électeur. Il y a un flou complet là-dessus.
J’ai l’impression qu’il n’y a pas une véritable volonté de tenir l’élection présidentielle
de la part du pouvoir malien. C’est très préoccupant et il faut à tout prix qu’il y ait un
ressaisissement», a insisté Jean Jacques Bridey, président de la Commission de
défense du Parlement français.
Le député influent de La République en marche (LRM) d’Emmanuel Macron pense
que le pouvoir actuel n’est pas à la hauteur des enjeux et de la gravité de la situation.
«Il faut ouvrir les yeux. Aujourd’hui, il y’a beaucoup de pays qui sont au côté du Mali,
au côté de la population malienne pour sortir de cette instabilité sécuritaire. Mais il
faut aussi qu’il y ait une visibilité dans la situation politique ; aujourd’hui, ce n’est pas
le cas», regrette-t-il. Jean Jacques Bridey a aussi affirmé que le président français
fera très prochainement une déclaration pour exiger la tenue de la présidentielle à
date et dans la transparence.
S’agissant du renforcement du G5 Sahel, le président de la Commission de défense
de l’Assemblée nationale a rassuré qu’il y’a des moyens qui arrivent au fur et à
mesure. Et d’ajouter : «Il y’a beaucoup de pays qui ont cette volonté. Je le répète, le
pays principal, celui qui est le plus concerné, n’a pas cette volonté. Je trouve ça
déplorable».
Le gouvernement malien a vigoureusement réagi à ces propos par la voix du ministre
de l’Economie numérique et de la Communication. Arouna Modibo Touré assure que
les élections vont bien se tenir. Pour lui, les déclarations du député français ne sont
pas responsables.
«Ce sont des propos va-t-en-guerre, juge-t-il. Maintenant, traiter le gouvernement
malien de manque de vision ou d’autre chose, ce sont des propos qui sont propres à
ce député. Nous l’invitons à ce qu’il se rende au Mali pour venir voir la réalité des
faits».
«Ce terrorisme, il n’est pas qu’au Mali, il est partout, a ajouté Arouna Modibo Touré.
Nous sommes tous préoccupés par cette situation et nous travaillons tous pour
maintenir l’unité démocratique au Mali, pour lutter avec nos alliés contre le
terrorisme. Alors, pour nous, l’heure n’est plus aux atermoiements. Nous travaillons
d’arrache-pied pour que ces élections se tiennent. Le 29 juillet, elles se tiendront.
Tout est fin prêt et nous sommes sur cette dynamique…»
Par ces propos, le président Emmanuel Macron semble ne pas être dans la même
logique qu’Ibrahim Boubacar Keita. Cette sortie est à la limite une condamnation de
la gouvernance du président de la République du Mali.
À suivre…

Zan Diarra