Guinée : le rapport des Assises nationales remis à la junte

La junte guinéenne est au pouvoir depuis septembre 2021

Le comité a fait 45 recommandations dont la réduction des partis politiques. Les acteurs de la société civile insistent sur la tenue d’un dialogue inclusif.

Les membres du comité national des assises ont remis mercredi (24.08.22) leur rapport final à la junte. Ces assises nationalesse sont déroulées du 22 mars au 29 avril 2022 sur le territoire national et dans les représentations diplomatiques.

Pendant six semaines, les membres du comité national ont sillonné les 33 préfectures et les représentations diplomatiques de la Guinée à l’extérieur. L’organe était co-présidé par les deux leaders religieux du pays à savoir, l’archevêque et le premier imam de la grande mosquée de Conakry. Après consultations sur le terrain, des recommandations ont été faites à la junte afin d’accélérer la réconciliation nationale.

Bah Oury, leader politique et membre du comité national des assises estime qu' »En tant que politique, je dois dire que ce sont des éléments très importants qui fondent les bases d’un projet de société : la refondation de l’Etat et aussi la recherche des équilibres institutionnels économiques et territoriaux. Cela va permettre à notre pays de reprendre le chemin de la croissance et du développement ». La société civile mécontente
Les acteurs de la société civile sont, eux, préoccupés par la tenue d’un dialogue inclusif. C’est le cas de Sékou Ahmed Traoré qui invite la junte militaire à tenir compte de leurs revendications :

« Par rapport au dialogue que nous avons demandé et dans le dialogue il y a un certain nombre de revendications qui sont déjà établies et nous ne sommes pas encore satisfaits. Nous souhaitons que le dialogue, qui a fait venir le médiateur de la Cédéao, puisse être un dialogue inclusif. »

Thomas Yayi Boni, ancien président du Bénin et médiateur de la Cédéao, a suivi les travaux au palais Mohamed 5, siège de la junte. Celle-ci se dit déterminée à poursuivre les réformes engagées depuis le 5 septembre 2021. Son chef, le colonel Mamady Doumbouya, a indiqué que les problèmes ont été posés par les Guinéens et que les solutions seront donc trouvées par les mêmes Guinéens. Et que rien l’arrêtera dans son élan de refondation de l’Etat.

« Nous ne pouvons pas continuer à freiner le développement de notre pays en se cachant derrière les considérations irrationnelles qui sont l’ethnie, la religion ou la région et très souvent la politique », a déclaré le président guinéen de transition.

Mamady Doumbouya a ajouté que « Les réformes structurelles continueront dans tous les domaines. Et nous ne reculerons devant personne ».

Le rapport recommande le renforcement des actions de la justice, le rétablissement des citoyens injustement expropriés par les différents déguerpissements. Mais aussi la réduction du nombre de partis politiques. Pour rappel, la Guinée compte actuellement près de trois cents partis politiques. La plupart d’entre eux sont fondés sur l’ethnie ou la région.

Bangaly Condé
Source: dw.com